« Apprentissage de la mémoire », création de Kangni Alem et Karina Ketz au Globthéâtre


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« Apprentissage de la mémoire », création de Kangni Alem et Karina Ketz au Globthéâtre

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/04/2008 PAR Piotr Czarzasty

Au départ, « Apprentissage de la mémoire » est une commande de Migrations Culturelles Aquitaine Afriques (MC2A) et du réseau Mélanges dans le cadre du projet de la « Nationale 10 ». L’oeuvre s’avère un tel succès que d’une forme courte de 15 minutes d’enregistrement audio, le projet se transforme en spectacle plus long et plus riche avec l’idée d’y inclure, aussi bien le son, les images et la présence sur scène de Kangni Alem comme comédien. « A vrai dire, tout l’enregistrement précédent est ici réutilisé en entier, sauf qu’il est entrecoupé et rallongé, maintenant, par les interventions du comédien. » explique Karina Ketz, metteur en scène.

Ce qu’on pense des étrangers…

Bien que le spectacle retrace l’itinéraire assez personnel d’un africain passant par trois différentes parties du monde, le fil conducteur semble se trouver, bien au contraire, ciblé sur le comportement et l’attitude des « nationaux » envers les étrangers. Ce sont des exemples de comportements souvent assez caricaturés, mais bien vrais, car non inventés, que nous présente Kangni Alem. Des comportements qui en disent beaucoup sur nous-mêmes, et l’état de notre société. Tout y est, néanmoins, traité avec distance et humour, alors que le thème ne prête pas forcément au rire. « J’ai tendance à banaliser les choses. » avoue l’artiste : « L’immigration est un sujet où on peut facilement tomber dans la sensiblerie ; je trouve qu’il vaut mieux en rire. »

D’une simple commande à un vrai intérêtGLOB

L’idée du spectacle, d’y traiter d’un tel sujet, est venue d’un pur hasard. C’est seulement la commande de la « Nationale 10 » qui a stimulé en quelques sortes l’artiste de travailler sur la question. « L’immigration n’était jamais mon truc. » constate M. Alem : « … ce n’est pas un sujet qui m’a particulièrement intéressé. » avoue l’artiste. Cette attitude a cependant vite changé lorsque Kangni Alem se rendit compte qu’en fin de compte lui aussi était un immigré. « Tout d’un coup j’ai découvert que j’avais beaucoup à dire sur le sujet. » remarque l’artiste : « J’ai appris à me souvenir».

Une autobiographie imaginée

Il faut tout de même se méfier de résumer le spectacle auseul récit autobiographique de M. Alem. « Je me nourris bien sûr de mes propres expériences du temps passé à Chicago, Bordeaux, Tibrava ou Cotonou… » affirme l’artiste : « … mais ce que je présente sur scène est le résultat de nombreuses conversations et observations faites avec les autres ; enrichi de faits divers retrouvés dans les journaux. » S’il devait finalement renvoyer le public vers une notion précise, ce serait celle de « biographie imaginée » ; surtout pas d’autofiction – un terme que M. Alem ne semble pas beaucoup apprécier.

Piotr Czarzasty

Création | Kangni Alem & Karina Ketz
APPRENTISSAGE DE LA MEMOIRE
audio-vidéo théâtre
tous les jours jusqu’au 12 avril, à 20h;
sauf les 4,5,11 et 12 avril, à 21h

GLOB théâtre – créations contemporaines
69-77 rue Joséphine, Bordeaux
Renseignements & réservations :
05 56 69 06 66 & www.globtheatre.net


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