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PUBLIÉ LE 09/03/2023 PAR Virginie Valadas« Rassurez-vous, même si le drapeau breton flotte sur le parvis de l’Hôtel de ville de La Rochelle, nous sommes toujours ici en région Nouvelle-Aquitaine ». La boutade de Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne montre, si besoin est, que les deux journées de travail qui se sont achevées le 3 mars à La Rochelle ont eu lieu dans une ambiance studieuse mais sereine. C’était aussi une manière de remercier Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle de l’accueil et de cette mise à l’honneur.
La collaboration entre les deux Régions Nouvelle-Aquitaine et de Bretagne est née en 2011 du fort lien d’amitié qui unit Alain Rousset, président de la Région Aquitaine à l’époque et son homologue breton Jean-Yves Le Drian. Puis le lien et les échanges se sont perpétués avec Loïg Chesnais-Girard, élu en 2017 à la tête de la région bretonne, avant un arrêt de deux ans en 2020 pour cause de pandémie.
Des journées de retrouvailles
Les 2 et 3 mars étaient donc des journées de retrouvailles et les sujets d’échanges n’ont pas manqué. Six groupes de travail ont été constitués : habitat, économie, formation professionnelle, agroécologie, agriculture et budget vert. Les deux régions ont, en plus des mêmes domaines de compétences (gestion des lycées, développement économique, transports…), des points de convergence tels que le littoral et la lutte contre son érosion, ou « la manière de réindustrialiser nos territoires, notamment en zone rurale » précise Alain Rousset, la lutte contre le réchauffement climatique et la gestion de l’eau, sans oublier les activités maritimes, le développement des ports.
Alain Rousset de citer en exemple la mise en place d’un ticket solidaire unique dans les restaurants scolaires des lycées bretons, une initiative inspirante. Il évoque la société publique locale mise en place par Nouvelle-Aquitaine et Occitanie afin de maintenir les TER, et invite la Bretagne à rejoindre cette structure ouverte.
Une position humiliante
Au-delà de la mise en commun des expériences et des solutions dans tel et tel domaine, les deux élus évoquent aussi d’une même voix le souhait de peser ensemble face aux décisions qui viennent de Paris et/ou de Bruxelles, pas toujours adaptées à la spécificité d’un territoire selon les élus.
Sur cette question, Alain Rousset est même plus virulent, parlant de la « position humiliante » des régions. Il déplore ne pas avoir assez de marge de manoeuvre, ni les coudées franches pour développer une ligne de train à sa guise et rapidement si le besoin s’en fait sentir sur un territoire. « Si nous continuons ainsi, un jour la centralisation s’opposera à la démocratie » affirme-t-il.
Pour Loïg Chesnais-Girard, avant d’avoir de nouvelles compétences, il faudrait déjà que les régions aient les moyens et les ressources suffisantes pour exercer les compétences actuelles. « Le système fiscal qui permet le financement des régions est mort, il faut le repenser » dit-il. Alain Rousset d’enfoncer le clou « dans tous les autres pays d’Europe, la santé et l’éducation sont gérées par les régions ».
