Une exposition sur le monde. Inscrite dans la saison culturelle Bordeaux Paysages 2017, l’exposition « 4,543 milliards » traite du rapport qu’entretiennent les œuvres d’art, les collections et les histoires culturelles avec les processus écologiques et la dimension géologique du temps. En effet, l’âge de la Terre donne son nom à l’exposition se trouvant dans les galeries du rez-de-chaussée du CAPC. Réunissant pas moins de 30 artistes et des archives du Musée, de Bordeaux Métropole, du Département ou encore de l’Université de Bordeaux, l’exposition est née de l’idée que, dans une autre vie, le bâtiment du CAPC était un entrepôt de denrées coloniales.
Refléter les effets du temps à différentes échelles
La problématique principale de l’exposition est « Comment les matériaux se retrouvent-ils inscrits dans l’histoire » ? C’est autour de cette question que sont venues se greffer les œuvres d’art et les archives. L’exposition souhaite montrer les différentes temporalités à l’échelle de la planète, du pays, des villes, des paysages, mais aussi des bâtiments et leurs histoires. Pour ce qui est du bâtiment du CAPC, les commissaires de l’exposition expliquent que l’exposition est « le miroir des paysages d’autrefois ». Au cours de l’exposition, vous pourrez trouver des fragments de l’ancienne histoire de l’entrepôt Lainé : les murs sont faits d’une pierre calcaire qui était jadis une carrière, et les poutres étaient autrefois les arbres d’une ancienne forêt. Vous pourrez également retrouver, trônant en toute poésie au cœur de la première salle de l’exposition le dossier de fabrication de l’entrepôt, ainsi que la liste des matériaux utilisés.
La matière compose quasiment tout, à toutes les échelles. C’est sur ce constat que s’interrogeaient les commissaires : « Quel impact a l’Homme sur la matière ? », pointant notamment l’écologie, avec un fragment de la Trump Tower – qui rappelle la décision du Président américain vis-à-vis de l’accord sur le climat – mais aussi une œuvre composée des anneaux d’un pipeline et des logos des trois entreprises l’ayant construit, ou encore une œuvre mettant en lumière les dégâts causés en Ecosse par les déchets formés à partir de l’exploitation du schiste. Le CAPC souhaite sensibiliser le public sur l’importance de la matière, composant quasiment tout ce qui nous entoure, et des conséquences de la trace de l’Homme.