L’autoroute ferroviaire atlantique a été enterrée au port de Ciboure par Alain Vidalies


F. D

L'autoroute ferroviaire atlantique a été enterrée au port de Ciboure par Alain Vidalies

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 01/05/2015 PAR Felix Dufour

Il avait annoncé que le gouvernement prendrait sa décision concernant le projet d’autoroute ferroviaire mercredi. Dès jeudi matin, avant de se rendre au port basque français de Ciboure pour y parler pêche, Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports faisait une déclaration sur Radio France Gascogne pour annoncer l’abandon de cet onéreux projet lancé en 2013. Rappelons, qu’il devait permettre, sur le réseau ferré actuel de transporter 85 000 camions entre Calais et Tarnos  aux portes de Bayonne. Et suscitait de la part de la population une certaine réprobation. Autant dire que le secrétaire d’Etat était fort attendu sur la Côte basque. Aussi, bousculant l’emploi du temps, il tenait une conférence de presse improvisée sur le sujet après avoir visité la criée du port basque en compagnie d’une importante délégation d’élus et d’autorités préfectorales consulaires et portuaires.

« Cette décision a été prise mercredi tard dans la soirée. L’idée est bonne mais le projet a été mal préparé », a-t-il déclaré d’emblée. Notamment ce terminal en zone urbaine (Tarnos) qui causerait une forte gêne pour la population avec des passages à  niveaux qui seraient actionnés 167 fois par jour avec 7 à 8 minutes d’arrêts pour les automobilistes. Des perturbations pour la population constituant un fragilité juridique dont l’impact n’a pas été suffisament étudié lors de l’enquête publique.

« En outre, ajoutait le secrétaire d’Etat, un élément vient s’ajouter au passif du projet: l’avis négatif du Conseil général d’investissement qui constatait que ce projet supposait un investissement de 575 millions pour l’Etat et Réseau Ferré de France pour un résultat de rentabilité absolument pas garanti… Et de conclure: « Il y avait trop de risques. Cette autoroute ferroviaire atlantique était à l’état d’avant-contrat c’est à dire exonérée d’indemnité si le tribunal administratif l’avait annulé. 175 millions d’euros qui auraient été à la charge de l’Etat. »
Alain Vidalies, en revanche, portait son regard vers un projet identique qui se dessine à Vitoria en Pays basque espagnol. « Cette concurrence serait aussi facteur de risque. Nous allons rencontrer mon homologue Ana Pastor, pour débattre de ce projet et de son calendrier… », a conclu le ministre sur le sujet avant de se rendre au lycée maritime.

Un abandon qui dans l’après-midi recevait le blanc-seing du président du Conseil général des Landes, Henri Emmanuelli par l’intermediaire d’un communiqué de presse:

Le Département, depuis que la localisation envisagée s’était portée sur Tarnos plutôt que sur la plateforme déjà existante à Mouguerre, avait proposé en substitution, un site mieux adapté, situé à Laluque. En effet, le choix du site de Tarnos posait de réelles difficultés et impactait les populations riveraines concernées : le trafic supplémentaire de 400 camions par jour sur un itinéraire de trois kilomètres dans la zone urbaine; la longueur des trains de 1 km empruntant trois passages à niveau posant de très sérieux problèmes de circulation. C’est ce que j’ai indiqué à Monsieur Bellier, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts missionné par Alain Vidalies, lorsque je l’ai rencontré le 16 avril dernier. Je me félicite donc de cette décision qui est conforme à l’intérêt général. »

Partagé par André Garreta, le président de la CCI Bayonne-Côte basque: « Je suis très satisfait de la décision qui vient d’être prise. D’abord cette autoroute n’allait pas être rentabilisée. Ellen’aurait retiré que 40 000 camions de la route, soit 4 jours de trafic surl’autoroute. Une importante faille qui n’aurait pas été à la mesure de l’investissement. Et le projet aurait pu être retoqué par le Tribunal administratif. J’ai remis au secrétaire d’Etat, un projet d’Opération ferroviaire de proximité sur le sujet. »

Pêche: une indispensable politique communeCriée VidalisMais le secrétaire d’Etat venait a priori parler de la pêche. Aussi a-t- rappelé sur le sujet les accords communautaires et les zones de pêche et les quotas. Rappelant pour ce qui concerne les voisins espagnols « L’accord histoique de Bilbao pour la pêche à l’anchois qui s’est fait dans la douleur et doit être actualisé cette année. (notre photo: le secrétaire d’Etat avec Mathieu Bergé, conseiller régional, Sylviane Alaux, député; André Garreta, président de la CCI Bayonne-Pays basque et le préfet Durand). Évidemment il y a des intérêts locaux, parfois contradictoires, souvent avec ses voisins mais il n’y a pas d’autre solutions que de se soumettre à la politique euroépenne de la pêche. Il faut que chacun se pose la question: « qu’est-ce qu’il se passerait s’il n’y avait  pas cette politique commune de la pêche? Pourrait-on survivre dans une guerre permanente, des affrontements ou chacun pourrait pêcher n’importe où et n’importe quoi? »

Au lycée maritime aussi…Après avoir passé du temps sur le terrain et s’être entretenu avec Georges Strullu, conseiller du président de la CCI André Garreta et en charge des ports de Bayonne et du port de pêche, mais aussi Peio Bilbao, directeur de la criée et  Serge Larzabal, président du Comité interdépartemental Landes-Pyrénées-Atlantiques des pêches, il s’est rendu au lycée maritime de Ciboure qui forme marins et capitaines de bâteaux. Là, il a été accueilli par le tout nouveau directeur Eric Varin, en provenance de Boulogne. En début d’après-midi enfin, il devait se rendre à Hossegor et s’entretenir avec des ostreiculteurs du lac qui, en matière d’environnement, ont connu quelques avatars…

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