La population d’ortolans décline, les chasseurs voient des raisons d’espérer


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La population d'ortolans décline, les chasseurs voient des raisons d'espérer

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/12/2016 PAR Julie Ducourau

C’est par des photomètres géolocalisateurs fixés sur une cinquantaine d’oiseaux, des données génétiques et des résultats d’éléments chimiques que le Museum associé à des experts norvégiens et finlandais, a pu mener son programme de recherches sur le bruant ortolan pendant cinq ans. L’étude cofinancée par le MNHN, le Conseil départemental des Landes, la région Aquitaine, la Fédération des chasseurs des Landes, l’association des chasses traditionnelles à la matole et le ministère de l’Environnement, rapporte que 90% des ortolans passant en Europe, soit 4,3 millions de couples, empruntent en moyenne la voie de migration orientale entre Russie et Ethiopie, avec un déclin de populations de 10 à 20% entre 2000 et 2014. Sur les 10% restants, 81.000 couples du fameux petit oiseau (dont 75% venus de Pologne), empruntent la route atlantique via le sud-ouest de la France. La tendance est aussi au déclin, mais entre 20 à 30%, ce qui veut dire que les populations nicheuses diminuent en moyenne de 1.500 couples chaque année, a souligné Frédéric Jiguet du MNHN, expliquant que « ces taux de déclin ne justifient pas un risque d’extinction estimable » selon les règles de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Conserver nos coutumes« On a désormais la preuve scientifique du déclin, il faut donc une tolérance zéro », a réagi Georges Cingal, président de l’association environnementale Sepanso Landes alors que la chasse à l’ortolan est interdite en France depuis 1999 mais qu’une certaine tolérance pour moins de 30 cages et cinq appelants, a longtemps été observée dans le département.
Les chasseurs ne lisent évidemment pas le rapport de la même manière alors que 4 à 6.000 ortolans seraient capturés chaque année dans les Landes, selon des sources invérifiables. « Il faut réussir à conserver nos coutumes en fonction de l’étude. Nous ferons des propositions dans le respect de la préservation de l’espèce », a assuré Jean-Jacques Laguë, président de l’Association des chasses traditionnelles à la matole, fort de deux manifestations à l’automne ayant réuni, autour des traditions landaises, quelques milliers de personnes dont le grand chef Jean Coussau qui demande avec ses confrères Michel Guérard et Alain Dutournier, de pouvoir cuisiner une fois par an le petit oiseau cher à François Mitterrand dans leurs cuisines étoilées.
Saluant une « étude de très grande qualité » en attendant « un plan de gestion européen », le sénateur socialiste landais pro-chasse, Jean-Louis Carrère, a de son côté souhaité « un complément d’étude pour connaître le seuil (d’ortolans capturés) à ne pas dépasser pour ne pas mettre en danger l’espèce ». L’élu, témoin lors du procès de 11 chasseurs, âgés de 60 à 83 ans, condamnés à l’automne par le tribunal de Mont-de-Marsan, en a profité pour tâcler le nouveau préfet des Landes. Alors que Frédéric Périssat, accusé de refuser toute tolérance autour de la chasse à l’ortolan, soulignait que « nous sommes dans les Landes et comme sur tout le territoire national, la loi s’applique », M. Carrère a lancé à ses côtés : « tous ses prédécesseurs ont dit le contraire ! ».

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