La Compagnie Créative – Une grande dame prénommée Claude


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La Compagnie Créative - Une grande dame prénommée Claude

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/03/2008 PAR Joël AUBERT

Voici une grande dame, non pas seulement par la taille mais par le talent, le goût des beaux ouvrages, du dessinaccompli, du graphisme recherché, des mots choisis, si délicats à trouver lorsqu’on s’adresse aux enfants. Claude Dagail doit certainement à ses études de Lettres d’une part, à l’observation de ses grand père et père qui dessinaient d’autre part, ce qu’elle appelle « cette oscillation constante entre le texte et l’image ». Née à Bordeaux, elle a tenu à faire son métier dans une terre d’écriture, ce qui ne l’empêche en rien de partir à la recherche de talents à travers « la planète ». Singulière tension que confirme la découverte d’un catalogue qui part de la toute petite enfance et de la collection des « Traces », destinée à accompagner les premiers mois, jusqu’à la construction du langage. Et se déplie jusqu’au bel album en manière de conte comme ce « Buveur de Pluie » à succès nécessitant une réimpression. Petit rappel synoptique: « Dans le ciel d’Afrique, deux familles s’affrontent: celle de Pluie et d’Eclair. Sur la terre, les hommes veulent que le calme revienne mais rien n’apaise la colère des dieux. Le malheur redouble: incendies, inondations,sécheresse…Espérant trouver une solution, les hommes demandent, en dernier ressort, à Arc-en-ciel, le buveur de pluie, de les aider, ce qu’il va faire. » Un conte dans la meilleure veine d’un genre si cher au continent africain.

La découverte des talents

Comme les pins de Ramallah Comment fait-elle, se demande-t-on, depuis son minuscule atelier-bureau de la rue Albert Thomas pour dénicher des auteurs aussi talentueux que ce Shaun Tan, prix du meilleur album de la Bande Dessinée d’Angoulême 2008? Réponse: internet? Claude Dagail fait surtout partie d’un jury d’illustration à Venise, est présente au salon de Montreux, aux Foires de Bologne ou Francfort.. Bref, elle est là où le talent affleure et donc aussi à Paris, à la rencontre d’auteurs libanais par exemple. De Shaun Tan, un Australien-Asiatique, qui a crée  » l’Arbre Rouge », prix Octogones en 2003, elle dit non sans fierté: « personne ne le connaissait en Europe, son univers graphique est fabuleux ». Claude Dagail joue les traductrices et, aujourd’hui, s’enchante du succès de cet auteur primé à Angoulême pour « Là où vont nos pères », un extraordinaire roman, purement graphique. D’autres auteurs, d’autres titres font partie de cette jolie famille d’illustrateurs-créateurs ainsi révélés: Armin Greder auteur de  » l’île  » où l’histoire d’un naufragé qui va rencontrer la xénophobie, la nudité de l’étranger. On aime, chez l’éditrice au sourire grave, ce besoin de dire , de prendre à témoin, de produire et diffuser des livres qui éveillent, font grandir, ces « Pins de Ramallah » en particulier, signé Antonio Ferrara. L’histoire de deux garçons de douze ans, un palestinien et un israélien dont les regards se croisent et disent le doute: et s’il fallait quand même continuer à croire en la paix?

Une Internationale de la petite édition

« Je défends des valeurs humaines, confie Claude; j’essaie de faire en sorte que mes livres rencontrent à la fois un lecteur, un spectateur d’art mais également un citoyen conscient et heureux de l’être »; ça me fait plaisir, consent-elle à dire, de voir que l’on reconnaît mon travail  » notre Internationale de la petite édition ». Sans frontières. Une IESF en quelque sorte. Ce fil d’humanité, la grande dame de la rue Albert Thomas le tire, encore, en partant à la rencontre des gamins de la cité des Aubiers à qui elle propose des « ateliers de cuisine textuel »,le jeu des mots,de l’imaginaire, pour les aider àmieux vivre et à enrichir leur vocabulaire. On ne se lasserait pas de l’entendre répondre, d’humeur égale, à ce besoin de curiosité qui vous tenaille et de vouloir savoir comment elle « en vit »… Simplement, depuis l’an 2001, en publiant de petites séries -3.000 exemplaires c’est beau surtout quand on réimprime- maiscela se fait dans une si grande proximité avec les libraires qu’elle n’a  » jamais de retour. » Je tiens beaucoup à ma liberté dit-elle! » Qui en douterait un instant? La belle histoire va continuer sous le soleil de l’exigeance et de l’art.

Joël Aubert

 

Présence au salon – le 17 marsS 60 ter

Nouveautés sur le stand
Tram,voyage en zigzag, texte et illustration de Chloé Francisco Trenti
Paroles de lait, texte de Silbvia Roncaglia, illustrations de Cristiana Ceretti.

Un coup de coeur
L’Arbre Rouge, Texte et Illustrations de Shaun Tan traduit de l’anglais par Florence et Claude Dagail

www.la-compagnie-creative.com

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