Le groupe Maïsadour clôt un exercice « douloureux »


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Le groupe Maïsadour clôt un exercice « douloureux »

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 06/12/2016 PAR Solène MÉRIC

L’impact global de l’épizootie aviaire se chiffre à 20 M€ de perte pour Maïsadour. Et pour cause, le groupe coopératif est particulièrement implanté dans la filière : sur les 9M de canards qui n’ont pas été produits du fait du vides sanitaires, 2 M l’auraient été par les éleveurs du groupe… Une crise qui a également eu des conséquence du point de vue humain : « plus de 250 personnes ont été mises au chômage partiel pendant 5 mois dans les abattoirs côté palmipèdes, 100 personnes pour les poulets, et 60 personnes dans le service de la production animale » pointe Michel Prugue, le Président du groupe coopératif, qui n’oublie évidemment pas non plus les éleveurs. « Ils ont vu euthanasier leurs canards et leurs exploitations vides. Face à ce désespoir nous avons mobilisé les équipes pour les accompagner. En outre, 1000 adhérents ont suivi une formation pour se remettre au carré autour des nouvelles normes de biosécurité. Sur ça on ne lâche rien, nous avons l’exigence d’être dans la perfection. »
Autre mauvaise nouvelle de l’année 2015-2016 : le désengagement du groupe espagnol Abengoa, premier producteur d’éthanol biocarburant en Europe, et jusque-là majoritaire à 75% d’une usine d’éthanol à Lacq. Usine dont la holding Océol, qui regroupe Euralis, Maïsadour, Lur Berri et Vivadour, détient les 25% restant et à laquelle elle fournit près de 500 000 tonnes de maïs à transformer chaque année. « C’est un débouché essentiel à l’équilibre de la région », explique Thierry Zurcher. La question d’un repreneur en lieu et place d’Abengoa, est donc suivie très près par les responsables coopératifs… Face à cette incertitude des provisions ont donc été faites. Ce sont ainsi 3 à 4 M€ qui viennent également grever les résultats du groupe. Enfin environ 3 M€ ont aussi été mis de côté au regard d’une difficulté qui se poursuit à savoir la dévaluation de la monnaie en Europe de l’est, dommageable sur l’activité semences du groupe coopératif.

« La Comtesse se porte bien »Pour autant, le discours reste positif : « A travers ces difficultés, nous démontrons aussi que notre coopérative a la capacité d’assumer ses filiales. Notre modèle est solide, l’influenza a pesé lourd, mais je n’ai pas d’inquiétude majeure pour l’avenir », insiste Michel Prugue. Et pour cause, le groupe coopératif enregistre cette année un chiffre d’affaires à 1,46Mds d’euros (contre 1,57 Mds € l’an dernier), quand « la coopérative Maïsadour, à savoir l’activité agricole classique a réalisé entre 7 à 8M d’euros de résultats, qui a pu être en partie redistribué aux adhérents », souligne Thierry Zurcher.
Du côté des bonnes nouvelles 2015-2016 : Thierry Zurcher note que « le point fort du groupe, le poulet, s’est encore plus révélé puisque malgré l’épizootie, Fermier du Sud Ouest clôt l’exercice en croissance, tant en volume, en rentabilité, en chiffre d’affaires, qu’en installations. Du côté des productions végétales et les légumes, ça a aussi bien fonctionné »

Sur les activités du pôle Gastronomie, Philippe Carré, DGA du Groupe, explique que, là aussi, les batailles se mènent sur plusieurs fronts pour redresser le pôle dans son ensemble. Sur le Saumon et la reprise pas si simple de la marque Delmas, « la réorganisation a été faite, l’activité d’être en train de se redresser », passant aujourd’hui le cap de l’équilibre, et pouvant faire valoir une réelle notoriété « Delpeyrat étant devenu en 2 ans, un des deux premières marques du marché ». Pour autant, à l’avenir c’est peut être davantage sur la truite fumée que veut parier le responsable fort de ce constat : « plus le prix du saumon augmente, plus la truite se développe ». Or en 6 mois, le prix du saumon a augmenté de 60% , une augmentation que les grandes surfaces semblent pour l’heure refuser de répercuter… au grand dam de la coopérative.
Le pôle Jambon maintient une rentabilité satisfaisante, et un bon potentiel de développement à l’international, avec les récents agréments obtenus pour la Chine et les Etats-Unis. Quant à Comtesse du Barry qui compte une cinquantaine de points de vente dans l’hexagone, elle continue le déploiement de son nouveau concept avec des ouvertures régulières dont une notamment prévue au Carrousel du Louvre en février 2017. Deux nouvelles phases devraient prochainement s’enclencher : la convergence entre physique et numérique pour une dimension multi-canal renforcée, puis un déploiement à l’international. Objectif d’ici 5 ans : passer de 25M à 40 voire 45 M€ de chiffre d’affaires et 120 boutiques.
Sur le foie gras, crise aviaire oblige, entre pénurie d’un côté et l’augmentation des coûts de production induite par les nouvelles normes sanitaires de l’autre: le prix a augmenté de 15%. Uen augmentation qui devrait perdurer, coût de production oblige, pour une moindre quantité de canards par bande. Sur l’année écoulée, « nous n’avons pas pu faire face à la pénurie en produit frais et cru, et sur le reste on a commercialisé une partie des stocks… », explique Philippe Carré. Quant aux exportations, le premier cas de grippe aviaire version 2017 déclaré en France ce 1er décembre a empêche à quelques jours prés la réouverture des exportations vers le Japon…

Pas d’inquiétude forte sur la nouvelle épizootie aviaireUne nouvelle épizootie qui n’inquiète pas tant que ça Michel Prugue. Car explique-t-il, « le virus a muté. Il présente à la fois une période d’incubation beaucoup plus courte avec des symptômes forcément visibles, contrairement à l’épisode de l’an dernier, où il pouvait y avoir des porteurs sains. » Pour s’en prémunir, il faut avoir les bons réflexes que pose le niveau d’alerte maximum décrété ce mardi matin : « à savoir dès qu’un animal meurt, il faut accepter d’isoler la zone pour quelques jours, sans même attendre les résultats des analyses sur les causes de la mort. Même si cela crée de l’émotion, cette année c’est une maladie infectieuse comme une autre (et non contagieuse aux mammifères et donc à l’homme), comme on en connaît sur d’autres espèces animales. » Bref, le Président reste confiant, tout comme son Directeur général, « raisonnablement optimiste » pour l’année à venir. Une année qui verra le projet de rapprochement sur les semences avec le groupe Terrena se finaliser, permettant à la fois une complémentarité de l’organisation de production, une diversification de l’offre (et notamment de services aux agriculteurs), et enfin, des développement à l’international.

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