« Le plan de financement de la LGV Tours-Bordeaux est extravagant. Sur les 58 communes qui payent, plus d’une trentaine ne verront jamais le moindre train », rappelle Gilles Savary, vice-président du Conseil général de Gironde. Par conséquent, « il aurait été anormal que le Conseil général de la Gironde ne finance pas ce projet d’intérêt général, alors que d’ici 40 à 50 ans, cela pourrait contribuer à redonner à son économie un certain leadership », poursuit-il. Ce qui n’a pas empêché la collectivité de « négocier » sa participation, car « cette compétence relève de l’Etat ».
« On ne pouvait pas faire mieux »
Parmi les contreparties obtenues, il y a notamment l’assurance que la « gare de Libourne aura les mêmes dessertes en TGV qu’aujourd’hui », la création d’une gare TER à Captieux, « un territoire marqué par une hémorragie au niveau de l’emploi », et la restauration du pont Eiffel à Cubzac-les-ponts (l’Etat financera 16 des 21 millions des travaux). Sans oublier des protections phoniques dans les quartiers de Sainte-Eulalie, Lormont et Cenon, sur la rive droite de la Garonne, mais aussi sur la rive gauche, à Talence, Pessac, Bègles et Villenave-d’Ornon, concernés par le tracé de la future LGV vers l’Espagne. « Compte tenu du nombre de compensations que nous avons obtenues, vous comprenez que nous ayons attendu avant de signer. On ne pouvait pas faire mieux », souligne Gilles Savary. « Si certains, au moment de la réforme des collectivités territoriales, se demandent à quoi sert le Département, voici un bon exemple », conclut-il. Le conseil général de Gironde soumettra à l’assemblée départementale dans un délai de deux mois, le protocole d’intention pour la réalisation de la LGV.
Nicolas César