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PUBLIÉ LE 30/06/2008 PAR Joël AUBERT« Nous on veut rester grenouille, on ne veut pa manger un bœuf ! ». Le ton est donné, les spectateurs, et les médias sont prévenus : Langon ne fera pas de surenchère. Fini le toujours plus. Plus d’entrées, plus de stars, plus de scènes, plus de lumières, etc., Langon n’en veut plus. « On a connu une époque où l’on aurait pu devenir l’un des gros festival français, se souvient Patrick Lavaud, le directeur des Nuits Atypiques. Mais pour quoi faire ? Nous avons choisi de donner plus de sens, plus de contenu à notre démarche. De faire primer le qualitatif sur le quantitatif ».
Les ennuis financiers des années précédentes y sont peut-être pour quelque chose dans cette volonté affichée de ne pas donner dans la démesure. « Mais, quand 20000 personnes venaient applaudir Manu Chao, rappelle Patrick Lavaud, nous recevions aussi ATAC pour entamer un débat sur l’alter mondialisme. L’idée est là depuis longtemps ».
Un lieu de réflexion
Maître mot cette année : la décroissance. Ne cherchez pas de star ou de grandes scènes. Tout le festival a été repensé. « Notre volonté est de nous libérer de la pression de la billetterie pour être moins vulnérable financièrement, reprend Patrick Lavaud. Les spectacles, la logistique, la communication coûtent donc moins cher et nous n’avons pas non plus de grandes stars à l’affiche. Nous voulons que Langon devienne un lieu où se poser, un lieu de réflexion et de découverte ».
Le programme reste néanmoins très intéressant. Car la volonté première du festival est intacte : faire des rencontres, s’interroger sur le monde et son devenir, découvrir des artistes talentueux venus du monde entier, lutter contre le racisme, favoriser les échanges et la création de projets artistiques.
C’est ainsi que l’invité d’honneur sera Luis Sepulveda (l’auteur du génial « le vieux qui lisait des romans d’amour ») et à travers lui, le Chili fera l’objet de débats et de rencontres. Le programme prévoit quelques rencontres musicales inédites, entre le brésilien Carlinhos Antunes et Djiguiya, du Burkina Faso, ou entre Bethany et Rufus et leurs invités d’Haïti, et du Niger.
Sans en faire plus, les Nuits Atypiques n’ont pas fini de nous surprendre.
Les Nuits Atypiques du 24 au 27 juillet 2008.
Renseignements sur www.nuitsatypiques.org
