La reprise économique continue en Nouvelle-Aquitaine


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La reprise économique continue en Nouvelle-Aquitaine

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 24/07/2020 PAR Clément Bordenave

Selon les données de la Banque de France, les chefs d’entreprises interrogés ont estimé une perte de PIB de -17 % sur une semaine type d’activité fin mai par rapport au niveau d’avant crise, ils estiment aujourd’hui que pour une semaine type d’activité on se situe autour de -9 % du PIB. Si ces signaux de reprise économique peuvent sembler encourageants, le rapport mensuel se veut plus mesuré et les différents secteurs de l’industrie font état de situations très hétérogènes.
L’aéronautique enregistre le redressement le plus marqué selon le rapport, mais pour autant les perspectives de marchés à l’export diminuent ce qui inquiète les dirigeants d’entreprises du secteur. Le bâtiment ayant repris une activité importante, les secteurs de production de matériaux qui gravitent autour suivent naturellement cette tendance. Toujours dans le secteur industriel, le milieu de la chimie enregistre lui aussi une hausse prometteuse qui s’explique par l’augmentation de la demande de principes actifs pour l’industrie pharmaceutique. Ce secteur industriel, si cher au président de la Région, Alain Rousset, poursuit donc une reprise économique positive, mais force est de constater un ralentissement de cette reprise au mois de juin dans d’autres secteurs.

Le secteur industriel poursuit, globalement, sa reprise

« La production des industries alimentaires et de boissons néo-aquitaines continue de progresser, à un rythme cependant plus modéré » affiche le rapport de la Banque de France. Bien que les besoins de la grande distribution soient toujours très importants, la demande des restaurateurs reste bien en deçà de ce qu’elle était à la même période l’année précédente. Si la filière de transformation viande ressort impactée de cette reprise en demi-teinte, ce n’est pas le cas de la filière transformation et conservation de fruits et légumes qui maintient le rythme constaté au mois de mai dernier. L’étude de la Banque de France fait globalement état du manque de consistance du carnet de commandes des entreprises en rapport aux stocks importants.

Si la production alimentaire enregistre un coup d’arrêt dans son rebond économique en Nouvelle-Aquitaine, c’est aussi le cas pour la production industrielle d’équipements électriques, électroniques et informatiques. La filière profite de la bonne reprise du secteur du bâtiment et de l’automobile, mais subit cependant la baisse de commandes à l’export pour l’aéronautique. Le rebond constaté en mai se poursuit, mais avec nettement moins de vigueur. Pour autant, les chefs d’entreprises interrogés par la Banque de France envisagent un retour en force de la filière à court terme avec une prévision d’augmentation du recrutement faisant suite à une amélioration de la production. Les prix des matières premières nécessaires à l’activité sont pour autant toujours élevés par rapport aux années précédentes et les prix des produits finis ne suivent pas cette tendance, bien au contraire puisqu’ils poursuivent leur décrue.

Pour le reste de la production industrielle, l’augmentation positive du mois de mai se poursuit globalement pour le mois de juin, encouragée par un secteur du bâtiment en plein rebond. La métallurgie, malgré la chute des commandes du secteur aéronautique, maintient une production stable. Si les chiffres du mois de juin sont positifs et promettent des perspectives encourageantes à court terme, il serait selon la Banque de France, prématuré de miser sur un second semestre à l’image de ces mois de mai et de juin.

Les services marchands, de forts enjeux pour la période estivale

Si le secteur industriel de Nouvelle-Aquitaine dans sa globalité suit la ligne positive amorcée à la sortie du confinement, les services marchands font de même. Fortement impactés par le confinement, « l’activité a augmenté en juin, en partie en raison d’un effet de rattrapage lié à la levée du confinement le 11 mai », affirme le rapport de la Banque de France, « la situation demeure toutefois très contrastée. Les prix varient peu, tout comme les effectifs. Le niveau des trésoreries est globalement jugé tendu ». 

Ces constatations sont d’autant plus vraies pour le secteur de l’hôtellerie qui subit de plein fouet cette crise, « après trois mois de fermeture presque totale, de nombreux établissements ont rouvert au cours du mois de juin. Compte tenu de l’absence de clientèle étrangère et de l’annulation de tous les évènements, seule la clientèle locale pendant les week-ends et la clientèle professionnelle ont généré une activité. Les taux de remplissage demeurent en deçà de ce qui est habituellement observé en juin. Le recours au chômage partiel est toujours largement utilisé, mais des licenciements seront nécessaires si la situation ne s’améliore pas de façon notable à court terme. Les prix ont été abaissés et les trésoreries apparaissent tendues », juge la Banque de France dans son rapport mensuel. Si la situation semble très difficile pour le secteur, la période estivale sera très certainement l’occasion d’un rebond positif le temps d’une parenthèse de deux mois qui devrait ramener les trésoreries vers une situation plus favorable.

Pour les autres secteurs des services marchands, la conjoncture économique semble meilleure. Les agences d’intérimaires poursuivent la reprise initiée en mai notamment dans les secteurs du bâtiment, de l’agroalimentaire, de la logistique ou encore du transport routier. Les recrutements en hôtellerie et en restauration sont par ailleurs bien moindres.

Pour les activités informatiques et services d’information, l’usage massif du télétravail a permis de ne pas désorganiser l’activité. Malgré tout, ce secteur est lui aussi dépendant du marché qui fléchit sous la baisse des prix. Les perspectives estivales sont d’ailleurs assez limitées puisque selon la Banque de France un ralentissement est à craindre cet été.

Dans l’ensemble, l’interdépendance des secteurs qui gravitent autour de l’aéronautique et du bâtiment amènent à de nombreuses inquiétudes dès lors que les perspectives économiques se dégradent pour l’un ou l’autre. Pour le moment, le mois de juin est encourageant même si les chiffres montrent une baisse de l’effet du déconfinement. Le retour progressif à la normale sera long et incertain comme le souligne le rapport de la Banque de France, « le redressement devrait se poursuivre globalement, mais accompagné d’incertitudes fortes selon les secteurs ».


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