La métropole évoque les chantiers de 2018


01PLAN – CUB
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 15/01/2018 PAR Romain Béteille

L’emploi

3700 créations d’emplois nets sur Bordeaux et 9400 sur la métropole entre septembre 2016 et septembre 2017, ce sont les chiffres annoncés par le maire de Bordeaux ce lundi 15 janvier lors de « voeux à la presse » faisant traditionnellement office de feuille de route pour l’année à venir. Ces chiffres, au moment où le dynamisme de la LGV fait rêver de 100 000 nouveaux emplois d’ici 2030, font écho à ceux publiés par l’a’urba en septembre dernier, qui tablaient déjà sur 8899 emplois créés sur un an dans l’aire métropolitaine, avec un boom considérable de l’emploi salarié privé. Ces données vont de pair avec un chômage « passé sous la barre des 10% (9,5% en 2017 contre 10,1% en 2016). Les installations récentes d’Ubisoft et Betclic sont là pour confirmer la tendance : l’agglomération bordelaise reste attractive. Et ce n’est pas les futurs projets de la Cité Numérique de Bègles et de l’OIM Aéroparc et leurs ambitions de 10 000 emplois d’ici 2030 ou le projet de ZAC à Saint-Jean Belcier (100 000 mètres carrés mis en chantier) et ses 2500 salariés et plus de 7000 mètres carrés de commerces qui vont venir contredire cette ambition de croissance. 

Le logement

Cette croissance et cette attractivité ont bien sûr un prix. Malgré une surprenante étude de l’Observatoire des loyers (dans laquelle on découvre que le prix moyen pour une location à Bordeaux s’établit à 10€50 du mètre carré, en augmentation de 0,9% par an), la flambée des prix à l’achat reste manifeste (plus de 12% d’augmentation au mètre carré en moins d’un an). Si le projet 50 000 logements autour des axes de transports est toujours en cours, la question de l’accessibilité financière (en gros, un plafonnement à 2500 euros du mètre carré pour un tiers des logements) se pose encore. La métropole bordelaise livre, globalement, 9000 nouveaux logements par an (« contre 4400 dans le reste de la Gironde »). Même si le nombre de projets se multiplie (Euratlantique en tête), elle doit encore faire mieux et surtout limiter la flambée des prix. Le maire de Bordeaux, tout en affirmant qu’il fallait continuer à développer « une politique de l’offre », a évoqué plusieurs pistes. D’abord, la signature dans le courant du mois de janvier d’une « charte du bien construire » réalisée avec les promoteurs, qui devrait notamment conditionner le recours à un architecte superviseur sur la totalité du projet et un système de « notation périodique » permettant de mesurer la satisfaction des habitants. Une récente enquête réalisée sur le quartier Ginko, (encore en phase de finalisation tout comme les Bassins à flot, Garonne-Eiffel, Brazza et Belcier ou plusieurs milliers de logements sont encore en projet), précise d’ailleurs que 80% des habitants de ce nouveau quartier encore en évolution sont satisfaits d’y vivre, malgré les problèmes de propreté et de malfaçons déjà dénoncés. « Nous devons garder le rythme de construction atteint, d’autant que la proportion entre les propriétaires investisseurs et les propriétaires occupants est en train de se modifier en faveur de ces derniers. La difficulté, c’est l’accession à des propriétés à des prix maîtrisés. Il faut pour cela essayer d’agir sur le foncier, soumis à la surenchère des promoteurs, et cesser cette spirale », a rétorqué le président de la Métropole. L’actuel maire de Saint-Médard-en-Jalles (et vice-président de la métropole en charge de l’urbanisme), Jacques Mangon, est toujours en train de négocier un accord dans le but de fixer une « valeur vénale souhaitée par les maires » aux futures opérations des promoteurs; ses résultats sont attendus dans les semaines à venir. Un « plan d’action territoire durable » est également censé voir le jour à l’été prochain.

