Les 1 600 salariés de Ford Aquitaine attendent toujours un repreneur


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Les 1 600 salariés de Ford Aquitaine attendent toujours un repreneur

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/09/2008 PAR Nicolas César

Lundi 1er septembre, à la sortie de la réunion du groupe de travail sur l’avenir du site de Ford à Blanquefort, dans la banlieue bordelaise, Francis Wilsius, le secrétaire du comité d’entreprise avait retrouvé le sourire. « On peut espérer trouver un repreneur d’ici la fin de l’année. Les choses avancent ». Le 7 janvier dernier, Jim Tetreault, le vice-président de Ford Europe était venu annoncer, en personne, aux 1 600 salariés la fermeture de leur site en 2010. Actuellement, trois pistes « sérieuses » sont à l’étude. Un Américain, spécialisé dans le reconditionnement des moteurs, boîtes à vitesse et équipements électriques de voitures, qui travaille notamment pour General Motors, a visité le site en juillet. Les 13 et 14 août, deux autres industriels, un fabricant européen de composants mécaniques pour l’automobile et un constructeur international de boîtes à vitesse se sont rendus à Ford Blanquefort pour visiter les installations. Leur identité est, pour l’heure, confidentielle. Par ailleurs, Ford sonde le marché chinois, qui ne produit pas de transmissions automatiques. Kevin Bennett, dirigeant de Ford Europe, en charge du dossier de l’usine de Blanquefort, a suggéré aux chinois d’adapter la production de boîtes de vitesses de Blanquefort aux pick-ups et 4×4 chinois. « Mais, il est encore trop tôt pour se prononcer sur l’issue de tous ces dossiers », tempère t-il.  Une chose est sûre aujourd’hui. « En aucun cas, un seul repreneur ne pourra sauver les 1 600 emplois, qui représentent aujourd’hui le deuxième bassin d’emploi en Gironde. Chaque projet peut en préserver 500, mais nous ne pourrons pas avoir deux fabricants de boîtes de vitesse concurrents sur le même site », souligne Francis Wilsius. « Il ne faut pas oublier qu’il y a encore sept mois, Ford n’avait aucune piste. Notre grève de dix jours en février, où nous avions bloqué l’usine aura servi à quelque chose », se félicite t-il.

« Il reste trois mois pour trouver un repreneur, sans quoi le site sera dévitalisé »
Cependant, « il y a urgence. Il ne reste que trois mois pour trouver un repreneur, sans quoi le site sera dévitalisé »,  rappelle Francis Wilsius. Les ventes de Ford aux Etats-Unis ne cessent de se dégrader (-28% en juin). Or, Ford Aquitaine Industries produit des boîtes automatiques à cinq vitesses à destination du marché américain, notamment pour le pick-up Ranger, la Ford Mustang et le 4 × 4 Explorer. D’ici la fin de l’année, l’usine ne produira plus que 250 000 boîtes de vitesse, alors que sa capacité de production se situe aux alentours de 600 000. Du 27 au 31 octobre, l’usine va être à nouveau contrainte de fermer ses portes pendant six jours ouvrables, faute de commandes suffisantes. « On avance. Rien n’est signé. Ce sont des groupes internationaux avec des ressources. Certains peuvent être complémentaires. Nous communiquerons à l’issue de la réunion du groupe de pilotage avec la ministre de l’économie, Christine Lagarde, le 23 septembre prochain », promet Roland Especel, conseiller auprès de Ford, ancien chargé des relations extérieures de Ford France.

Les salariés sceptiques
« Nous sommes sceptiques. Hier soir, la direction de Ford nous a convoqués pour une assemblée extraordinaire. Mais, il ne nous ont rien annoncé de précis », regrette Philippe Poutou, délégué CGT à Ford Blanquefort. « Aujourd’hui, nous n’avons plus confiance en Ford. Ils nous ont trop baladés, trop souvent menti et amusés avec des effets d’annonces », explique Michel Barcons, 49 ans, père de famille, ouvrier hautement qualifié à Ford Blanquefort.  « Que va t-on devenir ? Nous avons des familles à nourrir. Je sais qu’il sera difficile de retrouver le même salaire. Aujourd’hui, je gagne 2 250 euros nets ». L’inquiétude demeure donc sur l’avenir pour les salariés de Ford Blanquefort, à trois mois de la limite pour trouver un repreneur…

Nicolas César

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