En choisissant le sujet de l’agrivoltaïsme, les États Généraux de l’Innovation ne se sont pas trompés. Cette conférence professionnelle, organisée chaque année (neuvième édition) dans le cadre du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine, a encore séduit un large public. L’objectif est d’y réunir un ensemble d’acteurs autour d’une thématique d’actualité pour en faire un état des lieux complet et se projeter sur l’avenir.
« Les EGI sont un moment indispensable. Cette année, ils portent sur l’agrivoltaïsme, que l’on va aborder sur tous les points de vue, technique, juridique, économique, social, sociétal, environnemental… Comme toute innovation, il y a des atouts, des contraintes, des opportunités et des menaces », a introduit Bernard Layre, président de la commission Énergie-Climat de la chambre régionale d’agriculture Nouvelle-Aquitaine.
Un cadre juridique précis
Pour qu’un débat soit tenu, il faut que les termes soient bien définis et clairs pour tout le monde. L’aspect juridique est incontournable sur ce sujet. La présence de Nelsie Bergès, avocate au sein du cabinet parisien BCTG Avocats, a permis de préciser le cadre dans lequel se situe l’agrivoltaïsme. Cadre défini par la loi portant accélération des énergies renouvelables, promulguée le 10 mars 2023.
« Est considérée comme agrivoltaïque une installation qui apporte un service direct à la parcelle agricole, en garantissant à un agriculteur actif ou à une exploitation agricole à vocation pédagogique une production agricole significative et un revenu durable en étant issu », commence cette dernière. Avant de prolonger son propos autour des différents services permettant de qualifier l’installation comme agrivoltaïque.
« Est considérée comme agrivoltaïque une installation qui apporte directement à la parcelle l’un des services suivants : l’amélioration du potentiel et de l’impact agronomiques, l’adaptation au changement climatique, la protection contre les aléas, l’amélioration du bien-être animal », décline Nelsie Bergès. En Nouvelle-Aquitaine, la dynamique est réelle sur ce sujet, où professionnels et acteurs de la recherche sont ambitieux.
De multiples tests
Charles Verrier, chargé de mission « Solutions Énergétiques Innovantes » au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, a par exemple détaillé les appels à projet lancés : « L’objectif est d’expérimenter des systèmes agrivoltaïques innovants et de les développer à travers des référentiels technico-économiques respectant les enjeux agricoles, environnementaux, sociaux, et fonciers ». Un exemple parmi d’autres.
« Nous faisons un recensement des projets et des installateurs développeurs. Aujourd’hui, on compte 300 projets au total. Il y a 126 projets agrisolaires, dont 24 en fonctionnement », note Marie Ferragut, chargée de mission »adaptation au changement climatique et agrivoltaïsme » à la chambre d’agriculture régionale. La dynamique est bien là. Reste à fixer le cadre économique, notamment autour du partage de la valeur…