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PUBLIÉ LE 11/12/2008 PAR Gilbert GarroutyAvant l’avènement des biotechnologies, ce sont la chimie et la synthèse qui régnaient dans le domaine du médicament, le plus bel exemple étant l’aspirine. Celle-ci n’est sans doute pas prête d’être détrônée, mais il en va bien autrement pour des médicaments conventionnels, lorsque l’efficacité de substances-généralement d’origine protéinique- issues du vivant ont révélé un intérêt médical.
Un marché colossal
Ces nouveaux médicaments, les « biomédicaments » proviennent donc du vivant et sont obtenu dans le cadre de ce que les scientifiques nomment le « génie génétique ».On peut citer en exemple l’insuline « recombinante » (produite à partir d’une bactérie et d’une cellule humaine) utilisée dans le traitement du diabète, ou encore l’érythropoïétine(obtenue pardes cellules souches de la moelle osseuse) employée dans le traitement des anémies, de l’insuffisance rénale et des cancers. Ces médicaments « biotechs »font apparaître une problématique nouvelle pour les laboratoires, ainsi que pour les pharmaciens, en particulier quant à leur production, leur conditionnement, leur conservation, et même leur utilisation. L’administration de ces médicaments ne s’effectue pas en effet par voie orale, mais par diverses formes d’injection. Leur durée de vie est réduite, et une interaction entre eux et leur contenant n’est pas impossible comme l’a notamment expliqué au cours du forum Joël Richard (Ipsen Pharma).
150 maladies concernées
C’est cette « galénique » (fabrication) des médicaments biotechs qui était le thème de ce troisième forum national. Une rencontre d’actualité puisque, ainsi que l’a indiqué Luc Grislain (Institut de Pharmacie Industrielle de Bordeaux) on recense quelque 150 maladies dont le traitement est susceptible de bénéficier de ces nouveaux médicaments.Le marché français pour ce secteur s’avère particulièrement dynamique:il est estimé à plus de deux milliards d’euros -soit 10% du marché total du médicament- et croît de 30% par an. Au plan mondial, le marché annuel serait de100 milliards de dollars. Une fois de plus ce sont les laboratoires américains qui produisent le gros des ces spécialités « biotechs ». La France compte 218 entreprises dans ce domaine, mais les Britanniques en possèdent 274. A l’heure des difficultés économiques, une impulsion serait sans doute bienvenue.
Gilbert Garrouty
