Depuis le 23 février et la première soirée de soutien à la Machine à Musique, la mobilisation en faveur du maintien des locales de FIP a pris beaucoup d’ampleur. Laurent du comité d’action bordelais nous fait état de cette montée en puissance « Nous avons désormais le soutien de toutes les structures culturelles locales, du plus petit théâtre au TNBA et à l’Opéra. » Cette semaine, elles ont toutes signées une lettre de protestation qui va être envoyée au Ministère de la Culture, à Radio France et au CSA. Muriel Chedotal, une des voix de FIP Bordeaux témoigne aussi de cette évolution positive dans la lutte « Tous les salariés des locales de FIP sont mobilisés, tous les syndicats de Radio France nous soutiennent et désormais de nombreux politiques sont à nos côtés». Les élus socialistes locaux (avec en tête Michèle Delaunay, Vincent Feltesse et Sandrine Doucet) ont décidé de faire passer des motions de soutien à Fip à chaque échelon des collectivités locales: Mairie de Bordeaux, Département, Métropole et Région. Lors du dernier conseil municipal, outre la motion, Alain Juppé a fait part quant à lui de son «inquiétude» et a assuré la radio locale de son soutien. La Mairie de Bordeaux est même prête à mettre en place si besoin est, une convention pour garantir l’avenir financier de Fip Bordeaux.
Malgré ces prises de position, pas d’évolution significative dans le discours de la direction de Radio France qui a toutefois repoussé à l’automne les changements prévus pour sa »radio musicale éclectique ». Le plus « absurde » pour l’animatrice de Fip, c’est que le coût de Fip est mineur pour le groupe radiophonique. «Nous sommes le plus petit budget de Radio France. Sur les trois locales, il y a en moyenne 3,7 salariés par station. Et en plus nous avons de bonnes audiences qui progressent!» La programmation de Fip qui se veut «prescriptrice» laisse une très grande place à la musique émergente, indépendante attire de nombreux jeunes auditeurs ce qui fait d’elle la deuxième radio la plus « jeune» en terme d’âge moyen des auditeurs. Pour Muriel Chedotal comme pour Laurent, c’est le rôle de «lien» qu’a créé la radio entre les auditeurs et les acteurs culturels locaux qui serait grandement endommagée par la restructuration voulue par Radio France. Muriel, Laurent et les autres ont compris qu’il ne fallait pas faiblir et être endurant. Une fois les séquences présidentielle et législative passées qui va les rendre «moins audibles», il faudra qu’ils redoublent d’énergie pour poursuivre le combat.