Le Maroc va-t-il redonner des couleurs au port de Bayonne?


photos F. D.

Le Maroc va-t-il redonner des couleurs au port de Bayonne?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 09/03/2016 PAR Felix Dufour

La ligne allait s’éteindre aussi discrètement qu’elle avait été lancée en fanfare quelques mois auparvant. Et voilà que surgit l’homme providentiel, Pierre Ruelle, (notre photo), directeur d’une société de conseil en logistique, Marconsulting. L’homme à l’embonpoint rassurant, jovial est un chasseur de marchés. Le sexagénaire qui a une indiscutable connaissance du Maroc rencontre sur un salon spécialisé dans les croisières le directeur commercial de la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne-Pays Basque qui le reçoit sur le port. Le lieu le séduit.

Une étude de marché réalisée début 2015  démontre que le port de Bayonne constitue pour les industriels aquitains un point de sortie idéal pour les exportations vers le Magrheb en général et le Maroc en particulier. Le potentiel identifié justifiait la mise en place d’un service maritime régulier vers Casablanca.

C’est en juillet, en toute discrétion que s’effectue la première liaison grâce à l’appui de la CCI de Bayonne et le manutentionnaire Berge Maritime qui joue le jeu dès le départ, sans aucune garantie de succès. HU Logistiks, le partenaire allemand habitué aux trafics de bois en sortie d’Allemagne et à destination du Maroc et de l’Algérie tente donc « l’aventure » en ouvrant Bayonne sur ces destinations, avec les risques que cela suppose. Une phase d’essai intervient fin 2015 avec trois navires et le prévisionnel s’établit à 15 escales,  avec un départ par mois sur Casablanca, d’une durée de cinq jours effectué sur un navire adapté à chaque expédition d’une capacité d’environ 3 500 m3. Des volumes en hausse permettant des prix de plus en plus compétitifs.

Merci les entreprises Gascogne et Lesbats Les premiers clients qui ont suivi, notamment sur les premiers navires sans certitude, ont démontré que, contrairement aux expériences précédentes le long terme était envisageable. Ces deux premiers clients ont pour nom Gascogne, le spécialiste landais des produits à base de papier et Lesbats qui possède plusieurs scieries en Aquitaine. L’argument de séduction? Paradoxalement, le service proposé est conventionnel par rapport au trafic marchand maritime basé sur le transport par container. « Ces entreprises nous ont fait savoir que le conditionnement en container leur coûterait plus cher que les colis unitaires, fardeaux, machinerie, palette, vrac sec.  Ce qui permet d’ouvrir l’accès maritime à des entreprises qui n’avaient ni les volumes ni les moyens d’affréter des navires seuls et se tournaient tout naturellement vers d’autres moyens de transport. Et ça fonctionne. »

Pierre Ruelle port de Bayonne 2016

Pierre Ruelle, qui connaissait la concurrence des ports voisins, basques espagnols en particulier savait que Le Port de Bayonne avait un créneau. Les faits semblent lui donner raison. Ok à plein à l’aller, mais qu’en est-il au retour? « Pour l’instant, le retour se fait à vide regrette-il. Si le Maroc exporte du phosphate ou du minerai, Bayonne n’en est pas la destination. Nous le savions en ouvrant cette ville. Mais le directeur de Marconsulting sait qu’un marché peut s’ouvrir en d’autres lieux du Maghreb, vers l’Algérie par exemple. Une sortie est prévue en avril même si les entreprises du Sud Ouest sont plus absentes dans ce pays qu’au Maroc. Bien que certaines d’entre elles tentent de reconquérir ce marché, même si le bas prix du pétrole a obligé ce pays à resserrer son quota export.
Mais l’habile Pierre Ruelle sait qu’avec une prévision de 40 à 45 000 tonnes de fret à rajouter à l’actif du port de Bayonne, il a indiscutablement marqué des points et n’oubliera pas que sa première rencontre fortuite avec le directeur commercial a eu lieu à l’occasion d’un salon du tourisme. Or Bayonne aimerait bien accueillir ces escales florissantes et en plein développement. Biarritz et le Pays basque bénéficient d’une image touristique qui va crescendo, nul ne le contestera. Et cette drague Hondarra qui nettoie en permanence le chenal de l’Adour pour y accueillir des bateaux d’un tonnage non négligeable est aussi dans la mire de ce chef d’entreprise. La Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne Pays basque a annoncé un prochain départ pour Casablanca mi-mars. Alors Pierre Ruelle a-t-il ouvert enfin une voie royale pour le port de Bayonne?

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