Les syndicats de la SNPE s’inquiètent pour l’emploi, après l’éviction de leur PDG


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Les syndicats de la SNPE s'inquiètent pour l'emploi, après l'éviction de leur PDG

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Publication PUBLIÉ LE 19/11/2008 PAR Nicolas César

« Il est mis fin aux fonctions du président du conseil d’administration de la SNPE exercées par Jacques Zyss », annonce le compte-rendu du Conseil des ministres du 19 novembre. « C’est une mauvaise nouvelle. Cela signifie que l’Etat va aller vite pour privatiser la SNPE », s’alarme François Ossorio, du syndicat Sud à la SNPE de Saint Médard en Jalles, en Gironde, le plus important site en France, avec 800 salariés. En effet, l’actuel PDG pouvait être un obstacle. S’il n’était pas défavorable à une privatisation, Jacques Zyss ne souhaitait pas que les activités de propulsion de la SNPE, SNPE Matériaux Energétiques (SME), soient placées sous la houlette du motoriste Snecma Propulsion Solide (SPS), filiale du groupe français de haute technologie Safran. Safran, dont le président du groupe de surveillance n’est autre, que l’ancien ministre de l’économie, Francis Mer. Le « verrou » législatif est déjà levé. Le projet de loi de programmation militaire 2009-2014 adopté le 29 octobre dernier par le gouvernement inscrit la SNPE, dont l’Etat est actionnaire à 99,97%, dans une liste des entreprises pouvant être privatisées. Selon le ministre de la Défense Hervé Morin, il s’agit de permettre « la réorganisation et la restructuration de cette entreprise absolument stratégique ».

Safran ne garderait que les secteurs rentables, selon les syndicats
Pour remplacer Jacques Zyss, Antoine Gendry entré au conseil d’administration le 7 novembre, est pressenti. Son profil inquiète les syndicats. A 58 ans, cet énarque ancien directeur de cabinet du préfet de Seine-et-Marne, passé par la Police nationale et le Trésor, a la réputation d’être un redresseur d’entreprises. Il a notamment travaillé aux affaires internationales du groupe textile DMC, chez Scoa, aux Ciments Français, d’abord comme directeur financier puis directeur général adjoint jusqu’en 2001, puis il a occupé la présidence des sociétés Nord Est, Ileos et Continentale d’Entreprises.

Aujourd’hui, une partie des 3.600 salariés que compte la SNPE s’interrogent sur leur avenir. « Nous craignons que Safran ne conserve pas les secteurs les moins rentables, comme ceux de la branche chimie ou ceux qui travaillent pour l’automobile et ne garde que la branche propulsion de la SNPE, qui génère des profits importants », déclare François Ossorio, du syndicat Sud à la SNPE. La SNPE et Safran participent déjà ensemble à la propulsion du lanceur européen Ariane 5 et des missiles nucléaires français, dont le futur missile stratégique intercontinental M51, qui doit équiper à partir de 2010 les sous-marins de la force de dissuasion française.

Nicolas César

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