« De Delacroix à Picasso », les oeuvres phares du Musée des beaux-arts


DR

« De Delacroix à Picasso », les oeuvres phares du Musée des beaux-arts

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 23/07/2008 PAR Piotr Czarzasty

Cette exposition, présentée à la Galerie des beaux-arts, est une sélection des oeuvres les plus majestueuses et représentatives de leur époque, comprennant le XIX et XX siècle. Le visiteur a donc l’occasion de commencer par le romantisme de Delacroix, pour se plonger ensuite dans les premières ébauches de ce qui est devenu le pointillisme. Après avoir franchi les escaliers menant à l’étage, c’est au tour d’Odile Rodon d’emmener les visiteurs dans un monde symbolique du religieux et mythologique. Prochaine étape, les fauvistes ; qui révolutionnèrent les relations entre la couleur et l’espace. Et pour terminer en beauté, l’incontournable Lhote et ses confrères cubistes qui livrent au visiteur leur interprétation « géométrique » de la réalité.

Delacroix et son Hellade

Ayant à peine franchi la porte d’entrée l’on tombe aussitôt sur une oeuvre, estimée exceptionnelle dans la peinture de Delacroix, « La Grèce sur les ruines de Missolonghi » de 1826. En premier plan, une jeune femme, son visage noble, traversé par la tristesse et la souffrance, est agenouillée devant un soldat turc. Elle tente en même temps de se redresser, en portant son regard dans l’au-delà que l’on devine étant un appel au secours. Le tableau fait ainsi référence à un des plus sombres chapitres de la guerre d’indépendance de la Grèce. l’Hellade, représentée ici par la jeune femme, souffre mais veut se battre jusqu’au bout. « C’est un tableau qui dépasse ses circonstances historiques. » remarque Françoise Garcia, conservateur en chef du Musée, «Le visage de cette femme traduit tant d’émotions, en même temps le désastre de la ville et l’espoir lié à la résistance.»

Ce n’est plus la nudité qui choque…

Dans le courant académique, le public a l’occasion d’admirer le plus grand chef d’oeuvre d’Henri Gervex, « Rolla ». Un tableau qui a, pendant des années, fait polémique ; non pas par la nudité de « Marion », peinte d’ailleurs dans les règles les plus sublimes de l’art (nu blanc, inspiré des modèles antiques), mais par ce que l’on peut voir en premier plan. « Les vêtements de Marion, mélangés avec ceux de son amant, ont apparemment été considérés comme relevant du mauvais goût. » explique Mme Garcia. L’oeuvre impressionne par ailleurs par ses dimensions. Dotée d’un cadre imposant, elle est le représentant phare des peintures de salon.

Odilon et Apollon entre les fauves

A l’étage, ce sont les peintures délicates et mystiques sur pastel d’Odilon Redon qui donnent le ton à la suite de l’exposition. Redon explore l’univers spirituel en exploitant des références bibliques et mytholiques. Le plus impressionnant de ses dessins serait sûrement le « Char d’Apollon », qui, tiré par des chevaux rougeatres, montent vers le ciel. Une possible référence àRolla Gervex l’ascension de l’âme ? Albert Marquet et Henri Matisse se sont peut-être inspirés, de leur côté, de ces chevaux rouges. « Le fauve c’est quand il y a du rouge. » aurait dit Matisse. Tous les deux lancent donc le courant des fauvistes, une nouvelle approche consistant en la volonté de « libérer la couleur, et pour laquelle le sujet ne devient que prétexte. » relate Mme Garcia. Les nombreuses peintures de ports par Marquet en témoignent le mieux. Réalisées à partir de traits simples, assez délicates en couleur, dégagent une poésie envoutante.

Transposition géométrique avec exceptions

Cette distance avec la réalité se poursuit chez les cubistes, parmi eux leur grand théoricien, historien de l’art et enseignant, le bordelais, André Lhote. « Lhote considérait qu’il n’y avait plus aucun sens dans la reproduction de la réalité. » raconte Mme Garcia, « Il fallait évoquer le mirage, ce coup de foudre éprouvé devant la réalité. » Parmi les oeuvres à retenir, « Vu du port de Bordeaux » démontre parfaitement ce jeu entre l’abstrait et le réel qui, au fond, n’est là que pour offrir quelques repères à l’observateur et ainsi mieux entrer dans l’oeuvre. Les cubistes arrivent aussi à surprendre. Dans un portrait de sa première femme, « Olga lisant », Pablo Picasso nous livre une peinture très académique, sans déformation géométrique quelconque. Une grande découverte, prouvant que mêmes les plus grands éprouvent des moments de faiblesse…

Piotr Czarzasty


Dates / Horaires :
Jusqu’au dimanche 31 août 2008
Tous les jours de 11h00 à 18h00
sauf mardi et jours fériés.

Visites commentées :
le jeudi à 16h30

Galerie des Beaux-Arts
Place du Colonel Raynal
33000 Bordeaux

Plein tarif : 5 €
Tarif réduit : 2,50 €

Renseignements :
Musée des beaux-arts
20 cours d’Albret
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 10 20 56
Fax : 05 56 10 25 13


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles