Nouvelle étoile dans la galaxie Persepolis


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Nouvelle étoile dans la galaxie Persepolis

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/12/2008 PAR Joël AUBERT

De la bande dessinée réalisée par Marjane Strapi au film qui a échappé d’un souffle à la palme d’or à Cannes, Persepolis est devenu une œuvre multiforme dont les métamorphoses successives disent la fécondité. On connaît bien l’histoire initiale, autobiographie en noir et blanc d’une enfant qui passe à l’âge adulte entre la révolution iranienne, le quotidien d’un pays en guerre contre l’Irak,et les turbulences citadines de l’Europe.

Hors-d’œuvre
Une exposition éphémère dans les couloirs de la Rock School Barbey, présentant des dessins préparatoires, permettait d’ailleurs de raconter la gestation du long métrage. Les croquis soignés rappelaient à qui l’aurait oublié l’atmosphère du film avant le concert. Une autre exposition en guise de hors-d’œuvre donnait à voir les expériences graphiques de Winschluss et Cizo, auteurs de bande dessinée underground. Les dessins présentés, révisions trashs de l’imagerie enfantine des dessins animés surannés d’avant guerre, témoignent de la richesse graphique de la « galaxie Persepolis ». Olivier Bernet a également invité trois groupes bordelais et toulousains, les Magnetix, les Sentimentals et les Soupe Sound System à se produire sur la scène de Barbey en prélude à la musique de Persepolis. Au total, 5 heures de musique.

Candeur et tragédie

Toute la force de la bande originale de Persepolis est qu’elle parvient à donner corps à l’histoire. Les scènes du film projetées derrière les musiciens seraient presque superflues : les mélodies ont un tel pouvoir d’évocation qu’elles font apparaître les images du long métrage aux yeux des spectateurs. La musique, tour à tour grave et légère, énergique et suave, funeste et riante restitue toutes les nuances du film. Servies par une pluie de cordes, les mélodies oscillent en permanence entre la candeur de l’enfance et la tragédie du décor. Cette tension continue, qui constitue le charme de la bande dessinée et du film, se retrouve dans la musique. Et curieusement, par un mécanisme inconscient, les accords s’impriment sur l’esprit en noir et blanc, à l’image de la bande dessinée.

Reprise classieuse

Les compositions échappent par ailleurs au piège du poncif : le grain oriental reste discret et évite de verser dans la ratatouille world. La reprise classieuse de The eye of the Tiger, emprunté à la bande originale du film Rocky, constitue le clou du concert. Le spectacle rend justice aux musiciens dont le travail de mise en musique films est souvent mal mis en valeur. On aimerait voir ce genre d’initiatives se multiplier. D’autant que le concert donnait finalement au spectateur l’envie de se replonger dans les quatre tomes de la bande dessinée et dans le film pour y retrouver la chaleur de la musique.

Simon Carraud

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