@qui ! -C’est la troisième année des Rencontres Citoyennes à Lormont. D’une année sur l’autre, on observe -surtout depuis 2017- de plus en plus de coupons-réponses, d’interpellations et donc, une augmentation du besoin d’information et de participation…
Jean Touzeau -Chaque territoire essaie d’innover, d’expérimenter, d’avoir une méthode de travail permettant de faire vivre ce lien avec les habitants de façon à ce qu’ils apportent vraiment des contributions, des possibilités de solutions aux problèmes et aux préoccupations qu’il met en avant. Il est vrai que lorsqu’on va dans les rencontres Citoyennes, ce n’est pas pour évoquer ce qui va le mieux et ce qu’on apprécie dans une ville. On le voit d’une façon plus globale quand on balaie ces trois années. On y évoque peu ce qui constitue la force la ville de Lormont. Il y a peu de questions sur la richesse de la programmation culturelle au Bois Fleuri (Les Immanquables), ni sur la formidable puissance du développement sportif, les animations dans les salles et dans les quartiers, la puissance du volet éducatif (écoles maternelles, élémentaires, avec le dédoublement de classes à la rentrée pour les CP et les CE : pas plus de 12 élèves par classe, les crèches, lycées, collèges, CFA). Le choix des 4,5 jours, c’est aussi, pour un enfant Lormontais, presque un mois de scolarité en plus dans l’année. Des locaux et des TAP qui vont lui permettre de travailler en profondeur les fondamentaux.
Dans les Rencontres Citoyennes, deux grandes préoccupations se démarquent. Et tout d’abord la propreté. Un dossier particulièrement d’actualité en raison du changement dans le ramassage des ordures ménagères modifié par le délégataire de service public Véolia et la fin du travail le samedi. J’ai demandé une réévaluation en septembre. A noter également, le manque d’implication citoyenne pour ceux qui ne déposent pas les sacs dans les bacs prévus à cet effet. Autre question qui remonte : celle de la sécurité avec les problèmes d’incivilités, notamment.
@qui ! -Il y a aussi les problèmes de petite délinquance ; problèmes liés à des formes d’économie parallèle, des voitures qui flambent et qui créent un sentiment d’insécurité chez les voisins.
J.T. -Pour ce qui s’est passé en bas de Carriet comme dans d’autres communes (feux extérieurs où on fait des grillades et où on se regroupe avec un certain nombre de pratiques) : on est alors dans l’interdit. Reste à faire respecter cette interdiction, ici, grâce à des aménagements techniques (comme autour du parc), mais aussi grâce à l’intervention de la police nationale. On a regroupé police nationale et municipale (innovation à titre expérimental) pour mission d’îlotage et de lien avec la population. C’est essentiel et les impressions sont plutôt bonnes. On va reconduire l’initiative. Autre moyen : la vidéosurveillance, utile pour le suivi et l’accompagnement des actions de la police ou le travail de fond (actions de prévention, éducatives et d’insertion au travers des chantiers). Si d’autres solutions existent, qu’elles soient mises en avant dans les ateliers de co-construction de conseil de quartiers. On est dans le concret, dans la gestion des problèmes.
@qui ! -Que pensez-vous concernant ce qui est fait sur Bordeaux quant à la répartition des moyens de la police nationale ?
J.T. – Je suis, pour ma part, un peu choqué de voir qu’un certain nombre de choix de territoires sont faits sur d’autres éléments que des éléments objectifs. Sur ces choix, où on veut sur certains secteurs plus de moyens, il faut que ce soit dicté par des éléments objectifs. Ce qui n’est pas toujours le cas. Exemple : les Bassins à flots. C’est un nouveau quartier mais je ne crois pas que ce soit un site politique de la ville.
@qui ! -Une question sur la politique de la ville, sur le grand projet de Carriet.
JT -C’est un dossier extrêmement intéressant et important. Il va être quelque part, le dossier d’aboutissement de toute l’action de renouvellement urbain effectué sur de près de deux décennies. Il faut donc que nous réussissions Carriet 2. Aujourd’hui, en terme de renouvellement, la géographie à flanc de colline est un formidable atout. A Carriet, il y a un débat depuis toujours entre le bas et le haut, mais aujourd’hui, il y a des pôles éducatifs en haut comme en Bas, la salle Colmet, les écoles reconstruites, la piscine…
Le grand challenge concerne le patrimoine réalisé dans les années 60 avec ciment caverneux. Il est au centre du projet de renouvellement de Carriet dans les années qui viennent, avec sans doute, des démolitions partielles, des reconstructions, des réhabilitations.
La première approche implique l’utilisation de la colline pour valoriser tous les projets. A Carriet, on n’a pas d’impression de densité (en raison d’un habitat où on a en perspective l’horizon car construit sur sol en dénivelé). C’est aussi une vue exceptionnelle sur Bordeaux. C’est ce qui en fait sa richesse et explique l’attachement des habitants à leur quartier. Autre point fort : l’utilisation de la colline pour des jeux ou autre, la piscine… Mais c’est l’habitat, avec Domofrance, qui sera le plus important (démolition, relogement, réhabilitation).
Il faudrait aussi voir comment conforter les équipements existants pour répondre aux besoins des habitants ; par exemple, des plates-formes favorisant la mobilité entre haut en bas, des services, Etc. En matière de transports, Carriet très bien desservi. (la Liane 7 est la plus rapide du réseau métropolitain sans compter la future liaison Bassens – Campus). C’est un secteur tourné vers le fleuve et un certain nombre de services le seront aussi.
On a commencé le travail de refondation/ renouvellement de Carriet-Génicart en 98. Cela fait 20 ans. On va voir ce qu’on fait dans les trois années qui viennent etc.. Étape par étape. C’est un projet sur une dizaine d’années.
Prochaines Rencontres Citoyennes de Lormont :
–Génicart/Ramade : mercredi 23/05 – Salle Camus Alpilles-Vincennes/Bois