Le port de Bordeaux met le cap vers 2025 en mode décarboné


Le port de Bordeaux sera décarboné ou ne sera pas. C'est un peu l'idée que martèle son plan stratégique adopté jusqu'en 2025, avec 72 millions d'euros d'investissements pour se moderniser, notamment à Bassens.

Le président du port de BOrdeaux, Philippe Dorte, et le directeur général Jean-Frédéric Laurent.Cyrille Pitois | Aqui

Le président du conseil de surveillance du Port de Bordeaux, Philippe Dorthe et le directeur général, Jean-Frédéric Laurent.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2022 PAR Cyrille Pitois

Le Port de Bordeaux a adopté le 13 octobre son plan stratégique jusqu’en 2025, pour marquer une forte ambition de modernisation avec 72 millions d’euros d’investissements, notamment sur Bassens. Une stratégie qui affirme aussi un modèle économique axé sur la décarbonation.

Même si l’activité du port ne retrouve pas le faste de ses plus belles années, la dynamique mise en oeuvre depuis 2019  pour redéployer une offre commerciale et une panoplie de services commence à se lire dans les résultats économiques de ce vaste équipement intimement lié à la ville. « Bordeaux est Bordeaux parce qu’il y avait un port, » aime à rappeler le président du conseil de surveillance, Philippe Dorthe. En annonçant le bouclage d’un plan stratégique, fruit d’une concertation avec les partenaires, les utilisateurs du port et le personnel, le président estime aujourd’hui disposer « d’un excellent document pour conduire la marche du port qui n’a plus rien à voir avec ce qu’on a pu connaître par le passé et qui donne aujourd’hui une vision à très long terme. Il s’agit d’une véritable mutation à l’échelle du territoire et d’une opportunité de réindustrialisation. »

Accueillir un producteur d’hydrogène


La démarche repose notamment sur un renouvellement du modèle économique portuaire en proposant entre autres des sites industriels clé en main. En tête de ses aspirations, le port ambitionne d’accueillir un site de production d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau pour fabriquer et mettre à disposition « l’hydrogène du quotidien nécessaire au bassin économique. Le port n’a pas vocation à devenir producteur d’hydrogène, » précise le directeur général, Jean-Frédéric Laurent. « Mais il est décideur quant à l’utilisation de ses terrains. »  Le port entend attirer des filières industrielles nouvelles spécialisées grâce à des emprises de terrains propriété du port sur lesquelles les étapes réglementaires sont déjà franchies et qui offrent une palette de services aux entreprises.

« La décarbonation du port est déjà engagée depuis deux ans avec des industriels comme Yara, Michelin ou Saipol. Il nous manquait une initiative globale. Le liant sera la production d’hydrogène massifiée à Ambès, » annonce Philippe Dorthe.

Bassens mobilise la moitié de l’investissement


C’est le site vieillissant de Bassens qui mobilise la moitié des 72 millions d’euros qui seront investis en cinq ans, avec la finalisation du terminal conteneurs, le développement des capacités de stockage et d’importants travaux sur le réseau ferroviaire portuaire. Environ 30 km de voies qui doivent desservir chacun des quais, avec un niveau de service identique à celui du réseau national.

Deux paquebots sur le fleuve Garonne à BordeauxPS

La question des escales de paquebots n’est pas oubliée de la stratégie du Port de Bordeaux

Deux nouvelles grues vont également équiper le site pour assurer le chargement des bateaux  mais aussi des barges et péniches, dans la perspective des échanges fluvio-maritimes que le port espère accueillir de façon croissante.

Pour 72 millions d’euros d’investissements sur le port d’ici 2025, la part de l’Etat s’élève à 17 millions d’euros et les autres cofinancements à 14 millions d’euros.

Au Verdon aussi les chantiers se succèdent dans une logique de relance, avec la fourniture d’une électricité verte grâce à l’installation d’une ferme photovoltaïque de 45 ha et la perspective de construction d’un écosystème de la décarbonation, ou encore la possibilité d’héberger une base arrière pour l’éolien flottant, un projet porté par le port de La Rochelle.  

Un foisonnement qui n’oublie pas les traditionnelles escales de paquebots. Le port veut avancer progressivement sur ce dossier en testant des premiers accueils de passagers de grosses unités sur le site précédemment utilisé par Airbus, à Pauillac. En fonction de l’évolution de la demande, une gare maritime pourrait être construite à Pauillac pour accueillir les croisiéristes qui ne peuvent faire escale dans le port du centre-ville, avec des équipements pour minimiser l’impact environnemental des paquebots en escale.

Le coût des énergies bride le trafic

Les conséquences de la guerre en Ukraine ont un impact limité sur le trafic du port bordelais. Ce sont davantage les augmentations des coûts du fioul et de l’électricité qui pèsent sur l’activité.

A fin août 2022, le trafic enregistre une hausse de 1,26% par rapport à la même période de 2021. 1148 mouvements de navires ont été enregistrés sur les terminaux soit une augmentation de 13,78% .

Les escales de croisière renouent avec un niveau équivalent à 2019 (avant la pandémie) : 35 escales ont été réalisées dont 22 à Bordeaux centre et 44 sont programmées pour l’année complète. 63 sont déjà réservées pour 2023.   

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