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PUBLIÉ LE 21/04/2017 PAR Romain BéteillePetite sortie safari ce vendredi pour plusieurs élus de la métropole, en déplacement au zoo de Pessac avant un conseil municipal très métropolitain. Voir Alain Juppé dire adieu avant de rentrer dans la cage des jaguars aurait pu avoir quelque chose de savoureux pour ses opposants politiques, mais ce n’était pas vraiment le but de la manoeuvre pour ses deux collègues élus présents, Alain Anziani, maire de Mérignac, et Franck Raynal, maire de Pessac. L’ordre du jour était moins carnassier : elle faisait partie d’une série de rencontre avec les maires et élus des conseils municipaux pour faire un état des lieux sur la mise en place de la métropole et les avancées, à mi-mandat, du processus de mutualisation. Voulue dès le départ « à la carte » pour ce qui est des services mutualisés, elle avance bien selon les derniers bilans. Il faut dire que Pessac fait plutôt partie des bons élèves puisqu’elle est l’une des premières communes (sur dix-huit aujourd’hui) à avoir rejoint le processus.
Mutualisation progressive
Concrètement, elle a mutualisé 11 fonctions : finances, ressources humaines, numérique et système d’information, affaires juridiques, commande publique, propreté, espaces verts, urbanisme, foncier, animation économique/emploi et transports. À priori, malgré quelques problèmes internes, tout s’est fait sans trop de bruit, comme l’a souligné le président de la métropole, Alain Juppé. « Il y a quelques sujets de préoccupation comme le numérique, le travail à accomplir sur ce sujet étant considérable car assurant la paye de 16 000 feuilles de salaire contre 3000 en 2015. Le deuxième point de vigilance, c’est les permis de construire, il y a eu beaucoup d’absences dans les services compétents depuis mai dernier, nous sommes en train de les renforcer ». Dire que tout s’est fait sans protestation serait en revanche mentir : en effet, les 28 mars dernier, on se souvient que 178 agents territoriaux manifestaient dans le hall de l’hôtel de ville contre un projet de réorganisation du temps de travail de la municipalité, pour une histoire de temps de travail supplémentaire « caché », notamment pour le personnel des écoles, fermant ainsi le jour même 21 services de restauration sur les 32 établissements de la commune.
Reste que la mutualisation s’organise toujours de manière progressive via, par exemple, l’annonce de la prévision d’un nouveau « référentiel qualité » pour ce qui est de la propreté. Concernant le nouveau contrat de co-développement (prévu pour la période 2018-2020, il prévoit trois nouvelles orientations : contribution au tourisme patrimonial de la métropole (en intégrant la Cité Frugès-Le Corbusier dans les parcours de découverte patrimoniale aux côtés des châteaux et autres circuits touristiques, notamment en vélo, le tout après une réhabilitation de l’assainissement, de la voierie et des trottoirs), conforter le calendrier des opérations importantes pour accélérer leur démarrage (Opération d’Intérêt Métropolitain Bordeaux-Inno-Campus comprenant notamment le déploiement d’un futur Bus à Haut Niveau de Service reliant Gradignan au Haillan, le restructuration de l’habitat dans le quartier de Saige, évolution immobilière du campus pour l’intégrer d’avantage à la ville et du CHU) et enfin améliorer les équipements comme les groupes scolaires (nouvelles classes), piscines (rénovation dans le cadre du nouveau « plan piscines » voté en métropole, insfrastructures pour se mettre à jour sur le « plan vélo », notamment via une meilleure desserte et la création d’une nouvelle « maison des mobilités ».
Énergie verte au Bourgailh
A ce calendrier très fonctionnel s’est ajouté un nouveau projet, annoncé par l’intermédiaire du maire de Pessac : la création d’une zone de panneaux photovoltaïques sur la colline du Bourgailh. Si, pour l’instant, cette initiative n’est qu’à l’état d’ébauche, on sait déjà quelle pourrait alimenter 6000 foyers en électricité. Jérémie Landreau, adjoint au maire en charge du développement durable, nous en a dit un peu plus sur cette future installation, réalisé dans le cadre d’une « politique métropolitaine ». « La colline du Bourgailh, tout comme l’ancienne décharge de Labarde située derrière le grand stade, sont des friches industrielles qui ont pour projet d’être revalorisées pour pouvoir produire de l’énergie renouvelable et faire que la métropole contribue à la croissance verte. On a demandé à la métropole d’éviter les zones de réserves à biodiversité. La partie la plus haute de la colline sera préservée pour une éventuelle future réouverture, mais il resterait plusieurs milliers de mètres carrés pour y installer des panneaux photovoltaïques. On va faire des réunions d’information auprès des habitants pour établir une première étape. À la suite de ça, il y aura une enquête publique avec les services de l’État. C’est un projet qui est à moyen terme, même si aucun calendrier n’a encore été arrêté, on peut l’envisager pour 2019 ».
Enclos commun
Quant-au zoo de Pessac, rassurez vous, il semble lui aussi sur la bonne voie. Si, dans le courant du mois de mai, il accueillera un nouvel enclos de jaguars, ses responsables s’efforcent d’avancer dans une nouvelle direction, après l’abandon du projet « Save » (parc végétal et animalier qui était chiffré à quelques 41 millions d’euros en 2014, avant que la mairie ne rachète le terrain en viager pour 325 000 euros et une rente trimestrielle de 7812,99 euros). « Il y a beaucoup de travaux de remise aux normes à faire, sans pour autant qu’il y ait de danger pour le public. Pour les années à venir, on suit cette logique », a affirmé ce matin Mathieu Dorval, le directeur du zoo, entre deux enclos. La municipalité avait à coeur de porter ce projet de redémarrage et de pérennisation du zoo. Ca veut dire améliorer l’assainissement (ce qui va être fait courant 2018), devenir propriétaire du foncier et nous aider sur la voierie. La métropole agit aussi sur le jalonnement et la promotion du parc ».
À raison de ses 12 000 visiteurs par an, le site se voit déjà en guest star sur une future programmation de l’office du tourisme métropolitain. « Pour l’instant, on ne fait pas partie du City Pass de l’Office de Tourisme de Bordeaux parce que le zoo n’est pas dimensionné pour en faire une destination unique. Il y a actuellement des projets de destinations pessacaises pour valoriser le territoire. On pourrait aussi y rajouter un château grand cru classé, la Cité Frugès… Pessac regorge d’atouts touristiques qui, déconnectés les uns des autres, ne font pas forcément venir le touriste de Bordeaux ». Cette petite parenthèse animalière et fonctionnelle à Pessac ne sera pas le seul état des lieux de la métropole : si Mérignac a eu les honneurs d’inaugurer ces rendez-vous, c’est Talence qui poursuivra la marche, au lendemain du premier tour. Et ce peu importe qui fera la course en tête.
