Mont-de-Marsan: La démocratie participative à l’épreuve des faits


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Mont-de-Marsan: La démocratie participative à l'épreuve des faits

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/12/2014 PAR Julie Ducourau

En ouverture du Forum, Geneviève Darrieussecq l’a d’emblée souligné : « nous ne sommes pas des élus mandarins qui assènent des vérités », « une partie de la population a envie de participer», « ça fait partie de l’action publique du XXIe siècle ». La maire de Mont-de-Marsan qui a lancé, dès son élection en 2008, 9 conseils de quartiers dans sa ville et dont on murmure qu’elle pourrait se présenter aux départementales ou aux régionales, dit vouloir impulser une « démocratie locale simple, souple, adaptable ».
Car la demande est forte de la part de citoyens qui ne veulent plus « seulement mettre un bulletin dans l’urne et se taire pendant 6 ans », a renchéri son adjointe Marie-Christine Bourdieu.
Pas des maires de quartiersForumDémocratieLocaleMont-de-Marsan a ainsi récemment proposé une grande concertation pour la rénovation du quartier Saint-Médard. L’association Passeurs, un collectif d’architectes-paysagistes de Bordeaux, a travaillé près d’un an et demi avec les habitants, les commerçants, les élus, les techniciens, pour sortir un projet partagé de réaménagement urbain cet automne. « On met en place des démarches où les habitants ont leur place » car « chaque usager est expert de l’usage de son territoire », explique Antoine Luginbülh, paysagiste. Zone commerciale, circulation à 30km/h, parkings, boulodrome, jeux d’enfants, végétation, et piste cyclable… Reste à lancer l’étude financière avant peut-être un début des travaux fin 2015…

Des projets d’envergure comme celui-ci ne sont toutefois pas le quotidien de la participation citoyenne qui doit trouver un point d’équilibre entre trop d’ambition et pas assez. Car de l’avis de plusieurs participants, comme Patrick Destizon, adjoint à la mairie de Biarritz, « il faut parfois recadrer des présidents de conseils de quartier qui auraient tendance à se prendre pour le maire du quartier », « ce ne sont pas des conseils municipaux bis » même si c’est « une courroie de transmission très importante pour les projets de la ville et les remontées d’informations ». Ils ont d’ailleurs obtenu dans la station balnéaire basque un droit de propositions pour des votes en Conseil municipal.

Des jeunes absentsGlobalement, les informations qui remontent de ces conseils concernent essentiellement les problèmes de voirie, de voisinage. Mais les élus essaient de faire prendre un peu de hauteur. Comme à Anglet où la nouvelle municipalité « a l’ambition d’amener à plus de réflexion sur la stratégie des quartiers et les évolutions à long terme » dans les « 7 nouveaux ilôts » référents où un vieux bus repeint aux couleurs des quartiers va servir de permanences début 2015.
Des sommes d’argent sont parfois allouées à des conseils de quartier mais, comme l’a signalé la mairie de Blanquefort qui distribuait 15.000€ par an et par quartier, ils avaient au bout d’un moment « beaucoup de mal à trouver des projets en rapport avec ces enveloppes ».
Mais pour Frédérique Fabre, déléguée à Talence, « l’apprentissage de la démocratie passe par l’apprentissage de l’achat public », c’est formateur pour les habitants qui se rendent compte que « tout est plus compliqué que pour les particuliers ».
Autre constat partagé : les jeunes, plutôt rétifs aux formes classiques d’engagement, sont les grands absents de ces conseils, où les retraités ont souvent la part belle. Une réflexion sur l’utilisation des réseaux sociaux pour tenter de les attirer s’est d’ailleurs engagée.
Dans cet esprit, du côté de Billère, près de Pau, partant du principe qu’il y a un rejet global de tout ce qui est institutionnel, on a décidé de repartir de zéro, selon Céline Garlenq, responsable du service démocratie locale : « on va demander aux gens comment ils ont envie de participer, qu’ils proposent d’autres formes que les conseils de quartiers ». « Ca va prendre plus de temps que si on imposait une charte mais en terme de résultat on espère construire quelque chose de plus approprié ».
Une façon de lutter contre une société de plus en plus individualiste où les liens se déshumanisent chaque jour un peu plus.

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