Ils sont sept et s’appellent Lino, Ethan, Yanis ou encore Camille… Leur point commun ? Résider et être scolarisés sur le territoire de la métropole bordelaise et être porteurs d’un handicap. C’est pour eux (et potentiellement pour beaucoup d’autres dans leur situation) que le Département de la Gironde a lancé en mars dernier l’opération « Mon copilote ». Une démarche qui s’inscrit dans le cadre de « Gironde 100% inclusive », une initiative du Département qui vise, depuis 2019, à construire une politique d’inclusion en partant des besoins des personnes en situation de handicap et de leurs proches.
Mon copilote, un concept novateur pour favoriser l’insertion d’élèves en situation de handicap
L’idée est simple : adjoindre à ces jeunes -qui jusqu’ici ne circulaient qu’en véhicule adapté-, un accompagnateur qui va les familiariser avec les transports en commun afin de leur faire progressivement acquérir plus d’autonomie et d’indépendance. Une opération réalisée en partenariat avec l’entreprise éponyme Mon Copilote et que le Département de la Gironde est la seconde collectivité à expérimenter après Paris. « L’objectif est d’améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap par le biais de la mobilité car c’est une notion essentielle. De mars à juin, ces jeunes ont été familiarisés aux transports publics sur leur trajet domicile/établissement scolaire mais l’idée c’est de les ouvrir à l’utilisation des transports en commun au sens large pour qu’ils puissent se déplacer librement pour toutes les raisons qu’ils souhaitent par la suite », explique Anne Keisser, co-fondatrice et présidente de Mon Copilote, entreprise spécialisée dans le service d’aide à la mobilité pour les personnes handicapées et âgées. Créée il y a sept ans à Paris, l’entreprise, qui a également ouvert à Nantes l’année dernière, a démarré ce service d’accompagnement scolaire en 2021, tout d’abord en région parisienne, puis à Bordeaux au printemps dernier.
Lancée à petite échelle en mars, l’opération a déjà montré son intérêt ; comme pour Noé, élève de 3e à Bordeaux en classe Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) et à qui cet apprentissage de l’autonomie a permis de gagner en maturité et confiance en soi. Même son de cloche du côté de Carole et Olivier, parents de Claire, 15 ans, également en 3e Ulis à Bordeaux et qui avouent que cette initiative a été « source de confiance pour eux aussi ».
Changer le regard sur le handicap
Formés et rémunérés par Mon Copilote, les 15 accompagnateurs -tous étudiants- recrutés pour être copilotes lors de cette première session n’avaient d’ailleurs initialement pas de lien avec le handicap. Une volonté de l’entreprise pour les familiariser et contribuer ainsi à progressivement changer le regard de la société sur le sujet.
Forte de son succès (quatre jeunes sont déjà autonomes et deux vont prolonger l’accompagnement d’un mois supplémentaire pour le devenir), l’expérimentation a été reconduite dès la rentrée et pour toute l’année scolaire pour sept autres enfants, chacun laissant sa place à un nouvel entrant dès qu’il sera autonome. Une opération qui pourrait concerner 200 à 300 élèves (en fonction du handicap et du lieu de domiciliation) sur les 1630 jeunes (de la maternelle à l’université) qui bénéficient de transports adaptés en Gironde.