La consigne du verre peut-elle revenir à la mode ?


Le lavage des bouteilles en verre se développe au fil des années en Nouvelle-Aquitaine et attire la curiosité de plus en plus de particuliers autour de la consigne. Un défi tout de même : la répartition territoriale des acteurs.

Le responsable de l'entrepôt du Fourgon, basé à Mérignac, pose devant le fourgon de livraison, avec un caisson de douze bouteilles dans les deux mains.Noélie Crescence | Aqui

A Mérignac, l'entreprise Le Fourgon livre des produits consignés 6 jours par semaine, avec 5 créneaux de déplacement quotidiens.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/03/2024 PAR Enzo Legros

Après avoir disparu face au développement massif de l’emballage plastique à la fin du XXème siècle, la consigne revient-elle en force ? L’objectif est d’inciter financièrement l’acheteur à ramener ses bouteilles en verre une fois vides pour faciliter leur réutilisation. Le système du verre consigné ne cesse de se développer depuis plusieurs années en Nouvelle-Aquitaine selon plusieurs structures spécialisées dans le réemploi des bouteilles en verre.

« On fait à peu près 100 nouveaux clients par mois », témoigne Ilyass Chtaini, responsable de l’entrepôt mérignacais du Fourgon, entreprise de livraison et de récupération à domicile de produits consignés installée dans plusieurs grandes métropoles françaises. Du côté de l’association La consigne bordelaise, qui organise depuis 2020 la filière de la consigne auprès d’une trentaine de commercants sur la métropole de Bordeaux, 150 000 bouteilles ont été traitées en 2023.

Le collectif de coordination régionale de la consigne Reverredire souhaite atteindre les 7 millions de bouteilles remises en vente en 2027. Si le test de la consigne ne fait pas des clients des adeptes de ce système, il semble néanmoins attirer de plus en plus de personnes. « J’ai découvert la consigne grâce à un collègue et ça m’a intéressé, j’aime bien les démarches écoresponsables », explique un client du Fourgon. La dimension d’impact environnemental positif apparait souvent comme la raison poussant les particuliers à acheter des bouteilles consignées. 

La consigne ou le tri, qui est le plus vertueux ?

Au quotidien, il existe en effet deux manières de donner une seconde vie au verre : la consigne et le tri. « La consigne avec le lavage des bouteilles, possède une plus grande efficience écologique par rapport au recyclage, qui demande à ce qu’on reproduise le verre », explique Romain Lirot, coordinateur de La consigne bordelaise.

Selon l’association Zero Waste France, le tri consomme 15 fois plus d’énergie que le lavage des bouteilles consignées. Une tonne de verre produite entraîne la consommation d’1,2 tonne de matières premières (sable, calcaire et carbonate de sodium) et 105 kilos de fioul, d’après l’entreprise européenne de lavage Options solutions.

Des chiffres qui parviennent à convaincre certains particuliers mais aussi de plus en plus de professionnels de passer à la consigne. Cette dernière, qui est l’une des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, devrait bientôt s’imposer aux magasins puisque la loi Agec ( anti-gaspillage pour une économie circulaire) du 10 février 2020 exige d’ici 2030 une « diminution du nombre de bouteilles à usage unique » de 50%.

« Pour les commerçants, les bouteilles lavées coûtent au moins aussi cher que les bouteilles neuves, voire plus, mais elles leur permettent de sortir de la dépendance des crises et des hausses de prix, indique Romain Lirot. Les commerçants jouent aussi le jeu car cela leur permet de fidéliser leur clientèle », poursuit-il. Mais ce n’est pas si simple, les entreprises doivent répondre à certains critères pour être éligibles au lavage de bouteilles, comme l’utilisation d’étiquettes hydrosolubles sous eau à haute pression et de bouteilles spécifiques. 

Une solution moins accessible que le tri

Aujourd’hui, 50 magasins de Nouvelle-Aquitaine font partie du réseau du collectif Reverredire, principalement situé en Gironde et dans les Pyrénées-Atlantiques. Les services de livraisons de contenant consignés à domicile, à l’image du Fourgon, sont très peu nombreux sur le territoire, voire quasi inexistants dans certaines régions, comme le Limousin.

Autre difficulté au déploiement d’une filière à taille régionale, les entreprises de lavage sont également concentrées dans le Sud-Ouest de la région, notamment à Langon, Bergerac, Bayonne. Un constat qui amène à privilégier le tri, désormais devenu un véritable rituel pour de nombreux habitants de la région. La Nouvelle-Aquitaine était la 4ème région qui triait le plus en France en 2021, avec 391 368 tonnes d’emballages ménagers triés.


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