Périnatalité : « Il y a des chiffres très alarmants »


La première édition des Journées de la Périnatalité a lieu les 10 et 11 décembre au Bouscat. A cette occasion, Karine Goetgheluck, directrice du CeFAP qui organise l'évènement, fait un point sur la situation autour de la période périnatale en France.

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15,5% des femmes affirment avoir vécu "difficilement ou très difficilement" leur grossesse.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/12/2022 PAR Manon Gazin

Des tables rondes, des conférences et des échanges, afin d’aborder la période de la grossesse jusqu’aux 18 mois de l’enfant : c’est le but de la première édition des « Journées de la périnatalité », organisée par le Centre de Formation dédié à la périnatalité (CeFAP), au Bouscat, les 10 et 11 décembre 2022.

Un évènement inédit dans la région, qui prend place dans un contexte d’une lente libération de la parole : « Ces journées partent du constat que c’est aujourd’hui un sujet qui n’est pas suffisamment abordé », explique Karine Goetgheluck, directrice du CeFAP. « Et il y a des chiffres très alarmants, qui sont sous-estimés selon tous les professionnels du secteur. »

En effet, selon un rapport de Santé Publique France, publié en octobre 2022, 67,7% des femmes affirmaient s’être senties bien pendant leur grossesse en 2016, contre 63% en 2021. Et 15,5% affirment avoir vécu « difficilement ou très difficilement » cette période. Les chiffres autour de la dépression post-natale restent également alarmants : 16,7% des femmes présentent des symptômes dépressifs majeurs à deux mois du post-partum, selon ce même rapport. 

Un manque de suivi psychologique 

Un phénomène d’autant plus marqué par le manque de suivi psychologique après l’accouchement, comme l’affirme Karine Goetgheluck : 

Concernant la santé de la mère et de l’enfant, nous sommes extrêmement efficaces en France. Nous sommes très surveillés sur le plan médical pendant plusieurs mois. Et puis on rentre à la maison, et il n’y a plus rien. 

« On a oublié toute la dimension émotionnelle et le bouleversement qui se produit. Que ce soit dans son corps ou psychiquement, tant pour la mère que pour le co-parent », explique la directrice du CeFAP. Le tout dans un contexte où environ 10% des femmes rapportent avoir été confrontées à des paroles inappropriées de la part des soignants pendant leur grossesse, leur accouchement ou le séjour à la maternité.

Ce manque d’accompagnement psychologique s’applique à tous les parcours. Selon Karine Goetgheluck, les « vécus spécifiques », tels que les procréations médicalement assistées (PMA), les interruptions médicalisées de grossesse (IMG), ou encore le deuil périnatal nécessiteraient une bien meilleure prise en charge. « Ce sont des vécus très difficiles et qui ont besoin d’être accompagnés », affirme-t-elle. « On peut avancer et faire autrement à partir du moment où c’est pris en charge, mais correctement »

Quelles solutions ?

Face à ces différentes problématiques, des solutions apparaissent, selon la directrice du CeFAP. À commencer par une meilleure répartition des budgets dans les structures d’accueil, telles que les maternités et les Services de protection maternelle et infantile (PMI) : 

Si on prend soin des parents qui accueillent leur enfant, cela représente autant d’appels en moins à d’autres ressources de la société.

Favoriser l’intégration de professionnels formés à la périnatalité serait également un pilier important pour lutter contre ces différents phénomènes. Si le métier d’accompagnant périnatal est aujourd’hui reconnu, il reste peu ou mal formé. « Il manque aux parents une écoute professionnelle, hors champ médical, amical et familial. Il faut quelqu’un de neutre, mais compétent, qui sera présent pour les deux parents », explique Karine Goetgheluck. 

Enfin, le manque de communication autour de ce sujet continue de faire faute : « Il faut développer un maximum de communication accessible à destination des parents et sortir du silence qui entoure ce sujet », affirme la directrice de la structure. « C’est ce qui va permettre de libérer la parole dans le bon sens du terme. Et permettre d’être en capacité d’aller chercher des ressources »

Un évènement dédié à un public large

C’est notamment dans cette optique que sont nées les Journées de la Périnatalité. Au programme : des temps d’échange pensés pour évoquer différents sujets autour de la périnatalité, tels que l’histoire de la naissance en France, ou encore les conditions actuelles de l’exercice du métier de sage-femme et de pédiatre. Mais également la spécificité de la période des 1000 premiers jours de l’enfant. 

Un évènement dédié aux parents et futurs parents, ainsi qu’aux professionnels des métiers du médical, para-médical et du social qui interviennent auprès des familles. Sans oublier les entreprises, qui pourraient aussi être intéressées de par l’impact que représente l’arrivée des enfants dans les équipes, comme l’explique Karine Goetgheluck.

Infos pratiques !

Les Journées de la Périnatalité du CeFAP

10 et 11 décembre 2022

Hippodrome de Bordeaux Le Bouscat

8 Av. de l’Hippodrome, 33110 Le Bouscat

Programme complet et billetterie (en présentiel et distanciel) : www.cefap-france.fr 

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