La Gironde expérimente un accès élargi à la PCH


Le Gironde lance une étude pour offrir un meilleur accès à la prestation de compensation du handicap (PCH) aux personnes atteintes de troubles cognitifs ou neuro-développementaux.

Evelyne Delay, directrice de la MDPH de la GirondeCD 33

Evelyne Delay, directrice de la MDPH de la Gironde

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/10/2021 PAR Claude-Hélène Yvard

La Gironde, fait partie des trois départements, avec Les Vosges et les Ardennes, où est actuellement lancée une étude action, pour permettre un meilleur accès à la prestation de compensation du handicap (PCH) aux personnes atteintes de troubles psychiques, cognitifs, ou présentant un trouble de neurodéveloppement. En Gironde, une centaine de dossiers de la MDPH va être étudiée en fonction de nouveaux critères. A l’issue d’une période expérimentale de quatre à cinq mois, d’ici fin févier, les critères d’accès à la PCH devraient être ainsi modifiés et généralisés sur le territoire national.

La Maison départementale des personnes handicapées de la Gironde a quatre mois pour avancer sur un sujet majeur : l’accès élargi à la prestation de compensation du handicap pour les personnes en situation de handicap psychique, cognitif ou présentant un trouble de neuro-développement. Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, l’a annoncé lors de sa venue en Gironde, le 4 octobre dernier. Les Vosges et les Ardennes serviront de départements tests avec la Gironde, jusqu’à la fin février 2022. L’objectif est de faire en sorte que ces personnes puissent bénéficier d’une aide humaine pour réaliser certaines tâches de la vie courante : faire leurs courses, prendre les transports aux communs, effectuer certaines démarches administratives.
Cette réforme est réclamée de longue date par les associations représentant les personnes concernées par ces troubles et leurs familles. « Le constat qui est fait, rappelle Evelyne Delay, directrice de la MDPH de la Gironde, est que la PCH ne répond pas aux besoins et notamment sur tout ce qui touche aux handicaps cognitifs, psychiques et neurodéveloppementaux. Actuellement, pour être éligible à la PCH, il faut avoir une difficulté absolue ou deux difficultés graves dans les actes essentiels, par exemple que la personne soit dans l’incapacité de se laver, de s’habiller seul, de manger, de se déplacer ». Par conséquent, le ministère a missionné le docteur Denis Leguay, dès le printemps 2020, sur le sujet. Il a travaillé avec les associations Unafam, Unapei Autisme France, et remis un rapport à Sophie Cluzel en juillet dernier. Ce collectif avait fait des propositions concrètes au préalable dans un rapport et ce dès le mois de mai. Il revendiquait alors une modification réglementaire directe. 

100 dossiers en Gironde

« De notre part, nous avions la volonté d’être dans cette expérimentation. Nous allons travailler avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie qui nous a sollicités », ajoute Évelyne Delay. Cette étude-action, en cours de lancement consiste sur un certain nombre de dossiers, à faire une évaluation selon les textes actuels et à faire une évaluation avec les propositions figurant dans le rapport Leguay, comme par exemple prendre soin de sa santé, gérer son stress, faire face à l’imprévu. Le rapport propose aussi une notion d’assistance, « c’est à dire apprendre à faire », précise Evelyne Delay. En Gironde, une centaine de dossiers sont concernés. 

En Gironde, la MDPH va travailler en partenariat avec l’association ARI. « Le but est de répondre à la problématique d’ouverture des droits pour ces personnes, de vérifier la pertinence des préconisations figurant dans le rapport, de déterminer le volume horaire d’aide humaine. Une étude d’impact économique s’avère indispensable, il faut que l’on connaisse le coût supplémentaire que cela va engendrer », précise Dominique Espagnet, le directeur de l’association, qui accompagne des personnes en situation de handicap psychique et porteuses de troubles du spectre autistique. « Dans cette étude, notre rôle est de travailler en proximité avec la MDPH et d’apporter une connaissance de terrain. »

Dominique Espagnet, directeur de l'Association ARID.R

Dominique Espagnet, directeur de l’Association ARI

Dans les trois départements concernés dont la Gironde, les conclusions sont attendues pour fin février 2022 avant une généralisation espérée de ces nouveaux critères à l’ensemble du territoire national. Par communiqué, les associations ont réagi à l’annonce de Mme Cluzel, « en souhaitant des engagements concrets de la part de l’État, pour garantir, par des moyens budgétaires, la mise en oeuvre de ce changement de réglementation et ce dès le début 2022. »

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