Des Tendances « hétéroclites »
D’où notamment une programmation très « hétéroclite » de Tendances 2009. Le public devrait être d’ailleurs plutôt gâté, avec « que des temps forts » selon Mme Bay. « Vous aurez droit à tout » souligne-t-elle, avec Sylvain Groud et « le pari de la création », Faizal Zeghoudi et son « interrogation sur la censure dans l’art », « les pionniers de l’incorporation de l’image dans un spectacle vivant » avec Magali et Didier Mulleras ou encore Jérôme Bel, « figure de proue de la non-danse », qui remet en cause la place du public face à la danse.
Une création « insolite »
Chaque année, Tendances attire particulièrement l’attention sur une création un peu plus « insolite » que les autres. Une œuvre chorégraphique sortant du cadre des lieux traditionnels de spectacle et du rapport même entre artiste et public. Tel est le cas des visites assez singulières au Musée d’Aquitaine proposées par Laurent Pichaud. Un groupe de visiteurs du musée – en réalité le public – poursuit le trajet traditionnel d’une visite en compagnie d’un guide – l’artiste en personne. La visite est interrompue à six reprises par des « séquences chorégraphiques » au beau milieu des différentes œuvres et reproductions allant de la préhistoire au Moyen – Age.
Quand le lieu devient indissociable de la perception de la création
Le choix du lieu n’est, bien entendu, pas un hasard et représente même un élément indispensable à la perception de l’ensemble de la création. « La danse n’est ici qu’un moyen de sensibilisation au monde extérieur » explique l’artiste. « L’essentiel est de faire voir par la danse d’autres lieux, une architecture, la rue, sa dynamique et dans ce cadre précis, les œuvres du musée ». Mais comment mettre en rapport la danse contemporaine avec un contexte relevant de la préhistoire ou du Moyen – Age ? Laurent Pichaud sa ici recours à plusieurs objets beaucoup plus contemporains. « Un ruban, une couverture, un panneau de signalisation, tous ces objets, complètement hors contexte, sont en même temps comme un fil conducteur qui guide la réflexion en faisant aussi le lien avec le monde extérieur » décrit l’artiste. « Des objets importants dans la mesure où, dans un lieu aussi chargé, le public peut se retrouver très vite confus quant à la multitude de facteurs qui peuvent disperser l’attention. »
« Àtitré »
Le public aura encore l’occasion de retrouver Laurent Pichaud, dans un cadre beaucoup plus classique cette fois – celui de la TnT. « Àtitré », tel est l’intitulé de son nouveau spectacle – un « portrait d’une relation de travail ». « L’idée est venue d’une interrogation comment montrer avec la danse le portrait d’une interprète lors d’un travail en train de se faire » explique l’artiste. Pour cela, comme il nous a déjà habitué, Laurent Pichaud se joue de l’espace scénique en créant trois entités. « D’un côté on a celle des gens qui regardent le spectacle, ensuite une scène qui ressemble à un chantier mais qui, troisièmement, s’avère une salle d’exposition ». A découvrir.
Une Notre Trace
Visite du Musée d’Aquitaine
par le chorégraphe Laurent Pichaud
Musée d’Aquitaine
cours Pasteur
ven 6 mars à 18h et 20h30,
sam 7 mars et dim 8 mars à 14h30 et 16h30
entrée libre sur réservation 05 56 85 82 81
Renseignements et programmation :
05 56 17 36 36
www.iddac.net
http:/festival-tendances.net