« On défend le pendant rural du RER métropolitain »


L’association Bon Sens Paysan voudrait mettre en place un tram train à l’échelle du Limousin voire de la région pour faciliter les déplacements quotidiens grâce aux transports en commun.

Antonin Boyer membre du collectif Bon sens PaysanCorinne Merigaud | Aqui

Antonin Boyer, membre du collectif Bon Sens Paysan, oeuvre pour une nouvelle organisation de l'offre de transports afin de faciliter les mobilités.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/02/2023 PAR Corinne Merigaud

Ce bureau d’études citoyen porte le projet TramTrain Limousin depuis sa création en 2015. Au-delà du projet ferroviaire, le collectif souhaite proposer une complémentarité et une cohérence de tous les moyens de transport (train, bus, vélo, voiture) dans un but, faciliter les déplacements dans un rayon de 60 km autour de Limoges. « Le collectif se compose d’un noyau dur d’habitants qui ont grandi ou étudié à Limoges et ont été confrontés à un problème de mobilité explique Antonin Boyer, l’un des membres. Nous avons commencé à travailler sur la mobilité et l’aménagement du territoire en 2014 de manière informelle avant de créer l’association BSP. »

200 membres dont 20 collectivités territoriales

Elle regroupe des personnes d’horizons variés, ingénieurs ferroviaires, architectes, urbanistes, cheminots… tous concernées par cette problématique, soit 200 membres dont 20 collectivités territoriales. Par exemple, Limoges Métropole, Grand Périgueux, le département de la Haute-Vienne, des communes et des intercommunalités de Dordogne, Creuse et il l’espère bientôt de la Corrèze « pour avoir une ouverture sur la Nouvelle-Aquitaine » sans oublier des commerçants, artisans, PME impactés par les mobilités.

« Pour ces chefs d’entreprise, la mobilité est synonyme d’accès à l’emploi et les transports bloquent. » Le problème est prégnant pour les scolaires et étudiants voulant poursuivre leurs études sur le territoire. Se déplacer relève souvent du parcours du combattant… Pour lever ces freins, le collectif affiche une volonté inébranlable de « mettre tout le monde autour de la table et créer un lien neutre afin que chacun travaille ensemble. » Mais les écueils sont nombreux sur leur chemin, chacun étant tenté de tirer la couverture à soi sans forcément tenir compte des attentes des usagers. « On nous a pris pour des extraterrestres quand on a démarré ! » se souvient-il.

Une étoile ferroviaire de 400 km

Malgré tout, l’idée chemine petit à petit pour faciliter les déplacements quotidiens en transports en commun et réduire ainsi l’usage de la voiture. « Nous avons vocation à apporter un regard complémentaire, des idées et propositions » assure-t-il.

Le collectif s’appuie sur un réseau ferroviaire dense au départ de Limoges. « L’un des plus riches du pays, avec 400 km en étoile qui vont dans toutes les directions et environ 50 gares en service », indique-t-il. « Cela permet de raccorder La Souterraine, Guéret, Bellac, Saint-Junien, Thiviers, Saint-Yrieix et Eymoutiers, un bassin de 435 000 habitants dont 90 % à moins de 10 km d’une gare, plus que la moyenne nationale, un potentiel sous-utilisé. »

Cependant, des améliorations s’imposent pour capter davantage d’usagers. « Les horaires ne correspondent aux besoins, les fréquences sont insuffisantes, il y a des retards et parfois des annulations. Ce service est perçu comme non fiable par les gens qui s’en détournent. Aujourd’hui la question est de comment aller vite d’une ville une autre en desservant toutes les gares ? »

Une ligne testée en 2024 en Corrèze

Le collectif a trouvé la solution : dissocier l’offre TER des liaisons d’une ville à l’autre grâce à son TramTrain, des navettes territoriales qui arriveraient au coeur des villes. « Par exemple, pour le TER express Limoges Périgueux qui s’arrête à Nexon et Thiviers, des navettes pourraient faire Thiviers-Guéret avec du matériel qui roulerait sur les mêmes infrastructures. Cela demanderait plus de trains et de personnels de même qu’une fréquence plus importante des trains. » Le collectif a repéré cinq lignes transversales pour commencer ; à savoir, Guéret-Thiviers, La Souterraine-Saint-Yrieix-Pompadour, Eymoutiers-Uzerche, Bellac-Saillat-Le Dorat et le barreau urbain Limoges-Aixe-sur-Vienne. « Cela repose sur le principe de la diamétralisation précise Antonin, on défend le pendant rural du RER métropolitain. »

Vingt-deux nouvelles stations pourraient ainsi ouvrir sur la périphérie de Limoges pour desservir notamment les campus, le CHU et les quartiers enclavés, en complément de l’offre de bus de la STCL. « Cinq haltes sont à l’étude à Condat, Le Palais, Couzeix, au CHU et à l’Hôtel de ville de Limoges » annonce-t-il. En outre, la démarche est engagée avec la SNCF et la Région en lien avec son offre Optim’TER pour une liaison test en 2024 entre Tulle et Objat.

Deux autres sont en discussion La Souterraine-Saint-Yrieix et Guéret-Thiviers et espérées en 2024. Le collectif mise sur la refonte de l’offre régionale de transport en 2025 dans le cadre de « Nouvelle-Aquitaine mobilités » pour une extension régionale en se connectant aux autres étoiles ferroviaires.

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