La Safer 64 jongle entre régulation et installations


En 2021, la Safer des Pyrénées-Atlantiques est intervenue, tant côté basque que béarnais, en préemption pour révision de prix dans quarante dossiers. Objectif : le maintien de prix de référence à des niveaux acceptables pour les terres agricoles.

fermes du Pays basqueCyrille Pitois | Aqui

Le marché foncier rural des Pyrénées-atlantiques est restreint et tendu. Plus encore du côté basque du département.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/10/2022 PAR Solène MÉRIC

« Le marché foncier rural du département des Pyrénées-Atlantiques est restreint et tendu », décrit Eric Penacq, directeur de la Safer 64, lors de la récente conférence départementale du foncier. Un contexte dans lequel la structure foncière tient autant que faire se peut son rôle de régulateur. « Le sujet de la flambée des prix du foncier est un vrai sujet notamment au Pays basque, même s’il existe aussi en Béarn. Dès qu’il y a un peu d’espace qui se libère autour d’une maison, les prix grimpent » se désole le directeur départemental.

2 M€ vs 829 000€

Si sur certains dossiers, la SAFER connaît des limites dans sa capacité règlementaire à intervenir, la structure ne reste pas les bras ballants. En 2021, l’opérateur foncier a utilisé à 71 reprises son droit de préemption dans le département, « dont 29 fois au Pays basque et 11 fois en Béarn en préemption en révision de prix ». Autrement dit, des préemptions avec contre-offres lorsque la Safer estime que le prix envisagé pour la vente est supérieur à la valeur réelle du terrain. A prendre ou à laisser pour le vendeur.

Du côté basque, ces 29 dossiers correspondaient à une valeur totale demandée par les vendeurs, de 2 M€. Une enveloppe déconnectée des 829 000 € globalement proposés par la Safer aux cédants lors de ses préemptions en révision de prix. Le tout appuyé sur la valeur réelle du marché des terres. Résultat : « les 29 préemptions en révision de prix se sont toutes concrétisées par le retrait de la vente », indique Eric Pénacq qui précise « si on avait laissé faire les vendeurs, ces références de prix auraient perturbé de façon significative le marché ». La vente d’une terre qui augmente, fait bien sûr écho sur l’ensemble des terres voisines.

Des prix qui n’étaient pas encore ceux que l’on connaît aujourd’hui

Autre rôle premier de la Safer mis en avant à l’occasion de la Conférence départementale du foncier : le soutien à l’installation. Sur les 958 ha attribués par la Safer en 2021, 484 hectares l’ont été à 24 projets de jeunes installés sur le département. Aymar Bourgy, ne fait pas partie des jeunes du cru 2021, mais il a pu, il y a quelques années, bénéficier avec sa compagne Amandine, d’un arbitrage favorable de la Safer pour s’installer en hors cadre familial sur un terrain de 3,6 ha comprenant une grande maison.

Si l’achat de l’habitation a pu être financée « grâce à un emprunt appuyé sur quelques économies personnelles, et des prix qui n’étaient pas ceux que l’on connaît aujourd’hui » glisse le jeune homme, l’accès au foncier non bâti s’est fait via le dispositif de portage de la Safer. Autrement dit, l’acquisition différée du foncier, selon un principe de location-vente entre la Safer qui a acheté le terrain, et le jeune installé. « Cet engagement de 10 ans que nous avons avec la Safer est pour nous l’enjeu prioritaire », insiste Aymar. Le couple, installé à titre principal en maraîchage, avec traction animale, bénéficie également d’une Convention de mise à disposition d’une petite parcelle, « pour le foin des animaux, et pour pouvoir envisager de cultiver nos propres portes-graines ».

Diversité rime avec attractivité?

Aymar et Amandine démarrent aussi « un commencement d’arboriculture », et pratiquent la vente de plants. Enfin, à venir, l’aménagement d’un gîte dans une partie de leur grande maison. Au total, un projet agricole travaillé, et « attaché au concept de paysannerie » qui séduit, notamment au Pays basque.

Cet exemple de diversité au sein des projets agricoles, explique peut-être aussi en partie l’attractivité du département (et particulièrement du Pays basque) en matière d’installations agricoles. Les Pyrénées-Atlantiques sont, avec 8,5 installations pour 10 départs, sur le podium des départements qui installent le plus en France. Un chiffre encourageant mais qui signe, aussi, un renouvellement des générations malgré tout toujours, en déficit.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles