Pointe de déception autour du skatepark des Chartrons


En travaux depuis plusieurs mois, le skatepark des Chartrons vient d’être inauguré dans sa nouvelle version, labellisé Centre de Préparation aux Jeux Olympiques. Un terrain de jeu tout neuf pour les nombreux pratiquants des sports de glisse.

Photographie de deux pratiquants de BMX au skatepark des chartronsLéo Marchandon | Aqui

Vianney, fondateur de MANUAL : "C'est une très belle construction, mais il manque de variété là où l'ancien était vraiment multidisciplinaire.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/12/2022 PAR Léo Marchandon

Bordeaux, capitale française de la glisse ? De Biarritz à Hossegor, la région s’est imposée mondialement comme l’une des destinations de choix pour les surfeurs et autres pratiquants de sports de glisse aquatique. Mais depuis quelques années, c’est à Bordeaux que se trouvent leurs cousins plus urbains. Skateboard, BMX ou roller, la métropole attire de plus en plus de pratiquants sur ses spots, popularisés par des têtes d’affiches comme le Landais Vincent Milou, qui avait porté les couleurs tricolores sur sa planche aux Jeux Olympiques de Tokyo. Et ce, malgré le manque d’infrastructures. 

Vétuste, l’ancien skatepark inauguré en 2006 ne correspondait plus aux normes de confort et de sécurité. Après plusieurs mois de travaux de réhabilitation intégrale, son successeur propose une surface de 2 375 m², faisant de lui l’une des plus grandes aires de street de France. « C’est une très belle construction dans tous les cas, avec de beaux modules, il y a de quoi faire. Mais il manque beaucoup de variété là ou l’ancien était vraiment multidisciplinaire », analyse Vianney, fondateur de la marque de BMX Bordelaise MANUAL, dont la boutique se trouve cours Alsace-Lorraine. Il regrette que le nouvel équipement soit très orienté vers certaines pratiques du skateboard. « Avant, on avait un mélange de street, de park, de bowl, avec du bois et du béton. Là c’est vraiment une place de street dédiée au skateboard, avec des modules assez bas. »

Sans rampes, le skatepark propose exclusivement des modules de street pensés pour les skateboards.

  •  
  • Street : style né de la rue et utilisant le mobilier urbain ou des reproductions dans les skateparks (barrières, bancs, escaliers) pour les figures.
    Park : style utilisant des grandes rampes (ex. half-pipe) construites pour la pratique.
    Bowl : style pratiqué dans une cuvette aux parois arrondies, à l’origine dans des piscines vidées.

Un projet limité par des contraintes d’urbanisme

Situé en plein cœur du centre-ville, le skatepark fait partie du périmètre protégé au titre du patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Le projet de rénovation a donc dû composer avec des obligations strictes. Aucune surélévation pouvant obstruer les perspectives, ni possibilité de creuser afin d’implanter des modules de courbes. Le produit final devait intégrer le paysage en respectant l’architecture définissant les quais. Les options étaient donc limitées.

Le « minibowl » du skatepark des Chartrons, loin des deux ou trois mètres de profondeur habituels.

L’équipement a par ailleurs été labellisé « Centre de Préparation aux Jeux de Paris 2024 ». Cette labellisation permet d’accueillir des stages de préparation olympique d’athlètes internationaux. Un point qui surprend Vianney : « Le skatepark est certes bien construit, mais les modules restent bas et assez simples. Il est très bien pour les débutants et les pratiquants réguliers, mais les pros risquent de rapidement s’ennuyer dessus. Et il n’y a que du street. » Les Jeux Olympiques comptent pourtant bien une épreuve de street et une épreuve de park. 

Un besoin d’équipements pour les pratiquants

Ces dernières années, Bordeaux est devenue une des premières villes de skateboard en France. « Ce que je trouve surprenant c’est qu’à Bordeaux on a une scène de glisse hyper active. La scène BMX est un peu plus cachée mais on a une scène skate incroyable, je ne sais pas si Bordeaux ne doit pas être la ville avec le plus de skaters en France, maintenant », relève-t-il. « Heureusement qu’on a des shops locaux, skate, bmx ou roller, pour soutenir et dynamiser un peu la scène. C’est ce qui crée les évènements, les vidéos et qui fait vivre notre passion ».

Parfois comparée à la côte ouest américaine pour sa proximité avec les sports de glisse tant en ville qu’en mer, la métropole s’est imposée comme un spot connu à l’international. Pourtant, les infrastructures manquent. « Le skatepark ici est très bien, il est neuf, il vient d’être inauguré, mais à part ça, dans la ville de Bordeaux, on n’a rien du tout. Il y a Darwin, mais c’est privé. Il n’y a pas un skatepark couvert comme à Marseille, Lille, ou Nantes. Il faudrait que la mairie se bouge pour faire un plus gros projet, un truc couvert qui pourrait aller à toutes les disciplines. »

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