Paris – Marrakech, Mille équipages en 4L sur les chemins de l’humanitaire


Ville de Bordeaux

Paris - Marrakech, Mille équipages en 4L sur les chemins de l'humanitaire

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/02/2009 PAR Piotr Czarzasty
Ce fut à l’initiative de Jean Jacques Rey que le raid vit le jour pour la première fois en 1997. « J’aurais bien aimé avoir la possibilité de faire ça à 20 ans, découvrir le désert et vivre une aventure aussi exceptionnelle » avait-il avoué à ses camarades du Paris Dakar alors qu’ils étaient en train de tracer de nouvelles pistes vers la capitale sénégalaise. Une association (Désertours) est vite mise en place pour prendre en charge l’organisation d’un raid. Avec la coopération de l’ESC Rennes l’initiative ne tarde pas à rencontrer un vif succès, avec plus de 2000 participants, principalement étudiants, qui se présentent sur la ligne d’arrivée depuis plusieurs années maintenant.

Un raid d’orientation
Il serait tout de même difficile de comparer le Raid 4L Trophy à un Paris Dakar, dans la mesure où toutes notions de compétition et de vitesse sont exclues. « C’est plutôt une course automobile d’orientation, celui qui fera le moins de kilomètres pour arriver à Marrakech aura gagné. » explique Virginie Dubray, responsable du Village Départ à Bordeaux. Munis uniquement de leur road-book, d’une boussole ou d’une carte, Ils doivent faire de leur mieux pour garder le cap. L’utilisation de tout instrument de guidage satellitaire est bien entendu strictement interdit.

Une panne ? Pas de souci
Que tout le monde soit rassuré, les équipages ne sont en aucun cas laissés « chacun pour soi. » « On reste en contact radio avec les équipages, une fois au Maroc un hélico est toujours à notre disposition pour retrouver éventuellement des équipages qui se seraient égarés. » raconte Mlle Dubray. En cas de « pépin » technique, les participants peuvent aussi compter sur un coup de main. « Ils peuvent bénéficier de l’aide de mécaniciens locaux, qui sont avec nous tout au long du raid. » ajoute-t-elle. « Il faut dire aussi qu’il y a un grand esprit d’entraide. Les équipages mettent chaque année en place une bourse de pièces de rechange ou d’échanges de conseils techniques, d’expertise. »

Un objectif humanitaire
Il ne faut pas croire cependant que le 4L Trophyn’est qu’un défi sportif et automobile. « C’est une aventure, une découverte de paysages inoubliables entre d’un côté les déserts sablés et de l’autre les monts enneigées d’Atlas. » explique Antoine de Broucker, responsable communication du Village départ à Bordeaux. « Une aventure qui a aussi un but humanitaire » précise-t-il. « On veut en même temps remercier le peuple marocain de nous accueillir, c’est pour quoi chaque équipage doit obligatoirement amener des fournitures scolaires ainsi que des sacs de sport qui seront ensuite distribués aux enfants les plus nécessiteux par l’association Les Enfants du Désert. »


Une mission éco-citoyenne
Comme c’est une notion particulièrement à la depuis quelques années, le raid ne put se priver d’encourager des actions de développement durable. « On commence à inciter les participants à rouler au bioéthanol, à proposer des projets de protection de l’environnement. » Ainsi, l’année dernière un des équipages captait une grande partie de l’énergie électrique à travers des panneaux solaires, qu’ils ont offert par la suite à une famille marocaine pour qu’il en munissent leur demeure. La dimension éco-citoyenne c’est aussi l’opération « désert propre ». « On veut laisser le désert tel qu’on la trouvé en arrivant. » explique M. de Broucker. Ce qui implique principalement une sensibilisation quant à la disposition des déchets.

Une motivation de tonnerre et pas mal de sous
L’aventure est ouverte à tous entre 18 et 28 ans, il faut être néanmoins bien motivé pour y prendre part. Le budget du voyage s’élève à quelques 6000 €, avec des coûts d’inscription qui en représentent la moitié. Pour des étudiants, la recherche de sponsors ou partenaires s’avère indispensable, une mission encore moins évidente dans un contexte de crise financière. Une chose est sûre, que ce soient des équipages féminins ou masculins, ils ne manquent pas de motivation.

« A l’école on ne voulait pas nous croire, en exigeant même l’autorisation de nos parents, les sponsors nous disaient qu’on allait se casser les ongles. » racontent Coline et Laura, 20 et 19 ans, de l’IUT de Rodez. « C’était une provocation pour nous tester, mais on a tenu bon, on voulait prouver qu’on peut le faire, une aventure pareille ça se fait finalement une fois dans sa vie, fallait saisir l’occasion. » Pour Valentine, 21 ans, étudiante en Médecine à Nantes et Mathis, 20 ans, de Sciences Po Toulouse, le parcours s’est avéré encore plus périlleux. « On se connaît depuis une semaine à vrai dire. Nos copilotes respectifs nous ont lâchés au dernier moment. Un coup de chance que nous nous soyons rencontrés. » mais ce n’était guère la fin des ennuis. « On a déjà eu une fuite d’essence et perdu une roue sur la route vers Bordeaux. Mais ça va, l’essentiel c’est qu’on est là. Maintenant on espère vraiment que la 4L va tenir jusqu’au Maroc, pour rien au monde on voudrait manquer ce voyage. » Espérons le.

Si tout va bien, les équipages devraient arriver sur place le 27 février pour revenir en Europe le 1 mars prochain. Bonne route.

Piotr Czarzasty

Plus d’info : www.4ltrophy.com

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