« La circulaire du 07 janvier 2008 prévoit que pourront faire l’objet d’une régularisation exceptionnelle les demandes correspondant à un métier qui connaît des difficultés de recrutement particulièrement aiguës dans le bassin d’emploi concerné », rappelle le Collectif des travailleurs sans papiers bordelais. Pourtant, ce collectif, créé en juin 2008, a obtenu peu de régularisations. Sur 25 demandes, il y a 4 succès, 6 en attente de décision et 15 rejets. En Ile de France, à l’inverse, plus de 800 situations ont été régularisées. Selon Michèle Delaunay, député PS de Gironde, « Bordeaux fait partie des villes sévères ». Avec 60 autres élus, députés, sénateurs, maires, conseillers municipaux, généraux, municipaux de l’agglomération bordelaise, elle a donc signé une lettre de soutien au collectif, adressée au Préfet, pour l’alerter de cette situation.
Bordeaux, une « ville fermée » ?
« Nous profitons que le préfet en charge du dossier ait changé (Mr Falcone) », souligne Michèle Delaunay. Elle dénonce des décisions arbitraires et aléatoires. « Souvent, on nous refuse des régularisations sous prétexte qu’il ne s’agit pas de « métiers en tension ». Quand il s’agit du secteur du bâtiment ou de la restauration, c’est difficile à accepter », déplore-t-elle. « Souvent, ces travailleurs sans papiers font beaucoup d’efforts pour s’intégrer et ils vivent ces refus comme une injustice. Nous avons besoin d’eux. Ils contribuent à la vie de la France », conclut-elle.
Nicolas César