Le XIXème festival International du film d’Histoire de Pessac, un regard sur « la der des ders »


Mairie de Pessac

Le XIXème festival International du film d'Histoire de Pessac, un regard sur « la der des ders »

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 29/10/2008 PAR Piotr Czarzasty

Le choix de la Ière guerre mondiale semble s’être imposé par lui-même. Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, le résume tout d’abord en évoquant certains évènements clés, qui cette année, n’ont pu nous faire oublier ce temps sinistre de l’histoire de l’Europe : « L’anniversaire, le dernier poilu disparu, une mémoire collective qui en souffre… » rappelle-t-il, « Chacun de nous a eu un papi ou une mamie qui, à un moment ou à un autre, nous ont fait partager leurs souvenirs et expériences liées à cette guerre, c’est donc une réalité que l’on n’a jamais pu laisser dans l’oubli. » M. Rousset souligne aussi un nouvel aspect de cette guerre. Un aspect que peu voulaient reconnaître et négligeaient pendant des dizaines d’années : « Il faut se rappeler que 545 000 soldats noirs et nord-africains étaient engagés sur les fronts de cette guerre, et que sans eux on ne l’aurait sûrement pas remportée. » souligne M. Rousset

Entre cafés-historiques et cafés-débats
La reconnaissance de « la force noire » est notamment un des nombreux débats qui viennent compléter la sélection de films. Les trois grands rendez-vous invitent les historiens et experts à débattre sur « Guerre mondiale, guerre totale », une guerre qui a donc fait secouer le fonctionnement de la société moderne dans tous ses domaines ; ensuite, « Victoire mutilée, paix ratée » propose de réfléchir sur si, oui ou non, le Traité de Versailles aurait provoqué la II GM ; enfin un troisième volet est consacré aux « mutinés et pacifistes, ceux qui ont dit non. » Les organisateurs n’ont, bien entendu, aucunement l’intention de restreindre le débat à ces trois sujets de réflexion. Car des conférences sur bien d’autres aspects, beaucoup plus précis cette fois, sont encore au programme. En dehors de « la force noire » déjà citée on aura le droit, entre autres, à des thèmes comme : le génocide arménien, le renseignement, la guerre chimique, les mouvements artistiques issus de 14-18 ou les Américains et la Grande Guerre.

Un regard au-delà des tranchées
« Ce ne sont pas des leçons d’histoire. » explique François Aymé, commissaire général du festival, « On veut donner à comprendre, à analyser, un évènement complexe qu’est la guerre 14-18 par sa raisonance dans notre histoire. » Pour sortir un peu du contexte immédiat de la I GM, plusieurs rencontres portent un regard sur des questions plus contemporaines. Ce sera le cas notamment avec l’interrogation « Les démocraties peuvent-elles faire la guerre ? », organisée sous forme d’un duel opposant André Kaspi à Thérèse Delpech ; une autre autour de « Armée, Nation : le divorce ? » et enfin une dernière accueillera les traditionnelles rencontres Sciences Po/Sud Ouest avec Rony Brauman, qui évoquera l’intervention des ONG humanitaires en temps de guerre. Ce sont bien les meilleurs historiens et experts de la période qui viendront animer les débats comme : le général André Bach, Jean-Jacques Becker, John Horne, Michel Winock et d’autres.

Les 50 « témoins »
Pour rassurer les cinéphiles impatients, il y aura bien des films lors de ce festival international du film d’histoire. Et c’est une vraie cerise sur le gâteau, que ce que nous réservent les salles obscures lors de cette édition. 50 films en compétition, 46 parlants, plus de la moitié français, un anglais (My Boy Jack), irlandais (Le Vent se lève), arménien (Ararat), des africains, austro-hongrois (Colonel Redl), italiens, roumains, américains et enfin russes (Octobre, La Fin de Saint-Pétersburg, Lénine en 1918). Leur action se déroule aussi bien en Europe qu’en Afrique, au Moyen Orient, dans les Balcans, en mettant en scène des affrontements sur terre et… dans les airs (L’instinct de l’Ange). Les thématiques abordées sont tout aussi diverses. En dehors du conflit, ceux-ci abordent l’après-guerre, la désolation, l’amertume et la souffrance des blessés, traumatisés, de ceux qui ont « perdu la tête », le génocide arménien, la révolution d’octobre ainsi que des rares tentatives de fraternisation, de pacifisme.

Témoigner, contester, reconstituer
Les plus grands réalisateurs sont au rendez-vous : Renoir, Ford, Kubrick, Chaplin, Eisenstein, Hawks, Truffaut dans tous les registres possibles : le burlesque (Charlot Soldat), les films d’espionnage (Salonique nid d’espions, Mata-Hari agent H-21), les comédies (La Grande Guerre, La Victoire en chantant), les films d’aventures (La Patrouille Perdue, A la Guerre comme à la Guerre), fantastiques ou encore des documentaires (Le Soldat Inconnu Vivant). Claude Aziza résume ainsi cet impressionnant panorama : « Contrairement aux films consacrés à la II GM, qui dans un premier temps glorifiaient, ensuite critiquaient pour enfin reconstituer ; les films sur la I GM n’ont jamais voulu glorifier. » fait-il remarquer, « C’est un témoignage qui prime dans une première période, en France ce conflit éclipse le deuxième totalement ; ensuite, entre 1957-97 c’est la contestation et les films les plus récents, quant à eux, se consacrent à la reconstitution avec un regard plus apaisé et plus historique. » François Aymé ajoute : « C’est un panorama complet de comment le cinéma a vu la I GM jusqu’à maintenant. »

Piotr Czarzasty


Cinéma Jean Eustache
7, rue des poilus (près de la mairie)
33 600 PESSAC CENTRE
Tél. 05 56 46 25 43
contact@cinema-histoire-pessac.com
http://www.cinema-histoire-pessac.com


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