« Les stations d’altitude occupent une place de premier plan dans l’économie des territoires de montagne des Pyrénées-Atlantiques » rappelle le Conseil général. Chaque année, les domaines skiables de Gourette et de La Pierre Saint-Martin génèrent un chiffre d’affaires direct situé entre 8 et 9 millions d’euros. Ce qui représente, avec les salaires, locations, les achats effectués dans les commerces locaux et toutes les dépenses annexes, près de 55 millions de retombées économiques sur le plan local.
Des familles et une clientèle espagnole
Le chantier engagé cette année par le Conseil général pour apporter un coup de jeune à La Pierre-Saint-Martin a tenu compte de cet enjeu. Un événement pour cette station familiale, qui draine également de nombreux skieurs espagnols attirés aussi bien par sa proximité avec la région de Pampelune, que par des prix de forfait plus attractifs côté français.
Les travaux se sont montés à 24,3 millions d’euros. Ils ont surtout concerné le secteur du Mailhné-Soum Couy. C’est-à-dire l’accès aux parties parmi les plus élevées du site (1928 mètres d’altitude pour la descente sur le boulevard des Myrtilles, et 2153 mètres pour déboucher sur la piste rouge des Lagopèdes, ou la bleue du très panoramique boulevard des Pyrénées).
Plusieurs principes ont été respectés: réduire le nombre de remontées mécaniques, utiliser l’espace ainsi libéré élargir les pistes et les adoucir par endroits (ce qui n’était pas du luxe pour un skieur moyen). Mais également étendre les réseaux de production de neige de culture.
Moins de pylônes, plus de confort
Ces grandes manœuvres ont permis de remplacer deux antiques téléskis et deux télésièges biplaces par un télésiège moderne à six places baptisé judicieusement le « Family », ainsi que par un autre à quatre places. Une centaine de pylônes et 10 kilomètres de cable étant supprimés au passage.
Ajoutez à cela des bâtiments de service à l’architecture harmonieuse, 49 enneigeurs supplémentaires, ou encore une retenue d’eau dont le volume a été plus que doublé. Un projet d’envergure ou l’on a cherché à privilégier les implantations d’ouvrages «les moins impactantes pour l’environnement et le paysage » assure le Département. Car le site, dominé au loin par le pic d’Anie, et réputé pour ses pins à crochets possède une flore et une faune variées.
La neige en bleu
Le résultat ? Une première glisse effectuée ces jours derniers a pu en donner un aperçu. Avec notamment une longue descente d’accès au télésiège du Family dont les raideurs ont été gommées en fin de parcours. On ne peut que s’en réjouir. Ou encore, après une dizaine de minutes d’attente, l’embarquement, sur tapis mobile, dans un télésiège haut de gamme.
Même si, petit bémol, le skieur prenant place à l’extrême gauche de l’appareil a tout intérêt à rester vigileant. Car, au départ comme à l’arrivée, la banquette effectue un rapide virage sur la gauche. Gare à ne pas laisser les skis se balader !
Une montée rapide, une descente paisible sur les Myrtilles. Premières impressions, premiers sourires, premiers moments de détente avec le sommet de l’Arlas sous les yeux, et le débouché final par la tranquille piste du Grand Tétras. Du bleu, certes. Ce qui n’empêche pas quelques autres pistes, plus difficiles, d’avoir connu elles aussi leur cure de jouvence.
Plus bas, sous l’immeuble principal de la station, la galerie marchande connait quelques démêlés avec la préfecture, qui la juge trop vétuste, et la fait surveiller de près. Mais sur les pistes, La Pierre, ce n’est que du bonheur.