Le SCoT du seuil du Poitou bientôt adopté


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Le SCoT du seuil du Poitou bientôt adopté

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/08/2019 PAR Julien PRIVAT

SCoT, un acronyme de plus dans le paysage. Surtout un document essentiel pour l’aménagement et le développement des territoires. SCoT, comme Schéma de Cohérence Territoriale. Dans la Vienne, celui du seuil du Poitou regroupe quatre établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). A Grand Poitiers, il est sur le point d’être voté par le conseil communautaire, le mardi 27 août prochaine. « Il n’y aura pas de scoop, il devrait être adopté sans grand problème », confie serein Bernard Cornu, délégué du président à Grand Poitiers en charge de l’Urbanisme, de l’aménagement de l’espace communautaire, de l’habitat, de la planification urbaine, de la politique foncière. Il a piloté l’opération aux côtés de ses homologues des autres EPCI et en collaboration avec la chef de projet du SCoT, Aude Florentin. Un schéma établi également avec la contribution des maires des 130 communes qui le forment. « Cela n’a pas été facile de partager la vision de tous et de travailler ensemble », reconnaît Bernard Cornu. Les premières connexions ont été faites à partir de 2011. La procédure a débuté en 2017 pour établir ce document de réflexion plutôt important, il fait plusieurs volumes. 

Sur un tiers du département

Le SCoT, c’est d’abord un périmètre d’action. Il s’étend sur quatre établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : la communauté d’agglomération de Grand Châtellerault, la communauté urbaine de Grand Poitiers, les communautés de communes du Haut-Poitou et des Vallées du Clain. Il rassemble 134 communes pour un total de 340 000 habitants, soit tout de même un tiers du département. Ce vaste territoire se structure autour de deux grandes villes, Poitiers et Châtellerault, avec neuf pôles satellites comme Neuville, Chauvigny, Lusignan… « Nous avons défini ce SCoT comme un territoire en archipel ». 

Un SCoT composé de trois documents

Le but de ce document est d’encadrer l’aménagement et le développement du territoire sur le long terme.. « Le SCot est un document d’urbanisme qui fait autorité et qui est opposable au PLU (Plan Local d’Urbanisme). Il permet d’avoir une vision du territoire sur 15 ans », résume Bernard Cornu. Ce schéma fixe les règles du jeu dans de grands domaines du quotidien : transport, climat et énergie, commerce et services, habitat, économie, environnement, numérique. L’équipe, qui a participé à son élaboration, est partie d’états des lieux avant d’en tracer les lignes directrices autour de trois documents principaux : le rapport de présentation, le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) et le Document d’Orientations et d’Objectifs (DOO). Le rapport de présentation dresse entre autre un diagnostic de territoire, un état initial de l’environnement, une partie expliquant les choix pris dans le PADD et le DOO et une évaluation environnementale. Le PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) intègre, quant à lui, le projet politique de territoire. « Il décrit la vision du territoire, la volonté politique en se basant sur des études et des données, notamment celles de l’INSEE », précise Bernard Cornu. Enfin, le DOO établit les règles qui s’imposent aux documents locaux d’urbanisme. D’ailleurs, concernant le PLU, les communes auront entre 1 à 3 ans pour s’aligner si besoin sur le SCoT.  Mais l’élu averti tout de même sur un point. « Le SCoT est un schéma cohérence c’est-à-dire qu’il dicte les règles, mais attention il ne les finance pas ».

La zone d'activité économique des Grand Philambins au nord de Poitiers est l'une des dernières à être sortie de terre. Le SCoT va réglementer l'extension des activités commercialesDynamiser les centres-villes et les bourgs

Au Document d’Orientation et d’Objectifs, s’ajoute également un Document d’Aménagement Commercial (DAC). « Le commerce est un enjeu indéniable de territoire. Les centres-villes souffrent. Il faut mieux se mettre d’accord. Nous avons suffisamment de surfaces commerciales en périphérie. » Sur le seuil du Poitou, ils en ont recensé 160 sur les 134 communes. Le SCoT va permettre d’encadrer le développement commercial et de favoriser les centres-villes et les bourgs plutôt que le zone d’activité économique souvent périphérique et qui peuvent d’ailleurs être concurrentielles entre elles, notamment celle du nord de Poitiers et de Châtellerault qui peuvent attirer les mêmes habitants. 

Autre pan essentiel du SCoT, l’habitat. Le territoire devrait gagner 0,8% d’habitants en quinze ans, soit environ 45 000. Pour atteindre quasiment les 400 000 d’ici 2035. « Cela nécessite des services supplémentaires, des logements. Nous devons définir par l’intermédiaire du SCoT les orientations à prendre, là où nous allons fabriquer de nouveaux habitats, là où les commerces vont devoir se développer, etc. »  Chaque année 1 636 logements seront nécessaires sur l’ensemble des quatre EPCI. Grand Poitiers pourra construire 14 000 nouveaux logements en 15 ans. « Ce qui correspond bien avec notre politique et qui est en conformité avec le plan local habitat ». Ces limitations ont pour but de réduire les logements vacants et de pousser à la réhabilitation du ancien.

Le SCoT se situe dans la hiérarchie au-dessus des Plans Locaux d’Urbanisme, mais il doit également respecter un autre document d’urbanisme régionale, le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET). « Nous sommes contraints par le SRADETT qui nous oblige par exemple de réduire de 50%  la consommation d’espace naturel par rapport à la moyenne des dix dernières », explique Bernard Cornu.  Le SCoT du seuil du Poitou fera même mieux, car elle sera diminuée de 56% dans ce territoire composé de 63% d’espaces d’agricoles, de 24% d’espaces naturels et forestiers, 12% de construction et territoire artificiel et de 1% en eau. « En 50 ans, les espaces artificiels ont été multipliés par quatre, alors que la population ne l’a été que par 1,4 ».

Ce Schéma de cohérence va être adopté d’ici le mois de septembre par les quatre EPCI. Ensuite viendra la phase consultative obligatoire d’enquête publique durant un mois entre le 24 septembre et le 24 octobre. Ensuite, ce document sera modifié si besoin et approuvé le 19 décembre avant de rentrer en fonction dès le début 2020 et devrait régir l’aménagement et le développement du territoire jusqu’en 2035.

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