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PUBLIÉ LE 07/12/2006 PAR Joël AUBERTC’est par exemple le 25 août 2005 que le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie a présenté en conseil des ministres, le projet d’Agence de l’innovation industrielle. Plus d’un an après, à notre connaissance, seuls trois programmes ont vu le jour avec des partenariats orientés vers les grands groupes industriels et sur des modèles économiques de retombée à moyen ou long terme : ISEULT, l’imagerie médicale du futur – ADNA, Avancées Diagnostiques pour des nouvelles Approches thérapeutiques – NanoSmart, des substrats innovants pour l’opto et la micro-électronique.
Dans ces projets quelle place est faite au tissu des PME PMI dont tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il est le premier créateur d’emplois ?
A l’image de l’agence de l’innovation de nouvelles structures naissent régulièrement, avec des missions qui parfois s’entrecroisent : des centres de transfert de technologie, des PRES, Pôles de Recherche d’Enseignement Supérieur, sans parler des agences de développement ou des différents services déconcentrés de l’Etat. Une des dernières formules en date issue de la loi d’orientation et de programmation de la recherche du 18 avril dernier, la création de structures coopératives baptisées Réseaux Thématiques de Recherche Avancée (RTRA).
L’Aquitaine aussi veut bien faireavec son agence INNOVALIS ou son Bureau Europe, source d’information et d’accompagnement dans les programmes européens de recherche et d’innovation ou encore son Réseau de Développement Technologique(RTRA). Autant d’attracteurs forts et un dispositif plutôt encourageant pour l’économie régionale mais sans doute avec des marges de progression quand on apprend avec surprise que 13 RTRA ont été sélectionnés en France et rien pour l’Aquitaine, notre dossier « Matériaux en Aquitaine » est passé à coté de la labellisation dans l’indifférence générale !
Pourtant en Aquitaine les initiatives ne manquent pas, citons le centre de ressources technologiques RESCOLL créé en 2001 à Pessac sur le modèle de nos voisins espagnols.
RESCOLL compte aujourd’hui une vingtaine d’ingénieurs et on lui souhaite autant de réussite que son modèle espagnol qui possède déjà sa propre université et six centres de technologies : Mondragón Corporación Cooperativa est un groupe de 264 entreprises -qui représentaient 78 455 emplois fin 2005-. Environ la moitié d’entre elles sont des coopératives spécialisées dans des secteurs très diversifiés : la construction, les machines-outils, l’électro-ménager, la distribution, etc. Ce « monstre en transfert de technologies » constitue le premier groupe industriel basque et le septième d’Espagne (http://www.mcc.es/).
Autre réussite outre Pyrénées, fondée sur une organisation de type coopérative, le consortium Tecnalia qui compte 7 centres de recherches au Pays Basque – pas moins de 1 200 chercheurs privés – et qui (par opportunité ou pour combler un vide ?) vient d’implanter à Anglet (Pyrénées Atlantiques) Eurotekno une structure récente et pourtant déjà au service de plus de 50 entreprises régionales. (http://www.eurotekno.net/, http://www.tecnalia.info/)
Outre Atlantique également nos cousins du Québec n’ont pas manqué de prendre le large. Citons l’INO, l’Institut National d’Optique, rattaché à l’Universitéde Laval qui ne compte pas moins de 200 docteurs ingénieurs et chercheurs. Là encore nous souhaitons le même succès à notre équivalent régional issu du pôle de compétitivité Route des Lasers, le centre de transfert de technologie ALPHANOV qui ouvrira ses portes dans les prochaines semaines et se fixe, à horizonde cinq ans, l’objectif de composer une plate-forme de 30 à 40 personnes.
A l’initiative du conseil régional, la première semaine de l’innovation sera inaugurée à Bordeaux au début de l’été prochain, « le Davos de l’innovation » à en croire son inspirateur, gageons que ce ne sera pas un événement de plus pour se rassurer entre institutionnels !
Nicolas Vidil
