Mineurs, ils ont créé leurs jobs d’été


Claude Hélène Yvard

Mineurs, ils ont créé leurs jobs d'été

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/08/2017 PAR Claude-Hélène Yvard

Driss, 16 ans, Mathilde, 16 ans et demi et  Aurélie, 18 ans ont passé un été actif. Jeunes entrepreneurs, ils font partie des quatorze associés de la coopérative jeunesse de services : Motiv&jeunes. Depuis le début des grandes vacances, chapeautés par des animateurs de Coop Alpha, qui accompagne ce type d’initiative, ils vont à la pêche aux contrats auprès des particuliers, des collectivités et des entreprises. Depuis le début juillet, ils ont réalisé des travaux de jardinage pour les particuliers, du gardiennage de chiens et de chats, des petits chantiers de peinture. Cette semaine ils terminent un gros chantier d’élagage pour une concession automobile sur les boulevards. Mais pour ces jeunes, mineurs en grande majorité, cette expérience n’est pas un simple job d’été, qui n’est pas facile à décrocher quand on est mineur. « Le concept est venu du Québec, il y a 25 ans. Il s’agit davantage d’une véritable initiation à l’entrepeunariat, le temps des vacances. La CJS fonctionne comme une vraie entreprise, avec les outils marketing de communication qu’il a fallu créer, la recherche des clients, les devis qu’il faut réaliser. La particularité, est qu’il s’agit d’une coopérative. Ce sont les jeunes qui décident de tout, des rémunérations versées, de l’organisation. Ces jeunes créent eux-mêmes leurs jobs d’été tout en découvrant comment fonctionne une entreprise. Notre rôle est de les accompagner », explique Marion Morel, animatrice. Ce projet, le premier de ce type sur la métropole bordelaise a reçu le soutien d’un ensemble de partenaires locaux : mairies, coopératives d’activité et d’emploi, clubs d’entreprises, associations. Lorsqu’ils se sont lancés, ces jeunes s’étaient fixés un chiffre d’affaires de 8000 euros h.t. Au terme des deux mois, on devrait être autour de 6500 euros h.t. Mais pour Mathilde, Driss, et Aurélie, ce n’est pas là l’essentiel. 

Surtout là pour la ligne sur le CV

« J’ai rejoint ce projet début août, car je voulais avoir un peu de vacances. Je recevrai peut être 200 ou 250 euros fin août, ce n’est pas le plus important. je suis lycéenne, en section économie et sociale. Etre ici, c’est plus pour l’expérience, la ligne sur le CV. Pas évident à nos âges de décrocher un premier job d’été. Beaucoup d’employeurs refusent les mineurs », indique Mathilde. Même avis pour le benjamin Driss, qui entre en première scientifique. « On décide de tout en commun. Et on apprend avec nos erreurs, et on en assume les conséquences. Aurélie, fait partie des rares majeures du groupe de jeunes entrepreneurs. »J’aurais peut être pu décrocher un boulot chez Mac Do. Cette expérience est très riche, pour le CV, mais aussi sur le plan humain. Ici, on est entre jeunes du même âge. Une d’entre nous est originaire de Palestine, arrivée en France il y a seulement quelques mois. Moi, je suis arrivée sur Bordeaux il y a un an, je viens de Seine Saint-Denis. L’aspect mixité sociale est aussi très enrichissant », explique Aurélie.  Les deux tiers de ces jeunes entrepreneurs sont issus des quartiers sensibles de la métropole, d’autres de quartiers plus favorisés, comme Caudéran. Ces trois jeunes préfèrent donc retenir l’expérience pégagogique et humaine dans un contexte de mixité sociale. 

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