Mérignac confirme ses ambitions économiques


Ville Mérignac

Mérignac confirme ses ambitions économiques

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/07/2017 PAR Romain Béteille

Cela sonnait presque comme une tentative pour se rassurer. Ce lundi 10 juillet, le maire de Mérignac, Alain Anziani, a dressé le bilan économique du premier semestre de cette commune, dopé par le secteur aéronautique. Évidemment, ce n’est pas un secret que l’arrivée de la LGV le 2 juillet dernier mettant Bordeaux à deux heures de Paris entre en concurrence frontale avec l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, assurant notamment les navettes Air France sur la même destination. La SNCF a pourtant des objectifs clairs : un report modal de 700 à 800 000 passagers. Mais peu importe, Mérignac ne semble pas avoir peur de ces ambitions. « On dit que la LGV Bordeaux-Paris va porter un coup fatal à l’activité aéroportuaire et qu’il y a un match entre la gare et l’aéroport… Ce n’est pas mon sentiment », a assené ce lundi matin Alain Anziani. « Il n’y a pas d’opposition à avoir entre deux territoires qui sont en synergie, le train n’est pas une puissance noire pour l’activité aéroportuaire, qui est par ailleurs plutôt bonne. Tous les grands comptes ont renouvelé leurs abonnements à Air France (entre 15 et 20 000 billets par an), qui par ailleurs maintient ses navettes au moins jusqu’à la prochaine évaluation du mois d’octobre (248 vols par semaine, 36 par jour dont 20 vols quotidiens vers Paris). Évidemment, si elle réduit ses cadences, il y aura peut-être des incidences ».

Des projets structurants

L’enjeu est évidemment grand pour le sixième aéroport de France, surtout en ayant en ligne de mire les 25 à 30 millions d’euros d’investissements sur fonds propres à venir pour la construction du nouveau terminal. Mais le site de l’aéroport n’est pas le seul à miser sur la zone. Sans parler du fait que l’offre de l’aéroport mise de plus en plus sur l’implantation des compagnies et de l’offre low-cost, le gros investissement du 45 ème parallèle juste devant l’entrée du site (20 millions d’euros d’investissement pour la première vague, 30 000 mètres carrés de bureaux, un hôtel « Hilton », un centre de congrès et un parking) vient confirmer que la ville compte beaucoup sur son aéroport et sur son dynamisme. Sans compter le futur tramway (80 millions d’euros) et le plan mobilité sur le territoire de l’Opération d’Intérêt Métropolitain de l’Aéroparc (avec notamment un nouveau bus à haut niveau de service entre Le Haillan-Rostand et l’avenue François Mitterand sur ce périmètre et une évolution de la ligne 48 exploitée dès septembre). Enfin, Mérignac compte toujours beaucoup sur le nouveau campus Thalès, désormais premier employeur privé de la ville, avec environ 2600 salariés. Dassault, lui, pourrait bénéficier d’un transfert massif d’employés de la région parisienne et venir renforcer les effectifs de la zone (on parle d’un millier d’emplois, à mettre au conditionnel pour l’instant, un comité exécutif devant préciser les objectifs dans la semaine). 

Autre opération d’envergure, l’accueil, au sein de l’aéroparc, de deux institutions locales. La première, Technowest, va donc transférer ses bureaux et ses start-ups d’ici 2019 sur une zone de 10 000 mètres carrés. « On espère que ça sera la fabrique à start-ups de la métropole », glisse le maire de Mérignac. La deuxième tranche de la zone, plus lointaine (on parle de l’horizon 2020) sera le développement d’un Aérocampus mérignacais, complémentaire à celui de Latresnes dont le développement est florissant. Après l’échec des négociations pour une implémentation au niveau de l’Observatoire de Floirac, ce nouvel élan d’environ 40 000 mètres carrés pourrait évidemment venir renforcer l’offre de formation du lieu, sans compter qu’il sera adossé au concervatoire de l’air et de l’espace, et d’un possible futur showroom actuellement en discussion, qui pourrait devenir la nouvelle vitrine des entreprises spécialisées dans l’aéronautique. Mérignac ressemble de plus en plus à une Silicon Valley bordelaise, surtout quand on voit que même dans d’autres secteurs, l’effet « campus » semble se prolonger, comme chez Cultura, qui a récemment investi 16 millions d’euros pour son nouveau site. Ce n’est, enfin, pas vraiment un hasard si l’Airport Avenue, doux nom donné au tronçon de sept kilomètres qui sépare la place Mondésir de l’entrée de l’aéroport, est conçue par la municipalité comme « l’artère structurante de la ville ». D’autres entreprises cherchent d’ailleurs à poursuivre cette logique : Bouygues-Télécom, Filhet-Allard et même Décathlon en font partie. 

Une conjoncture favorable

Pour ce dernier exemple, situé dans le domaine du Pelus, il s’agit visiblement pour la ville de ne pas vouloir être « étiquetée » uniquement aux couleurs du secteur industriel : en développant cette nouvelle offre, elle s’insère dans l’économie tertiaire de service. Situé au niveau du domaine de Pelus, le Village Décathlon qui accueille déjà le futur campus de Cultura (cité plus haut) de 7000 mètres carrés, posait ce même lundi 10 juillet la première pière d’un nouveau simulateur de chute libre et s’apprête à accueillir l’un des plus grands spa de France le 27 juillet, sans compter l’implantation future du siège social de la société bordelaise Trampoline Park ou la pose de la première pière, mi septembre, du plus grand parc d’escalade de France, baptisé Climb Up. Autant de curiosités venant renforcer le développement économique de la commune, toujours en évolution. Avec 13 000 offres d’emploi déposées auprès de Pôle Emploi et une hausse de 5,5% des déclarations préalables à l’embauche sur les 12 derniers mois (comparé à +0,6% sur Bordeaux), Mérignac a ses propres arguments à faire valoir. Selon les derniers chiffres, 80% des emplois proposés sur le secteur seraient à temps plein, plus de 40% en CDI et plus de 50% supérieurs à six mois. Fin avril, Mérifnac comptait 6100 demandeurs d’emplois (catégories A,B,C), soit une baisse de 4% (contre -2,9% sur la métropole). Si les chiffres ne disent évidemment pas toujours tout, ils semblent en tout cas démontrer un dynamisme à haute voix. Ou, en une phrase : la LGV ? Même pas peur. 

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