Maltraitance animale : l’abattoir de Mauléon fermé


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Maltraitance animale : l’abattoir de Mauléon fermé

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/03/2016 PAR Jean-Jacques Nicomette

eLa réaction du ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a également été vive. Exprimant son « indignation face à des pratiques intolérables », ce dernier a demandé au préfet des Pyrénées-Atlantiques de suspendre immédiatement l’activité de l’abattoir.

Des inspections dans toute la France« Malgré le renforcement des contrôles dans le domaine de la protection animale dans les abattoirs il s‘agit de la troisième vidéo révélant de tels actes de cruauté envers les animaux » constate le membre du gouvernement. Tout en rappelant qu’en novembre 2015, il avait déjà donné instruction aux préfets de « s’assurer de la prévention de tout acte de maltraitance lors de l’abattage et rappelé la responsabilité des opérateurs en matière de sécurité sanitaire et de protection animale ».

Après le scandale de l’abattoir du Vigan, dans le Gard, également dénoncé par l’association L214, l’affaire de Mauléon a de toute évidence été l’affaire de trop. C’est la raison pour laquelle le ministre demande cette fois-ci à l’ensemble des préfets « de faire réaliser dans un délai d’un mois des inspections spécifiques sur la protection animale ». Cela, sur l’ensemble des abattoirs de boucherie situés sur le territoire national.
Tout « défaut avéré » à la réglementation risquera d’entrainer « la suspension sans délai de l’agrément » des établissements aux pratiques non conformes.

La pression de Pâques ?Dans les Pyrénées-Atlantiques, la diffusion de la vidéo a eu d’autant plus de retentissement que l’abattoir du Pays de Soule, qui fournit de la viande à des commerces de toute la région, mais également à des restaurants parisiens étoilés, bénéficie des labels Bio et Ecocert.
Traitant plus de 3 000 tonnes de viande par an, dont celle d’agneaux de lait Label rouge, l’établissement connait – comme bon nombre d’abattoirs – des cadences particulièrement élevées à l’approche de la période pascale.

Cette pression explique-t-elle en partie les dérives révélées, à l’aide de caméras cachées, par l’association L 214 ? Celle-ci indique que les images diffusées sur Internet ont été prises au mois de mars 2016, juste avant Pâques.

Après les avoir visionnées, le directeur de l’établissement, n’en a pas moins confié sa surprise et son « dégoût ». « J’ai eu envie de vomir » a-t-il commenté, tout en estimant avoir été « trahi » par deux employés à l’encontre qui ont été mis à pied. Des propos qui ne l’ont pas empêché de souligner la difficulté d’établir une surveillance de chaque salarié.

Plus de transparence L214, qui s’intéresse de très près au sort des animaux destinés à la consommation alimentaire (viande, lait, œufs, poissons), développe un autre point de vue. Cette association milite en effet pour « la mise à disposition publique des rapports d’inspection et des mises en demeure rédigées par les services vétérinaires à l’encontre des abattoirs ».

Elle demande également « un accès libre et inopiné des abattoirs aux associations de défense des animaux », mais aussi « la pose de caméras sur les postes de déchargement, d’attente, d’amenée et d’abattage des animaux avec accès libre des associations aux images ». Il en va de même pour « la liberté de diffuser les informations ainsi obtenues ».
Bref, de la transparence est réclamée. Un élément d’autant plus nécessaire que plus d’un milliard d’animaux sont tués chaque année dans les abattoirs, rappelle l’association.

Une enquête ouverte par le ParquetPour ce qui concerne Mauléon,  une plainte a été déposée par L 214 auprès du tribunal de grande instance de Pau « pour des faits de maltraitance, de sévices graves et d’actes de cruauté ». Un référé expertise a de même été déposé auprès du tribunal administratif « pour faire la lumière sur la responsabilité des services vétérinaires qui n’ont pas identifié ou stoppé les infractions flagrantes captées sur les vidéos ».

Pour sa part, le procureur de la République, a annoncé  mardi à Pau qu’une enquête a été ouverte sur cette affaire par le Parquet. Ce qui permettra notamment de vérifier si la vidéo diffusée concerne bien l’abattoir de Mauléon.
La brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire devrait par ailleurs venir prêter main forte aux services administratifs locaux pour faire la lumière sur les pratiques dénoncées à l’abattoir souletin.

Le site de L214 : http://www.l214.com/enquetes/2016/abattoir-made-in-france/mauleon/

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