Le Pays basque s’impatiente sur la question migratoire


Depuis 2021, huit migrants sont décédés au Pays basque, en échappant aux contrôles à la frontière. Les élus locaux, aussi bien en France qu’en Espagne, attendent toujours des deux Etats français et espagnols des solutions de parcours sécurisés.

Agglo Pays basque

Joseba Erremundeguy, l'élu basque français à la rencotre des élus du gouvernement basque espagnol, à Irun le 15 mars.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2023 PAR Cyrille Pitois

En 2021 la série de cinq noyades dans la Bidassoa, le fleuve frontière ainsi que les trois décès de migrants percutés par un train près de Saint-Jean-de-Luz après avoir marché le long des rails pour échapper aux contrôles de police, avaient suscité une vive émotion au Pays basque, aussi bien côté espagnol que français.

-7% de migrants en transit en 2022

Les élus de l’agglomération du Pays basque français et ceux du Gouvernement basque espagnol ont exprimé leur impatience, mercredi dernier à Irun. Le centre de transit Pausa de Bayonne qui accueille les migrants, financé par les collectivités locales basques, a enregistré 6 500 passages en 2022, soit une baisse de 7% de sa fréquentation par rapport à 2021. La même tendance à la baisse est confirmée sur le territoire espagnol, par le biais d’une structure d’accueil comparable installée à Irun.

Pour autant les élus de chaque côté de la frontière restent très vigilants. « Si le nombre de migrants a un peu diminué, nous ne sommes pas à l’abri d’une évolution à la hausse du flux, pour des causes qui nous échappent totalement, » fait remarquer Joseba Erremundeguy, conseiller communautaire du Pays basque français, délégué à la coopération transfrontalière, européenne et internationale.

Il ne s’agit pas de renoncer aux exigences de sécurité et nous ne sommes pas là pour dire qu’il faut ouvrir toutes les frontières.

 La Table de coordination institutionnelle est une instance commune, « autour de laquelle nous parlons de sécurisation du parcours des migrants. Aujourd’hui la situation s’est un peu détendue avec moins de pression et moins de contrôles. Mais l’Europe et les Etats n’ont pas évolué alors que c’est de leur responsabilité. Il ne s’agit pas de renoncer aux exigences de sécurité et nous ne sommes pas là pour dire qu’il faut ouvrir toutes les frontières. Il y a un dialogue avec l’Etat sur le sujet, mais on reste dans le flou, » martèle Joseba Erremundeguy. « Comme si la situation des migrants en transit et la garantie de leurs droits fondamentaux étaient ignorées. »

A l’issue de la rencontre du 15 mars, la communauté Pays Basque demande l’installation urgente du groupe de travail transfrontalier dédié à la question migratoire, prévu par le traité franco espagnol signé à Barcelone le 19 janvier dernier par Emmanuel Macron et Pedro Sanchez. « Nous demandons solennellement à nos administrations respectives, et en premier lieu au Président de la République française, d’installer rapidement ce groupe de travail, et d’intégrer l’ensemble des membres de cette Table institutionnelle de coordination construite localement grâce à la volonté partagée des administrations locales, » conclut l’élu basque.


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