L’actualité du Roman noir : La stratégie du Lézard


Avec "La Stratégie du lézard", Valério Varesi lance son commissaire Soneri dans une nouvelle enquête ou trois, dans les rues de Parme enneigée.

Solène MÉRIC | Aqui

La stratégie du Lézard par Valerio Varesi (traduit de l’italien par Florence Rigollet) aux Éditions Agullo- Avril 2024- 389 pages- 22,9€

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/07/2024 PAR Bernard Daguerre

Parme, l’hiver. La ville chérie du commissaire italien Soneri baigne dans la pluie et le brouillard ; parfois la neige la paralyse. Le policier s’y déplace sans difficultés, arpentant avec une sorte d’amour rageur sa cité et ses alentours pour les besoins d’une triple enquête.

Elle a toutes les apparences d’un puzzle dont les morceaux sont si disparates que leur lien commun réside dans la difficulté même à les relier les uns aux autres. Il y a d’abord la traque d’un téléphone sur les rives gelées de la rivière qui traverse la ville, point de départ de la découverte d’un trafic de cocaïne qui submerge Parme, avec des chiens utilisés comme mules. Puis c’est le décès suspect dans une maison de retraite d’un pensionnaire dont plusieurs sociétés funéraires se disputent violemment les funérailles. Enfin, la disparition du maire après un séjour de ski où il accompagnait des jeunes déclenche une enquête sur la corruption des élus municipaux et l’empreinte grandissante de la Camorra, cette société mafieuse d’origine napolitaine.

On retrouve avec plaisir les personnages familiers de l’entourage du policier : Angela, l’avocate, Nanetti le chef de la police scientifique. L’un et l’autre, chacun dans leur registre, amoureux pour la première, amical pour le second, entourent le commissaire de leur affection, sans le ménager face à ses colères froides devant son impuissance à redresser « le tort général du monde », comme disait Manchette.

Sonieri certes résoudra les intrigues criminelles, utilisant son flair plutôt que la raison, mais voilà : le « contexte », celui de l’imbrication des affaires véreuses et de la politique est plus fort que lui. Il peste contre « la victoire des courtisans, des putes et des laquais », submergé presque par un « mélange d’humiliation, d’impuissance, de rage et de dégoût ». Que lui reste-t-il alors ? : le goût épicurien pour les plats locaux savamment cuisinés offerts à sa gourmandise, partagés avec ses proches et l’attachement quasiment amoureux pour sa ville. Et pour le lecteur ? Le déroulement d’une belle et bonne enquête: au milieu des soliloques d’un maitre entrepreneur qui étend son ombre malfaisante sur la ville, des peintures d’un génial faussaire insomniaque, sans oublier une exhumation sauvage de cimetière au clair de lune, petite pointe d’atmosphère gothique bienvenue.

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