Mach4 : Iteca et Pprime (université de Poitiers) forment un labo commun pour l’usine du futur 


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Mach4 : Iteca et Pprime (université de Poitiers) forment un labo commun pour l’usine du futur 

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Temps de lecture 6 min

Publication PUBLIÉ LE 13/11/2019 PAR Julien PRIVAT

Mach4. Le nom du nouveau laboratoire commun qui allie recherche et innovation entre Iteca, une société basée à Angoulême qui est éditrice de solutions d’Intelligence Industrielle, de transformation digitale des industries en utilisant des technologies de pointe comme l’IA décisionnelle, la réalité virtuelle et la réalité augmentée ; et l’équipe RoBioSS (Robotique Biomécanique Sport Santé) de l’institut Pprime réputée pour sa double compétence Robotique-Biomécanique, qui permet aujourd’hui de répondre aux enjeux sociétaux et industriels. Mach4 comme « Contrôle et Virtualisation Machine pour l’industrie 4.0 ». C’est-à-dire que ce laboratoire commun associe à la fois la robotique de pointe et la réalité virtuelle pour produire des outils d’aide à la production. Il est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) durant 3 ans à hauteur de 300 000 euros. 

Une rencontre pour le CES de Las Vegas de 2018

La rencontre entre la société angoumoisine, Iteca, et l’institut de recherches Pprime s’est déroulée en 2018 où ils ont conjointement développé un projet dans le cadre du CES de Las Vegas, Le Consumer Electronics Show qui est le plus important salon consacré à l’innovation technologique. Fort de ce succès, ils ont décidé de poursuivre l’aventure comme le rappelle Yaël Assouline, présidente d’Iteca. « Ce laboratoire commun Mach 4 est l’aboutissement de la reconnaissance pour un éco-système. Celui de l’usine du futur. Lors du CES de Las Vegas 2018, nous avions mis au point un prototype en quelques semaines autour de la plateforme d’intelligence artificielle et de réalité augmentée, Digital Twin. Aujourd’hui, travailler avec ce laboratoire de recherche prestigieux nous permet d’avoir une approche différente et de pouvoir relever de nouveau défi et d’enrichir la réflexion autour des innovations dans l’industrie ». 

Concrètement, ce laboratoire commun a pour objectif de produire des outils d’aide au développement, à la conduite et à la maintenance d’installations de production complexes. « La fusion de deux compétences, robotique-biomécanique d’un côté et IA (Intelligence artificielle) et virtualisation 3D de l’autre, fait qu’on maîtrise le bas niveau de l’usine (l’usine réelle) et le haut niveau de l’usine (l’usine virtuelle). Si on a un lien entre les deux on est capable de former et d’assister l’opérateur dans son environnement de travail. On est capable aussi de conduire un site de production, de faire de la maintenance prédictive parce qu’on a la remontée de données qui arrive en temps réel dans le jumeau numérique. On est capable de traiter ces données-là. En plus de donner la bonne donnée, au bon moment, au bon utilisateur, l’IA va filtrer les données, les digérer et faire en sorte que l’opérateur ait la bonne information au bon moment. Voilà les enjeux », explique Jean-Pierre Gazeau, responsable de l’équipe RoBioSS (Robotique Biomécanique Sport Santé). Un véritable outil d’assistance à la décision donc. 

Jean-Pierre Gazeau, responsable de l'équipe RoBioSS (Robotique Biomécanique Sport Santé) lors des premiers pas de ORHRO, situé à l'arrière-plan.

Les premiers pas du robot ORHRO

L’inauguration de ce laboratoire commun s’est poursuivi par une visite. Plusieurs recherches ont été mises en avant. Jean-Pierre Gazeau a même prévu une exclusivité qui a son importance : les premiers pas de ORHRO, un robot développé par RoBioSS. « Ce robot humanoïde est le seul robot qui marche aujourd’hui à dimension humaine. Il n’y en a pas d’autres », explique le chercheur. Il a fallu 20 ans de travail et de développement pour que ses quinze articulations le mettent en mouvement. L’avantage avec ORHRO c’est que l’équipe de recherches le maîtrise tout contrairement aux autres robots sur le marché dont le système est souvent verrouillé pour éviter l’espionnage industriel. « Nous maîtrisons toute la chaîne. Nous allons l’ouvrir à d’autres laboratoires. Nous allons aussi faire le jumeau virtuel de ce robot-là parce que c’est ce qui nous intéresse aussi dans l’environnement d’Iteca. Nous savons piloter une machine dans une usine réelle. Iteca, sait faire de la réalité virtuelle. Nous allons pouvoir faire de la maintenance ou de la téléopération ». 

