« On arrive à saturation. Avec la mise en place des règles pénitentiaires européennes (RPE), on nous demande de faire encore plus d’heures, alors qu’il nous manque 30 surveillants pour travailler dans des conditions normales », s’insurge Alain Guillemet, secrétaire UNSA-UFAP de la maison d’arrêt de Gradignan. « On a besoin de souffler, on a une famille, des enfants. Je crois qu’on nous prend pour des… cons », déclare-t-il, dans une colère difficilement contenue. « Nous savons tous ce qui se passe à Gradignan. Ceci nous amène à une question de fond : à quoi sert la prison ? », s’interroge Alain Anziani, sénateur de Gironde, chargé par le groupe PS de travailler sur la question pénitentiaire. Selon lui, « nos prisons sont une humiliation pour la République ».
Développer les peines de substitution et la formation professionnelle en prison
Pour Michèle Delaunay, la prison doit être avant tout un lieu de réinsertion. « Or, aujourd’hui, seul 8,5% du budget « prisons » en France y est consacré ». De son côté, Alain Rousset note que « de plus en plus de personnes incarcérées n’ont rien à faire en prison ». « La population carcérale est très marquée socialement » relève-t-il. Le député girondin et président de la Région Aquitaine a ainsi suggéré de développer les peines de substitutions pour les personnes incarcérées moins de deux ans. Il a également mis en avant le fait que les Régions pourraient piloter la formation professionnelle des détenus pour une meilleure efficacité. « Il ne faut plus que la prison soit l’école de la récidive », conclut-il.
Nicolas César
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