Les premiers vœux du sous-préfet de Bayonne


Félix Dufour

Les premiers vœux du sous-préfet de Bayonne

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 13/01/2019 PAR Felix Dufour

Les rapports entre cette entité géographique et culturelle bien typée du Pays basque et les représentants de l’État, en l’occurrence les sous-préfets de Bayonne qui s’y sont succédé, ont souvent été compliqués. Sans remonter aux moments douloureux vécus par Jean Biacabe à la fin des années 70, dans une période de grande tension, il y a toujours eu un malentendu entre État et identité basque. Jusqu’à l’arrivée de sous-préfets, comme Patrick Morvan, entre 2008 et 2010 avant qu’il ne revienne préfet des Pyrénées Atantiques en septembre 2016 après un détour par le cabinet du ministre Bernard Caseneuve et enfin directeur général de la Police nationale en août 2017. Même terrain tremplin pour Laurent Nuñez, qui succède à Eric Morvan en 2010 pour une courte parenthèse qui le conduit en 2012 à la préfecture de Paris. Avant de devenir secrétaire d’État du ministère de l’Intérieur. Au Pays basque, l’élève a-t-il dépassé le maître s’interrogent certains?

Indiscutablement ces deux brillants éléments ont d’une certaine manière défriché le terrain pour le nouveau préfet du 64, Pierre André Durand en 2013 qui accompagnera jusqu’en 2016 la Communauté territoriale du Pays basque, réclamé depuis des années par nombre d’élus, notamment par le président du Conseil des élus, et président du Conseil départemental Jean-Jacques Lasserre. Leur succéderont avenue des Allées-Marines, Patrick Dalennes et Catherine Seguin, la fille de Philippe, l’ancien président de l’Assemblée nationale et de la Cour des comptes; Gaulliste social, convictions chères au maire d’Anglet Claude Olive, poste qu’elle quittera fin 2017 avant donc qu’Hervé Jonathan, en provenance de Charente où il était secrétaire général de la préfecture du Loiret, ne lui succède.

« Il faut que le G7 soit aussi une réussite pour le Pays basque »

 En accueillant vendredi soir en compagnie de son épouse Ana les élus et corps conPortrait Hervé Jonathan sous préfet de Bayonnestitués du Pays basque, le sous-préfet était agréablement surpris de constater l’aréopage qui avait répondu à son invitation, le sénateur Max Brisson et les deux députés Vincent Bru et Flo-rence Lasserre-David, le président du Conseil départemental Jean-Jacques Lasserre, et les maires du sud, comme Kotte Ecenaro, d’Hendaye, au nord comme Françis Gonzalez. Sans oublier ceux du littoral basque et du Pays basque profond jusqu’à Saint-Martin d’Arrossa en Basse Navarre avec son premier magistrat Beñat Arrabit.


« Quand je regarde l’année 2018 j’ai surtout envie d’exprimer un sentiment; un sentiment de gratitude à votre égard. Pour l’accueil que vous m’avez réservé depuis mon arrivée il y a maintenant onze mois, dit-il en préambule. Beaucoup d’entre vous m’ont accueilli dans leur collectivité, dans leurs entreprises, dans leur atelier,  dans leur ferme, dans leur bureau. Pour me faire connaître leurs projets, leurs objectifs, leur ambition mais aussi leurs difficultés, leurs problèmes ou leurs attentes vis-à-vis de l’Administration. Et le temps que vous m’avez consacré m’a permis de mieux appréhender les enjeux de ce territoire. De mieux comprendre les défis qui se posent à lui. De mieux connaître son histoire et donc de mieux servir l’État dans les fonctions que j’occupe aujourd’hui. Contrairement à l’image que je donne, seul, derrière ce pupitre, le sous-préfet n’est pas un homme seul. Son utilité et son efficacité sont le résultat d’un travail d’équipe. J’ai découvert à l’occasion de ces rencontres, un territoire de valeurs, de valeurs fortes, de solidarité, d’entreprenariat, ou tradition et modernité se marient souvent. Et j’en témoigne, d’hospitalité et de convivialité. »

« Soyons confiants en nos différences pour les conjuguer »

Et le sous-préfet Hervé Jonathan de décliner ensuite son concept du vivre ensemble un discours qui, dans les circonstances actuelles pourrait faire « jurisprudence ». Verbatim.

Les relations État – Élus locaux.- « J’ai découvert un territoire où les relations entre l’État et les collectivités sont empreintes de respect et de confiance.  Je vous en remercie comme mes prédécesseurs d’avoir su tisser des liens avec eux. Je veux m’investir chaque jour pour faire avancer avec vous, sur le terrain, car c’est du terrain que l’on analyse le mieux les dossiers, avec pragmatisme, discernement et en cherchant toujours la solution la plus adaptée, la plus utile à l’intérêt général et au bien public au-delà parfois de la complexité des textes. J’oserai dire, Monsieur le président de la Communauté d’agglomération, (NDLR.- Jean-René Etchegaray) que nous mettons d’ores et déjà en quelque sorte, en œuvre une sorte de droit à la différence. Avant la lettre. Au-delà de la différence de nos compétences, nous nous retrouvons ensemble sur les dossiers majeurs. C’est l’exigence de nos concitoyens, c’est l’impératif du contribuable qui nous commande. »

Le G7.– « Qu’il soit une réussite pour la France, le Pays basque et le département des Pyrénées-atlantiques et la Région. C’est un impératif de le réussir pour le rayonnement de notre pays, mais aussi pour l’intérêt de ce territoire. Une opportunité unique de faire savoir le savoir-faire, les compétences et les talents qui résident sur ce territoire. Le président de la République l’a souligné, un G7 qui sera élargi au pays en voie de développement, placé sous le signe des inégalités et des problématiques du quotidien, du changement climatique et des inégalités hommes femmes ».

Le dialogue et la force de l’engagement.- «  Notre pays, ce territoire a beaucoup d’atouts. Cela ne doit nous rendre ni prétentieux ni fiers.. Mais confiant. Confiant dans notre capacité collective à résoudre les difficultés présentes. et résolus à nous attaquer nos difficultés. Parce que bien sûr nous avons des fragilités, en termes d’inégalités, territoriales, éducatives, sociales, des insatisfactions, des incompréhensions, des impatiences existent. Nous avons le devoir de les écouter. Le gouvernement les a entendus et a commencé à y porter réponse. Les principaux obstacles à relever les défis qui se pointent à notre pays résident dans cette peur, dans cette défiance dans ces doutes sur notre capacité collective à agir. Avancer ensemble, c’est faire de nos  différences, de la diversité de nos opinions des atouts et non des menaces. Vous êtes dans la très grande différence de vos responsabilités et de vos charges; vous êtes l’expression de cette diversité qui fait la force de notre communauté nationale. Soyons confiants en nos différences, pour les conjuguer d’en faire un atout pour notre pays. Et pour cela l’altercation doit devenir discussion; l’affirmation doit devenir argumentation, l’anathème doit laisser la place au dialogue. J’aime cette phrase de Kennedy qui disait: « ne négocions jamais avec nos peurs et n’ayons jamais peur de négocier. » Car c’est du dialogue dans l’apaisement et le respect de la loi que naîtront les solutions durables au succès du grand débat. Je forme ainsi le vœu de civilité car il est temps d’œuvrer à la résolution de nos difficultés, sans acrimonie, sans anathème, dans le respect des différences et des opinions et surtout le respect des faits, de la vérité……. »












 


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