Les intempéries, désastre économique pour le Pays basque


photo Bertrand lapegue

Les intempéries, désastre économique pour le Pays basque

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/07/2014 PAR Felix Dufour

L’eau s’est retirée aussi vite qu’elle est arrivée. Provoquant un véritable choc visuel pour les habitants des vallées de Baigorri (Saint-Etienne-de-Baigorry), de Garazi (Saint-Jean-Pied-de-Port), et d’Amikuze (Saint-Palais) jusqu’à la station thermale de Cambo-Les-Bains, rendue célèbre par Edmond Rostand. Un paysage  digne du passage d’un tsunami : rives embourbées, ponts et routes détruits. De villes en villages, un inventaire de catastrophes à la Prevert. Des rivières en folie comme la Bidouze à Saint-Palais, ont renversé des voitures et des camions, anéanti des installations sportives et des équipements collectifs. C’est à proximité, à Ostabat-Asme, que Pierre Salles passionné de moulins bien connu dans la région a trouvé la mort. Toujours dans le secteur à Bergouey-Viellenave, la Bidouze, toujours elle a détruit le pont médiéval reliant les villages de Bergouey et Viellenave. A Meharin, (notre photo) entre Saint-Palais et Hasparren, l’eau a creusé un trou de 4 mètres et les autmobilistes du village sont obligés de prendre une déviation de 20 minutes pour se rendre à Saint Palais, selon le côté de la route où  ils se trouve. A Cambo, ce sont des établissement thermaux qui ont été obligés de fermer leurs portes. La saison est compromise dans la station. 

Dès le samedi matin, Jean-René Etchegaray, le président de la Communauté de communes Adour-Côte basque regroupant les villes de Bayonne, Anglet, Biarritz, Bidart, Boucau, se rendait sur place et mettait au point, avec la collaboration des cinq communes de la Côte, un plan d’urgence pour « aider » à effacer le plus vite possible les stigmates de ce drame. La Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne organisait lundi une permanence d’information à Saint-Palais, afin que les victimes entreprennent au plus vite auprès de leur assurance les démarches pour une indemnisation.

Une session extraordinaire du Conseil généralGeorges Labazée, président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, s’est rendu vendredi dans plusieurs communes afin d’y rencontrer les élus locaux et des habitants du Pays basque et de la Soule pour faire un point sur l’ampleur des dégâts. Tout comme seront pris en compte les graves dégâts en Béarn (Salies, Gan-Jurançonais, Nord-Est, secteur de Nay et de la périphérie paloise).
Une Session exceptionnelle du Conseil général est programmée ce vendredi 11 juillet à 11 heures à Bayonne. L’Assemblée départementale sera amenée à se prononcer sur une ouverture d’autorisation de programme à hauteur de 10M€ permettant d’intervenir rapidement. Le Département mènera en effet diverses actions en solidarité avec les personnes, le monde économique et les collectivités territoriales. Des travaux concernant les ouvrages d’art et les routes départementales devront également être envisagés : de nombreuses routes et ouvrages d’art ont été fragilisés par les intempéries ou emportés par les eaux. Un effort de reconstruction sera effectué par le Département.

Pour les personnes, les agents du Département apportent leur aide aux habitants, en partenariat avec les services municipaux du territoire et les pompiers. Au niveau de l’action sociale, le personnel des MSD (Maison de solidarité départementale) vient en aide aux populations sinistrées.  Plusieurs entreprises ont été; elles aussi, sinistrées. Le Conseil général se tient à la disposition de la CCI Bayonne Pays-Basque, de la Chambre des métiers et de la Chambre d’agriculture pour examiner les situations des commerçants, artisans, agriculteurs et entreprises en difficultés.

nappe au large de l'adourLa Côte basque aussi… par ricochetsCes tonnes d’eau et de boue qui se sont déversées dans la Nive, qui vient grossir l’Adour à Bayonne ont évidemment des conséquences à l’embouchure de l’Adour où le débit est passé de 800 à 1000 m3 seconde. Depuis le week-end dernier elle offre l’aspect de l’Amazonie. Des eaux jaunasses qui, entre Anglet et Tarnos, dessinent un large arc de cercle le long de la Côte basque jusqu’à Hendaye, ce qui est plutôt rare. Conséquence, dès dimanche, toutes les plages du littoral basque étaient fermées et des compétitions de surf annulées.
Mardi matin, avec des résultats d’analyse bien meilleurs, la Grande plage de Biarritz et Hendaye ont été réouvertes. Anglet attend encore. Selon le maire, Claude Olive : « Nos plages sont évidemment, les plus exposées. J’ai pris le parti de réagir lorqu’il y a un risque bactériologique pour mieux protéger les usagers en fermant systématiquement les plages. Cela est de ma seule reponsabilité ». En début d’après-midi de mercredi, des contre-expertises permettaient d’ouvrir 4 des 8 plages surveillées. Celles situées au sud de la ville, entre le Corsaires et la Petite Chambre d’amour, au pied de la falaise du Cap Martin où se trouve le phare de Biarritz. 
Problème, la saison touristique a commencé, et les soucis économiques après ce déluge en Pays basque profond pourraient bien altérer quelque temps l’été sur la Côte basque.

 

Photo Bertrand Lapegue et photo aérienne Camille Massé

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