«L’espace s’efface», Cécile Léna et ses maquettes intrigantes sont bien de retour à Bordeaux


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«L'espace s'efface», Cécile Léna et ses maquettes intrigantes sont bien de retour à Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 30/11/2008 PAR Piotr Czarzasty

l’Antichambre, la Bibliothèque, le Patio, la Terrasse. Telles sont les quatres pièces représentées par les quatre maquettes de Cécile Léna. Chacune, d’une dimension approximative de 100/120 cm, est placée à hauteur du regard (128cm) dans un espace fermé. Le visiteur déclenche lui-même une séquence d’environ 2’30, durant laquelle une bande sonore et lumineuse anime l’espace de la maquette. Ainsi, au bout d’une dizaine de minutes la visite s’achève.

Rêve ou réalité ?
Les pièces sont vides de tout être vivant, alors qu’on a l’impression qu’elles ont sûrement été quittées il y a un instant où que quelqu’un venait juste d’y passer. L’attention portée à chaque détail, les différents bruitages ambiants, le jeu de lumière remplissant ces pièces d’une chaleur paisible laisseraient à croire que ce que l’on voit est réel, que l’on s’y trouve presque. Cependant quelque chose ne va pas. On se rend compte que ceci ne peut être qu’une illusion car la maquette ne respecte aucune échelle, les dimensions ne sont pas respectées. Cerait-ce une projection d’un rêve ou d’un vague souvenir dont les détails nous échappent ?

La « trace » d’un souvenir
«Le réel ne m’intéresse pas, je ne cherche pas à reproduire la réalité.» explique Cécile Léna, pour qui ses maquettes ne sont pas non plus des miniatures. «Ces quatre pièces sont comme quatre espaces de l’inconscient, c’est ce qui nous est resté d’un rêve, la trace d’un souvenir d’un lieu d’enfance, le soupir des murs.» L’artiste, scénographe et créatrice de décors et de costumes, diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre Nacecile Lenational de Strasbourg, s’engage ainsi pour la première fois dans un des projets les plus personnels et intimes de sa carrière, sur lequel elle a travaillé depuis 2001.

Raconter des histoires aux gens
Tout a commencé lors d’un voyage en Asie du Sud-Est. «En bossant seule dans mon coin au théâtre à Paris, je me demandais « Pourquoi je fais ce métier ? »» raconte Cécile Léna. «Je me suis dit que c’est pour raconter des histoires aux gens, mais comment je peux leur raconter des histoires si je ne connais pas le monde qui m’entoure ? J’ai décidé donc de partir.» On notera ainsi dans les maquettes, une grande inspiration tirée de l’architecture du Viêtnam notamment. «Ce que j’ai pu voir allait très bien avec les sensations d’absence et de mélancolie que j’avais envie de partager.»

Laisser les maquettes Vous « parler »
D’où, entre autres, l’absence de personnes dans les maquettes. «La présence de quelqu’un aurait tout perturbé, d’autant plus que ces maquettes ne sont pas à l’échelle.» explique Cécile Léna. «J’ai voulu piéger le spectateur, le garder dans ce sentiment d’incertitude et d’interrogation ; le mobiliser aussi vers un recours à son imagination, l’obliger à se concentrer sur les lieux, sur ce qu’ils peuvent nous communiquer, nous rappeler.» L’essentiel serait de se laisser porter par l’émotion en n’y rattachant aucune logique. «C’est un monde relevant de l’imaginaire, du rêve, qui n’est pas logique, ou qui possède plutôt sa logique propre, qui n’est pas celle de la raison.»

Piotr Czarzasty

« l’Espace s’Efface »
du 2 au 9 décembre
91, rue Porte Dijeaux
Librairie Mollat
www.cecilelena.org

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