Le vélo revient au premier plan


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Le vélo revient au premier plan

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 06/09/2017 PAR Romain Béteille

Vous êtes habitant de l’agglomération et croisez de plus en plus de vélos lorsque vous vous rendez en centre-ville ? C’est normal. Selon le classement « Copenhagenize » 2017 (en fait, un index des villes les plus « vélos friendly »), Bordeaux et sa Métropole se classent au sixième rang des villes cyclables dans le monde. Le classement souligne ainsi la création des Maisons du Vélo de Bègles, Blanquefort et Bordeaux, la création de 172 stations V3 et le développement de 1160 km de voies aménagées pour les deux roues, contre 650 en 2012. La présence des deux roues a ainsi sensiblement grimpé : +18% entre 2012 et 2015 et +12% pour l’année 2016. Même s’il reste encore beaucoup d’efforts à faire (en 2009, le vélo ne représentait que 4% des déplacements sur la métropole bordelaise et un quart des déplacements étaient effectués en voiture), la politique métropolitaine semble vouloir poursuivre les efforts. Des efforts qui se soulignent même au niveau régional, avec la création en mars dernier de l’AFEV, l’Association de la Filière Économique du Vélo, destinée à promouvoir ce type de transport sous toutes ses formes. Réservée aux professionnels de la filière en Nouvelle-Aquitaine, elle a déjà fait parler d’elle en 2016 en organisant la première édition du Forum Vélo, à Mérignac, où une centaine de vélocistes, membres d’associations ou employés de centres de formations se sont réunis. 2017 devrait être pour l’AFEV l’année de la confirmation. 

Trois en un

En effet, ce n’est pas un mais trois évènements que cette dernière organise à l’occasion de la Semaine de la mobilité (du 17 au 23 septembre), toujours en partenariat avec la ville de Mérignac et Bordeaux Métropole. Le trio débute avec les premières « Assises des vélos entrepreneurs », durant toute la matinée du lundi 18 septembre à la Maison des Associations de Mérignac. Au programme : témoignages de professionnels et ateliers sur des thèmes choisi depuis déjà de longs mois : statuts, assurances, aménagements urbains. S’il y a très peu de chances d’y voir les coursiers à vélo de Deliveroo (même si on nous confirme qu’ils « ont été invités »), ces derniers étant visiblement toujours préoccupés par leur statut, on pourra en revanche croiser quelques entrepreneurs atypiques comme Pierre Armand Douillard, fondateur de la très récente Bicycl’eau, dont le principe est de faire venir un plombier à vélo. « J’essaye de répondre de manière réactive aux personnes qui appellent pour des urgences. Le travail en vélo a du sens pour de grandes métropoles comme Bordeaux, même si on ne peut faire que du dépannage express ». Son vélo de 2,50 mètres de long comporte une grande caisse d’une cinquantaine de kilos à l’avant, et son fournisseur est lui aussi local puisque basé à Villenave d’Ornon. Il est, comme Cyril Sautour, la société « Beauty Bike » (esthétique à domicile en vélo) ou « Mon assiette locale » l’un de ces nouveaux entrepreneurs qui se servent du vélo autant pour des questions écologiques que comme d’un formidable outil marketing. 

Ils seront, comme d’autres, les témoins de la deuxième édition du Forum de la Filière vélo de 14h à 18h le même jour, qui abordera cette année le thème du développement commercial auprès des entreprises qui souhaiteraient développer des modes de transports alternatifs (vélos en tête, évidemment) pour le trajet domicile-travail de leurs employés. On y retrouvera donc des témoignages d’entreprises et de vélocistes ou encore un intéressant « état des lieux et perspectives de la filière vélo sur le territoire local », animé par la Jeune Chambre Economique de Bordeaux. Un moyen aussi pour l’AFEV d’espérer rameuter le plus de monde possible lors de l’ouverture de ses adhésions, qui se fera le même jour. Elle en espère une centaine pour débuter selon Stéphane Font, président de l’AFEV Nouvelle Aquitaine, « même s’il faut encore continuer de sensibiliser les gens ». Si elle essaie de fédérer une filière qui n’est pas officiellement constituée, l’intérêt de l’AFEV est aussi, évidemment, de faire connaître ses idées au grand public. C’est sans doute pour cette raison qu’elle organise la première édition d’Urba’Cycle (une version un peu plus moderne et moins « commerciale » d’un Salon du Vélo selon Gérard Chausset, adjoint au maire de Mérignac) sur le parvis du Pin Galant le 23 septembre entre 14h et 18h. Au programme : défilé de vélos (électrique, tandem, monoroue), essais de vélos pour tous, parcours pour les enfants dans les jardins de la mairie, course de Rollapaluza (une sorte de simulation de vélo en duo) et autres stands services dédiés. Là encore, la petite reine sera à l’honneur, à l’exception près que cet évènement là est public, ouvert à tous et gratuit (son seul point commun avec les deux autres). 

Encore un effort

Si ces trois évènements sont loin d’être les seuls organisés tout au long de l’année autour du vélo, le fait qu’ils soient soutenus par la métropole illustre bien ses nouvelles priorités. Elle réaffirme également, par le biais de cette participation, les ambitions du nouveau plan vélo voté en décembre 2016, qui représente à lui seul soixante-dix millions d’euros sur la période 2017-2020 : organisation d’un « grand évènement métropolitain annuel dédié », soutien aux associations du secteur à hauteur de 100 000 euros par an, développement de dispositifs de stationnement ou encore un budget de 11,5 millions d’euros pour la création du réseau express « REVE », de nouvelles pistes pour étendre les trajets vers la périphérie bordelaise. Politiquement, les choses semblent assez bien parties, comme le confirme Brigitte Terraza, maire de Bruges et vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des mobilités alternatives. « On a rencontré tous les maires de la métropole et on a identifié les axes a prioriser pour avoir ce vrai réseau vélo au sein de la métropole. Les autoroutes à vélo, on en parle beaucoup mais c’est vraiment le stade ultime. Pour l’instant, notre priorité est de résorber les disfonctionnalités cyclables qui posent problème et les sécuriser. On a profité de l’été pour faire d’élargir les bandes cyclables sur les boulevards côté Bègles, et on a mis 400 sas aux feux rouges. Notre ambition est d’ailleurs d’en mettre 200 supplémentaires, même s’il y aura sans doute des travaux plus lourds à venir notamment pour supprimer les carrefours à feux. On a lancé un appel à projet concernant de nouvelles maisons du vélo dans le but d’avoir un maillage sur toute la métropole, au moins une par pôle. On a déjà des propositions de Mérignac ou encore de la rive droite. C’est en cours. Tout ça va être décidé en fin d’année lorsqu’on discutera avec les communes des nouveaux contrats de co-développement ». L’objectif reste en tout cas toujours le même : passer la part modale du vélo à 15% d’ici 2020. On est donc plus sur un circuit de randonnée que sur un relais de vitesse, mais le mouvement local semble être sur la bonne piste. 

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