Les transports

Peu de nouvelles choses ont été évoquées par rapport à ce qui a déjà été évoqué lors des assises nationales de la mobilité en octobre. Le réseau de transports métropolitain, TBM, débattra de ses futurs leviers d’amélioration lors du prochain conseil de métropole. Quant-au syndicat mixte des transports (dans lequel se retrouvent la métropole, le département et la région), le maire de Bordeaux avoue ne pas avoir beaucoup avancé sur le sujet. « Il faut une coopération réelle et constructive, nous attendons de voir ce que l’État va retirer de nos propositions. Nous n’avons pas beaucoup avancé, je crois aussi que nous avons besoin d’un peu de stabilité après le grand chambardement provoqué par la réorganisation en métropole ». Reste que pour faciliter la circulation, les entreprises, soumises à organiser un plan de déplacement obligatoire (pour celles qui comptent plus de 100 salariés) depuis le 1er janvier dernier, s’organisent : on a ainsi appris que des entreprises situées sur la rive droite étaient en train d’en mettre un au point. Si les choses ne semblent pas vraiment prendre de l’avance, la récente annonce de l’extension du stationnement payant à de nouveaux quartiers (on parle notamment de Caudéran, Saint-Augustin et Bastide pour un coût riverain de 165 euros par an) et les nouveaux tarifs semblent en faire grincer plus d’un, le maire de Bordeaux raisonne. « Les places de stationnement ne sont pas extensibles. Il faut continuer à développer les parcs relais, rentabiliser ceux qui ne sont pas saturés et compter sur des applications confirmant les places disponibles », a-t-il énoncé. Enfin, les voitures, elles, ne devraient, sauf surprise, plus pouvoir passer sur le pont de pierre : la décision sera prise lors d’une réunion qui aura lieu lundi prochain. 

Le futur

S’il résume la politique locale par une formule (« penser au plus loin, agir au plus près »), Alain Juppé ne s’est pas non plus privé d’évoquer l’avenir, même si ce dernier est encore flou. Si les futures échéances municipales n’ont pas manqué de le pousser à un mutisme traditionnel, on sait déjà que le brainstorming annoncé en septembre autour du « Bordeaux 2050 », qui prendrait la forme d’une participation collective des élus, des citoyens et des municipalités de la métropole (sur des sujets comme la congestion automobile, le vivre-ensemble, le grand contournement…) se précise. On sait aussi que cette dernière devrait se lancer ce trimestre (on évoque janvier/février pour le lancement). L’écologie devrait y assurer sa part, le conseil métropolitain ayant adopté en juillet un nouveau « plan climat énergie territorial », censé prendre le relais de l’agenda 21 jusqu’en 2022, souhaitant faire de Bordeaux la première « métropole à énergie positive » d’ici… 2050.  Elle s’est d’ailleurs dernièrement illustrée en étant l’une des 24 lauréates de l’appel à manifestation d’intérêts « Territoires d’innovation de grande ambition » du Programme d’investissements d’avenir, visant à apporter un accompagnement spécifique à un « projet de territoire ». Pour que cette énergie devienne « positive », Bordeaux Métropole mise sur une réduction de la consommation d’énergie dans le logement et la mobilité (cette année, le défi « familles a énergies positives » devrait d’ailleurs s’étendre aux déchets et à l’alimentation), un développement de la production d’énergies renouvelables et locales (comme le projet de géothermie rive droite) et l’optimisation des réseaux de distribution d’énergie. 

Reste que la métropole devra faire tout ça sans forcément avoir davantage de dotations. Ce serait même plutôt l’inverse : comme le maire de Bordeaux l’a rappelé, les recettes de cette dernière ont fondu depuis quatre ans (-197 millions d’euros) tout comme celles de la ville (-74 millions d’euros soit 20% du produit de ses recettes fiscales), et elle va devoir se conformer (comme Mérignac) au contrat passé avec l’État obligeant à limiter la hausse des depenses de fonctionnement à 1,2% par an. « Ce sera un exercice difficile compte-tenu de la progression des dépenses (par exemple, a été annoncée la création de six groupes scolaires construits et livrés d’ici 2020 et 288 places supplémentaires en crèches en 2018). Une réunion des maires et des adjoints aux finances est prévu pour février, avant un vote du prochain budget en mars. S’il s’éloigne des prospections nationales, Alain Juppé semble donc avoir pas mal de lait sur le feu pour l’année à venir… à suivre.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! MÉTROPOLE > Nos derniers articles