L’Université de Bordeaux ouvre un nouveau « Hub »


Université de Bordeaux

L'Université de Bordeaux ouvre un nouveau "Hub"

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 29/05/2017 PAR Romain Béteille

C’est une visite hautement symbolique car elle est la première. Ce lundi matin, c’est par l’Université de Bordeaux qu’est passée Frédérique Vidal, fraîchement désignée ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation au sein du gouvernement Macron. Cela n’avait évidemment rien d’un hasard, Bordeaux faisant partie des trois lauréats (aux côtés de Marseille et de Strasbourg) de l’appel à projet « Initiatives d’Excellence » dans le cadre d’un plus global premier Programme d’Investissement d’Avenir au niveau national. Plus concrètement, cela veut dire une dotation de 700 millions d’euros et 23,9 millions d’euros d’intérêts annuels pour l’Université de Bordeaux. En visite sur une partie du campus, la ministre a eu la primeur d’un tout nouveau dispositif global pour mettre en relation de manière plus efficace l’entrepreneuriat et le monde de la recherche. Baptisé « The Hub », il sera lancé dans sa première phase le 28 juin prochain lors de la première édition de la Week 26 lors de la semaine internationale d’innovation. 

Faciliter le rapprochement

Mais qu’est-ce donc que ce nouveau « hub » bordelais ? C’est un dispositif interne, sous la forme d’une plateforme internet, réservé à regrouper et coordonner les différents acteurs de l’innovation dans l’enseignement supérieur autour d’une marque commune. Ouvrir plus largement aux réseaux internationaux pour faciliter les échanges, c’est aussi l’un des objectifs de cette plateforme web, explique Hélène Jacquet, directrice adjointe des services au sein de l’Université de Bordeaux, jugeant la capacité du campus dans ce domaine « très grande mais pas suffisamment exploitée ». Comme elle l’a expliqué ce lundi matin, « il s’agira d’une vitrine sur internet, un site dit de « place de marché » sur lequel sera accessible tout un ensemble de ressources ». En gros : ouvrir grand les portes de l’Université aux entreprises et au monde professionnel, liant ainsi plus efficacement économie et recherche. Un exemple ? « À l’heure actuelle, on travaille avec une jeune société qui travaille dans le domaine de la cigarette électronique, partie sans aucune activité de recherche et développement. Elle veut asseoir son développement de long terme sur des projets d’innovation en touchant un domaine très pluridisciplinaire. Ce hub va proposer un savoir-faire pour agréger les différentes compétences inclues au sein de l’Université qui seront en capacité de leur répondre. Ca va leur éviter d’aller frapper à la porte de tous les laboratoires un par un ou de se tromper d’interlocuteur, donc de gagner beaucoup de temps par rapport au projet qu’ils veulent lancer ».

Un processus de mise en place à long terme 

D’un budget établi à (tout de même) 400 000 euros, ce nouveau dispositif est amené à évoluer au fil du temps. « On va progressivement monter en intelligence », affirme Hélène Jacquet. « Dans un premier temps, il s’agira d’une vitrine de présentation. Ces dernières années, par exemple, on a répertorié vingt-deux façons différentes de collaborer entre les entreprises et l’Université, on voudrait les mettre en évidence. À termes, on veut développer une vraie place de marché électronique avec des web-analytics, des accès directs à des équipements de recherche pendant leur temps dormant. Ca servira à la fois à renforcer le rôle de l’Université de Bordeaux, à savoir rendre plus accessible ses ressources pour contribuer au développement économique, et de façon plus subtile de se confronter plus régulièrement avec les besoins industriels, la demande, pour nourrir la réflexion sur la recherche et la formation ». Cette dernière n’exclut pas non plus que The Hub ne devienne une « source de revenus potentielle », même si de son propre aveu « ce n’est pas son premier objectif. Même dans les universités américaines les plus performantes, les revenus directs générés de ce type d’activité dépasse rarement sept à huit pour cent de la structure de ressource annuelle d’une université. Au sein de l’Université de Bordeaux, c’est plus de l’ordre de 4% environ. Ce Hub prévoit même, à moyen terme, la labellisation d’entreprises par sa propre gouvernance, pilotée par le CNRS et l’Inserm, permettant ainsi une « ouverture de marché » à ces dernières. Par ailleurs, on apprend que sept millions d’euros seront investis dans cette nouvelle méthode dans les prochaines années, sans plus de détails. 

Perspective nationale

Évidemment, Frédérique Vidal a accueilli cette initiative à bras ouverts, mais n’a pas non plus oublié de rappeller des objectifs plus nationaux mais convergeant avec cette ouverture au monde économique. « Redonner aux acteurs académiques toutes leurs ressources », voilà l’un des objectifs identifiés. Cela passera par l’une des propositions d’Emmanuel Macron d’ouvrir le plus largement possible les portes des bibliothèques universitaires, la capacité à permettre le retour à l’Université après avoir connu le monde de l’emploi ou encore le déploiement d’un plan de formation professionnelle plus court « sur des méthodes qui ont déjà fait leurs preuves ». Enfin, la ministre a fait une sortie remarquée concernant le tirage au sort préalable à l’inscription à l’Université. « Ce système n’est ni efficace, ni juste. Je ne serai pas celle qui le pérennisera comme moyen d’entrée. De futures réunions avec les présidents d’université ont ainsi été annoncées, avec pour objectif de « mettre en place les conditions, d’ici la rentrée 2018, permettant de ne plus utiliser ce système ». Le tirage au sort aurait ainsi empêché 3500 étudiants d’obtenir des places à la rentrée 2016, elle est utilisée notamment dans des filières au sein desquelles il y a un trop grand nombre de candidats. L’Université de Bordeaux est plus que directement concernée : à la rentrée dernière, elle avait été épinglée par le tribunal administratif, avec celle de Pau, pour avoir eu recours au « hasard » dans la sélection de leurs candidats. Ce sera certainement l’une des premières mesures défendues par son ministère. De son côté, l’Université de Bordeaux compte bien capitaliser sur son hub pour servir d’exemple et rester, avec ses quelques 4000 enseignants et chercheurs, la septième université française au classement  « Best universities in Europe 2016 ». 

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