Des blagues et des préjugés aux discriminations et aux coups, la réalité du sexisme – cette idée selon laquelle les femmes seraient inférieures aux hommes – est en effet indéniable. Les promoteurs de l’opération lancée dans la cité béarnaise le rappellent en quelques chiffres.
En soulignant par exemple qu’en France la différence moyenne des salaires versés à un homme et à une femme est de 19,2% et que 30,6% des femmes salariées travaillent à temps partiel contre 7,2% pour les hommes.
Sans parler bien sûr des 90 minutes supplémentaires de tâches domestiques que les dames réalisent chaque jour par rapport aux représentants de la gent masculine. Ni du fait que 12% des pères seulement s’arrêtent de travailler pour prendre un congé parental.
Dans un pays où pas plus de 16% des maires sont des femmes tandis que l’on ne compte qu’une seule dirigeante d’une entreprise du CAC 40 et 4% de dames chef d’orchestre, seuls 20% de membres du sexe dit «faible » figurent par ailleurs parmi les experts invités à commenter l’actualité dans les médias.
Les exemples abondent, rappelle-t-on à Pau, tout en constatant que, dans le monde, « une femme sur trois a déjà subi des violences physiques ou sexuelles ». Un phénomène dont la France ne peut s’exonérer puisque l’on estime que, chaque année, 223 000 femmes y sont victimes de violences conjugales dans leurs formes les plus graves. En 2014, pas moins de 118 d’entre elles (et 25 hommes) ont péri sous les coups de leur partenaire ou ex-partenaire.
Tous s’y sont mis
Débats, théâtre, projection de film, rencontres citoyennes… Plusieurs initiatives ont accompagné ces jours derniers à Pau la campagne de lutte contre le sexisme lancée sur le plan national par le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.
L’exposition « Je ne suis pas que » que l’on peut encore découvrir jusqu’au 4 décembre place de la Libération, et qui a été visitée par la ministre Laurence Rossignol en personne, en faisait partie. Une démarche d’autant plus originale qu’elle a reçu le soutien de partenaires très divers.
C’est le cas de la Communauté d’agglomération Pau Pyrénées qui s’est engagée au travers de son contrat de ville 2015-2020 « à agir en faveur de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité entre les hommes et les femmes ». C’est aussi celui du Planning familial 64, du photographe Eric Traversié ainsi que de plusieurs associations et structures de quartier rejointes par des clubs sportifs professionnels. On y retrouve la Section Paloise, l’Elan Béarnais, le Billère Handball Pau Pyrénées, le Pau Football Club et le Lons Rugby Béarn Pyrénées. Excusez du peu.