Autre innovation, qui rentre dans le cadre du pilotage d’une machine à distance et de la téléopération, celle développée par la chercheuse de l’institut Pprim Margot Vulliez qui s’appelle Delthaptic. Il s’agit d’un mécanisme assez spécial. un nouveau dispositif haptique à six degrés de liberté actifs, adapté à différentes applications. L’architecture originale, triangulaire avec en son centre une poignée qui permet une communication entre un opérateur et un environnement virtuel projeté à l’écran. L’utilisation peut se traduire par le pilotage de robots industriels et collaboratifs ou encore l’interaction avec un environnement virtuel en temps réel. Cet espèce de bras articulé entre dans la mise en sécurité des opérateurs pour intervenir à distance. « Dans le contexte du laboratoire commun, l’idée est de pouvoir avec des techniques de la réalité augmentée avoir un dispositif de type lunettes avec des informations qui viennent s’afficher. Cette réalité augmentée là va permettre à distance d’assister l’humain. Le mettre dans des situations de confort à distance. Le mettre hors d’environnements hostiles. Ça va permettre à distance de virtualiser et d’accompagner grâce à cette réalité augmentée la sécurisation de la saisie », précise Jean-Pierre Gazeau. RoBioSS travaille déjà sur de l’archéologie sous marine ou la manipulation de produits dangereux ou encore les opérations de ponçage et d’ébavurage ou du désamiantage. « Dans un milieu industriel, on conçoit que dans des opérations telles que la soudure, le ponçage de pièces un peu complexes, il y a des particules volatiles. Il est important de mettre l’opérateur à distance, en sécurité », poursuit-il.

Margot Vulliez présente Delthaptic. Un nouveau dispositif haptique adapté à différentes applications. L’utilisation peut se traduire par le pilotage de robots industriels et collaboratifs en temps réel

Iteca a d’ailleurs déjà développé son processus de jumeau numérique avec le lycée Saint-Jacques de Compostelle à Poitiers. Il concerne de l’enseignement professionnel dans les domaine de la chimie, de l’eau et des techniques de laboratoire. Plusieurs scénarii sont proposés aux élèves. Elles ont été élaborées avec l’aide des professeurs. Les jeunes, qui ont entre 14 et 16 ans, se familiarisent pas groupe de trois. La sécurité est garantie et ils apprennent sous doute plus facilement les gestes que le simple cours théorique. Ensuite lorsqu’ils sont prêts, les professeurs les font passer aux situations réelles. Voilà comment des jeunes participent activement à ce qu’on appelle la quatrième révolution industrielle, celle de la technologie numérique, de la réalité augmentée, de l’impression 3D ou encore de l’intelligence artificielle.

Deux partenaires pour de nombreux collaborateurs

Le laboratoire Mach4 allie les deux partenaires principaux que sont l’équipe RoBioSS de l’institut Pprime et Iteca mais autour gravitent également d’autres collaborateurs. Il y a le Centre de Recherches sur la Cognition et l’Apprentissage (CeRCA) qui s’intéresse aux processus cognitifs et sociaux-cognitifs chez les humains ; Xlim qui est centré sur l’électronique et les hyperfréquences, l’optique et la photonique, les mathématiques, l’informatique et l’image, les réseaux télécoms, les environnements sécurisé, la bio-ingénierie, les nouveaux matériaux ; Le CRITT (Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie) Sport Loisirs, organisme qui a pour objet de favoriser le développement de l’industrie des sports et des loisirs ; le CRITT Informatique dont la mission est de développer une politique de stimulation et d’accompagnement de projets de modernisation dans les PME par le déploiement de systèmes informatiques. « Nous avons de la chance sur Poitiers, il y a un écosystème qui marche bien », commente Jean-Pierre Gazeau qui espère le développer encore un peu plus pour avoir de multiples compétences et proposer aux industriels des avancées pour qu’ils rentrent dans le processus de l’usine du futur, l’usine 4.0. Ce jeudi 7 novembre, jour de l’inauguration, des entreprises et des industriels étaient déjà présents intéressés par les démarches de cet ambitieux laboratoire commun.

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